Comment décrire la personnalité du grand Papyrus sans trahir son essence même ? Gageons que ce sera de toutes manières un état des lieux pitoyable d’une construction aussi complexe que ne l’est son esprit.
Papyrus est un squelette d’une grande assurance, son éloquence ne connaît pas de limite et la prestance de sa stature lui permet d’occuper l’espace de façon rayonnante. Certains penseront que cette confiance en lui débordante est la réponse thérapeutique à de grandes insécurités. Ce qui fut peut être le cas, un jour lointain ! Mais il est difficile aujourd’hui de dire si cette attitude est seulement une parade tellement elle est implantée dans sa manière d’être. Chaque mot à la douceur amère d’être convaincu tout en attendant nerveusement la contradiction d’une quelconque opposition. Il est difficile de dire si le monstre est modestement prétentieux ou l’inverse.
Il est évident que à travers son auto-congratulation le squelette souhaiterait partager à tous les monstres qu’il rencontre à quel point ils gagneraient à le compter parmi leurs amis. Si Papyrus est de nature sociale ce n’est pas le cas du reste de l’Underground, particulièrement timide face à son incroyable enthousiasme. Il ne s’agit là que de la nature intimidante de sa classe naturelle qui donne aux autres le sentiment de n’être rien à ses côtés et le futur garde ne peut leur en vouloir. Trop cool pour que l’on ose l’approcher selon Sans, le plus grand n’en reste pas moins déterminé à offrir à tous la preuve de son accessibilité. Et quoi de mieux pour donner une image encore plus positive de sa personne que d’intégrer la garde royale ?! Une fois ce titre prestigieux acquérit, il n’y a pas de doute qu’il n’aura plus qu’à sortir dans la rue pour cueillir l’admiration et la popularité.
Cependant, sa taille qui atteint les deux mètres dissimule son pacifisme derrière une carrure sportive. Malgré sa volonté de paraître « menaçant » pour mériter sa future place de garde royale, Papyrus n’est pas un combattant très acharné. Il se retrouve bien incapable d’être confronter à la douleur d’autrui sachant qu’il y a des solutions alternatives. Et il y’en a toujours. Elles valent toujours le coup d’être tentées et d’offrir à quelqu’un, qui songe que le retour arrière n’est pas permit, un chemin où le grand Papyrus saura guider les bonnes actions vers d’heureuses conséquences.
Dur à réellement énerver, le squelette n’est cependant pas d’un sang froid à toute épreuve. Attention ! Il n’est pas dit que le Grand Papyrus est susceptible… Mais il est vrai que parfois son caractère peut, en de très rare occasion, se trouver un peu gronchon. Quelques façons d’agir ont tendance à l’irriter un tant soit peu. Peu, vraiment, c’est le mot à retenir. Difficile à vivre ? JAMAIS ! Après tout le futur garde est responsable, bienveillant et sait en général mieux que d’autres ce qui est bon pour eux. Surtout pour son frère.
Et si Papyrus a peut être trop d’amour pour les autres et trop d’envie d’en recevoir d’inconnus, que cela lui fait parfois oublier de privilégier avant tout ses proches, il n’en demeure pas moins que ces rares relations sont toute sa vie, dans les plus beaux de ses aspects.
Au départ il lui sembla qu’ils étaient à deux une entité complète. L’unité, la singularité, ces concepts ne furent pas le fruit d’une évidence naturelle mais bel et bien d’un apprentissage. L’autre squelette n’était pas lui. Il n’était pas l’autre squelette. Pourtant ils partageaient à peu de chose près tout. Leur temps, leur place, leurs activités… à l’exception de l’exécrable sens de l’humour de son compère.
Le premier mot qui eu de l’importance dans sa bouche et très certainement celui qu’il prononça le plus au cours de sa vie fut le prénom si coulant de ce qui pouvait être considérer comme son frère. Sans. Pas « docteur », pas son propre prénom -dont il n’eut pas beaucoup l’usage, ne rencontrant personne entre les murs de métal- juste « Sans. » Qui parlait comme si il était un vieux de la vieille, le responsable sur qui se reposer et le négociateur. Qui prenait sur ses clavicules le poids d’être le savant de son monde sans avoir jamais eu l’occasion d’en apprendre plus que Papyrus. Difficile d’appréhender aujourd’hui le poids de ce qu’il attendait de son âme frère quand se projeter dans le passé était un exercice qu’il n’avait jamais réussi à maîtriser.
Pas que Papyrus ne tentait pas d’entrer en communication avec le docteur. Il avait une douce affection pour lui, pour son regard fatigué et son visage de marbre. Le scientifique semblait avoir besoin de compassion et il le plaignait sincèrement. Chaque faveur que le chercheur leur fit fut consignée précieusement. Et si le squelette exubérant avait déjà l’admiration de son frère, la plus importante, il n’en demeurait pas moins qu’il s’entêtait à rechercher les compliments chez le plus âgé. Fatiguant ? Peut-être le fut-il quand il lui emprunta ses lunettes dans un moment de distraction pour nourrir sa curiosité, quand il hurlait et courrait dans les couloirs ou quand il faisait le difficile pour les expérimentations. Mauvais… Il le fut également, parfois.
Très vite en grandissant il s’avéra qu’il y avait plus de sujets de discorde qu’anticipé. Papyrus semblait être aussi espérant que son frère n’était lucide , aussi expansif que son frère n’était réservé, autant le visionnaire d’un avenir possible que son frère n’était le juge des actions passées. Les raisons de se chiffonner auraient pu être nombreuses mais la raison qui déjouait tout accrochage était qu’ils s’entendaient toujours sur l’amour qu’ils se portaient réciproquement.
Papyrus était heureux, toujours. Jamais son ciel bleu ne fut assombrie par un nuage de peine. Quoique fussent ces deux choses. Le squelette allait BIEN. Il était droit dans ses chaussures (bien qu’il n’en portait pas vraiment à cette époque) et le seul air vicié du laboratoire lui suffisait. Bien sûr, il s’interrogeait sur ce qui s’étendait au dehors de ces murs, mais le savoir ne serait qu’un surplus de joie sur un bonheur parfait. Et il était de son devoir de transmettre toute cette joie de vivre à tous ses proches ! C’est à dire deux. Pour le moment ! Selon les (rares) dires du docteur, ils y avaient d’autres gens dehors. Deux c'était un beau chiffre après tout. Chacun à leur façon, accablés par le poids des responsabilités, ils lui donnaient déjà tout.
Quand Sans vint le trouver un matin parmi tant d'autres pour lui proposer de sortir, tout se passa dans un flou étrangement permissif. Quelque chose en lui lui disait qu’il devrait poser des questions, que si il n’était jamais sorti de ce complexe c’était car quelque chose d’important le tenait chevillé à ce lieu. Les tenaient tous les deux. Mais il lui fut impossible de mettre le doigt dessus alors qu’il prenait ses affaires plein de doutes. Et quand il posa un pied en dehors du laboratoire l’idée même d’y revenir s’effaça de son esprit. Le laboratoire s’effaça. La routine s’effaça. Juste l’idée qu’il ne devait pas oublier quelqu’un persista. Outre cela il n’y avait plus que lui et Sans en vadrouille.
Pourquoi Snowdin ? Car Hotland était un endroit ridicule ! Il y avait des tapis roulants partout, impensable pour une jeune personne aussi énergique que lui et aussi des aérations de vapeurs à tout les angles… Et pour ceux qui portaient des robes ?! Papyrus ne voulait pas vivre dans un monde où porter une robe ne lui serait pas permit si l’envie lui en prenait. Snowdin était un endroit superbement calme où il pourrait s’exercer à enthousiasmer l’atmosphère. Y arriver fut un accomplissement, y habiter un autre défi que le squelette regarda son frère réaliser de loin. Travaillant pendant que Papyrus multipliaient les activités. Comme repeindre la formation rocheuse à l’entrée de Snowdin pour la faire ressembler à un pont et ainsi la rendre plus dramatique ou tenter de s’intégrer. Avec plus ou moins de succès selon ce qu’il entreprenait.
Malgré son incapacité à se faire des amis ici, les habitants du petit bourg n’en était pas moins des personnes généreuses et désintéressées. Quand Sans finit par leur offrir un logis, l’enfant bruyant avait inversé la courbe des tailles et commençait à le dépasser grâce à ses longues jambes. Il était bon de se calfeutrer dans le canapé du salon encore en aménagement et de s’endormir en écoutant la voix grave et coulante de son comparse de toujours, au chaud. C’est en se réveillant à côté du plus petit que fut prise la décision de rendre enfin la pareille à Sans. De lui rendre toute la sécurité et de le délester de quelques responsabilités qu'il convoitait.
Au fil du temps, l’ordre fut mit dans la maison à la façon Papyrus, c’est à dire parfaitement. Aucune couleur ne dénotait dans le décor, tout était à sa place dans un univers de propreté. Si on oubliait la pièce aménageait en chambre pour son frère et l’irréductible chaussette qui refusait l’annexion alors que tout le salon était déjà sous les bannières d’un nouvel état de propreté. Les mois s’enchaînaient autant que les centimètres qu’il gagnait. Les batailles pour le rangement de la chaussette également, 58 à zéro pour le moment en faveur d’un état libre et indépendant de saleté.
Plus le temps passait et plus le squelette prenait de l’espace dans les questions « adultes » tout en cherchant à accomplir ses ambitions. Devenir garde royal était sa chance d’obtenir la popularité qu’il lorgnait depuis toujours mais également de venir à bout des factures où prêts et taxe de la neige les prenaient à la gorge. Rien de grave, évidemment ! Juste de quoi se sentir un peu concerné. Le monde de Papyrus était toujours un espace de seinérité et de joie.
Il resta toute la nuit devant la maison du chef des gardes jusqu’avoir une chance de faire ses preuves. Undyne était sa source d’admiration et son modèle, comme l’était depuis longtemps Sans. Et sa détermination était infinie. Son entêtement lui permit même de se battre avec la guerrière et malgré une prestation qu’il jugea humblement exceptionnel, il sembla qu’il ne fusse pas encore prêt. MAIS on lui proposa d’être un garde en entraînement. En entraînement, cela voulait dire « bientôt » n’est-ce pas ? Cette nouvelle l’enchanta et le petit poids qui retourna son non-estomac ne fut que celui du bonheur qu’on le considère -bientôt- capable de mériter cette place.
Sentinelle n’était pas si loin de ses espérances puisque ce n’était que temporaire. N’est-ce pas ? Et cela payait les spaghettis. Un travail qu’il partageait avec son frère, cela lui permit de veiller d’un œil sur-protecteur sur sa personne.
Si Sans semblait un peu ailleurs, un peu usé par les événements il n’y avait pas de soucis à se faire car le grand Papyrus lui transmettrait cette joie de vivre sans fin qui alimentait son essence et son être. Si le plus grand squelette savait qu’il n’avait rien de vraiment gentil en lui, qu’il tapait souvent à côté et que la bonté n’était pas naturellement implanté dans ses os, il savait une autre chose. Il allait BIEN et cela lui permettait de faire l’effort de faire aller bien ses amis. Et cela lui permettrait de le faire jusqu’à ce qu’il obtienne son poste et avec la possibilité d’offrir un avenir plus méritant à ceux qui avaient déjà trop donné -sans oublier l’idolâtrie de sa merveilleuse personne ! Poste qu’il aurait bientôt. Assurément. Malgré les petites questions de substances, il sembla aux yeux du plus grand qu’ils étaient heureux. Sans l’aida à créer sa station de sentinelle en lui trouvant un carton que Papyrus aménagea par ses propres moyens. Papyrus était un incroyable architecte pour ceux qui l’ignoreraient encore. Et loin d’être le dernier de ses atouts, il était un fin designer de surplus puisque Sans l’aida également à confectionner son corps de combat qu’il ne lâchait maintenant plus jamais.
Les années passèrent et son frère semblait perdre goût à beaucoup de chose. Enfin peut-être pas au ketchup du Grillby’s où il passait sa vie bien que cet endroit était le purgatoire des frites, les abysses des burgers et le paradis de la graisse. Mais perdre goût à la rêverie, aux soirées de discussions à propos de science-fiction, à l’envie de s’intéresser… et bien de s’intéresser tout court. La gentille fainéantise sembla laisser place à l’amer lassitude. Les nuits de repos étaient entrecoupées de cauchemars et de terreurs nocturnes. Brutales parfois, déchirantes d’autres. Papyrus n’était pas un très grand dormeur et il pouvait donc rester avec son cachottier de frère lors de ce genre d’événements. Le soutenir du mieux qu’il pouvait car lui il allait BIEN, ce qui n’était pas le cas de son soutient de toujours.
Le Grand Papyrus n’avait jamais fait de cauchemars de l’entièreté de sa vie, il se trouvait donc dans le flou total. Ses courtes nuits étaient bercées par de nombreux rêves et jamais aucun ne l’avait réveillé en sursaut, ne l’avait fait hurler au coeur de ses draps rouges carmins. Souvent ils ressemblaient à un vieux film comme ceux que les deux frères passaient parfois dans leur magnétoscope. Gris, mal-animé et dé-cadencé. Tous à Snowdin avaient les yeux grand ouverts et un sourire pleins en croissant de lune. Tout allait BIEN.
Aussi grandiose soit le monstre il était bien démunie, rien qu’il ne fit ne semblait aider son âme frère. Alors quand Sans se jeta dans une quête scientifique digne d’un film, le plus grand n’hésita pas à lui prêter assistance. Parfois il passait pour donner un coup de pouce dans la construction de cette nouvelle « antre secrète », jeter un œil pour une pièce spécifique utile à son intello de frangin ou juste lui apporter de quoi ne pas mourir de faim. Des spaghettis, en général. Papyrus n’était pas un grand mangeur, bien au contraire, mais ce n’était pas une raison pour laisser Sans prendre des mauvaises habitudes. Et cette machine… La machine que Sans construisait l’attirait d’une certaine manière. Les symboles étranges sur les plans lui étaient familiers et il semblait que cet engin était la clé d’un mystère qu’il n’avait même pas conscience de devoir résoudre. Mais peu importait finalement, si son frère y trouvait du réconfort il n’était pas encore temps de l’embêter avec des questions abstraites. Plus tard peut être…
Quand Papyrus n’était pas en train de travailler, de cuisiner ou d’hurler sur son frère pour une quelconque raison (comme la c.h.a.u.s.s.e.t.t.e. CIEL ! Cette chaussette ne bougerait donc jamais?!) il entretenait ses relations sociales. Comme ne le laissait pas entrevoir sa boite au lettre d’ailleurs contrairement à celle de Sans. Mais la jalousie n’effleura même pas son esprit. Car il connaissait son frère et celui-ci ne disait jamais rien à personne, malheureusement.
Ses proches n’étaient pas nombreux mais très précieux. Il y avait Sans, Undyne et Flowey. Cette petite fleure était sa meilleure amie, si in-sécurisée et seule que Papyrus avait décidé de lui créer un fan-club dont il était le président et l’unique membre pour le moment. C’était avec elle qu’il passait ses heures de doutes et d’interrogations. C’était aussi grâce à elle qu’il allait BIEN.
La vie suivait son cours et Papyrus ne pouvait pas rêver mieux, futur garde royal -bientôt, bientôt-, et entouré de tant de gens reconnaissant sa magnificence. Il avait même un compte undernet avec 2 followers, le début d’une infinité. Il ne pouvait pas espérer aller mieux.
Et l’humain.e tomba. La joie du squelette fut immense, il lui semblait trouver une résolution dans cette venue. Une résolution à quoi, puisqu’il n’avait pas de problème ? Et bien … Peu importait ! On comptait sur lui et il comptait sur ses propres capacités pour le propulser vers ses rêves.
- Souvenirs obsolètes. Reboot de la réalité en cours.:
Quand ce qu’il cru être de prime abord l’humain.e passa froidement en dédaignant ses puzzles, Papyrus sentit que quelque chose clochait. Cette créature était perdue. Pourtant le Grand négociateur qu’il était ne réussit pas à lui donner goût à résoudre des énigmes. Démunie, Papyrus laissa l’humain.e (?) derrière pour préparer une nouvelle rencontre plus productive qui lui permettrait de toucher son cœur.
Quand il le retrouva plus tard, l’humain.e avait de la poussière sur les mains. Les tas de poussières s’amoncelaient à Snowdin, les familles étaient en deuils. Le squelette ne se projetait pas encore dans l’avenir même si il savait qu’il faudrait offrir des sépultures et des spaghettis de soutient à ces âmes en peinent. Ces morts lui faisaient de la peine. L’humain.e lui faisait de la peine. Il voulait lui offrir une porte de sortie. Il voulait être son guide, la laisser devenir la meilleure personne qu’iel pouvait être. Alors il lui proposa de l’épargner, malgré la peur qui glaçait ses os, ce couteau si menaçant qui faisait palpiter son âme de terreur.
Quand l’humain.e fit mine de l’épargner, un soulagement immense le fit relâcher toute pression. Il sourit, près à l’enlacer et le tintement de la lame sur ses os le laissa pétrifié de surprise. Sa majestueuse tête chuta alors que le reste de son corps se dissolvait en poussière. Il croyait toujours en l’humain.e. Il croyait qu’iel pouvait faire le bon choix. Qu’iel pouvait être une meilleur version d’iel même. Il devait y croire pour l’humain.e. Il devait y croire car sinon Sans serait...
Quand l’humain.e déjoua tout ses puzzles avec enthousiasme, enthousiasme que son visage cachait bien mais que le monstre pouvait ressentir, il sembla qu’un poids s’échappa des épaules du squelette. Il lui sembla regagner une motivation qu’il ignorait avoir perdu. L’humain.e apporta beaucoup. Papyrus gagna un ami, Sans également, Undyne n’y échappa pas non plus. L’underground gagna un show du tonnerre quand l’humain et Mettaton firent leur duo sur petit écran. L’atmosphère gagna en amour quand Alphys trouva ses sentiments retournés par la chef des gardes. Les monstres gagnèrent la liberté. Papyrus fut triste pour ce qu’il considérait toujours comme son ami en la personne de Flowey, gardant son badge honorifique de président de son fan-club. Rétrospectivement, il se rendait compte qu’il n’allait pas si bien que cela en bas. Et même si il lui semblait toujours qu’il oubliait un point essentiel de sa vie perdu dans les pénombre de la grotte, il sentait que Sans et lui iraient bien à la surface.
Et évidemment… ils allèrent bien, Papyrus était fidèle à lui même, droit dans ses boots et débordant de joie. Les débuts furent euphorisant, même le temps dédié à empaqueter toutes ses affaires ; livres, figurines, Sans, et ses VHS. C’était le moment de laisser son imagination exploser en imaginant tout ce que le monde humain avait à leur offrir. Allait-il pouvoir conduire cette « ferrari » qui avait accompagnée si souvent ces courtes nuits, allait-il pouvoir devenir le guide spirituel des humains ayant besoin de ses conseils grandioses ou encore y trouverait-il des prothèses de jambes supplémentaire faites pour enfin pouvoir porter 4 paires de pantalon en même temps ? Rien ne pouvait l’amener à penser le contraire !
Et ses premiers temps sur-terre comblèrent toutes ses espérances, sauf pour ses envies octopodes. La soudaine notoriété des monstres n’était pas pour déplaire le personnage né pour la popularité qu’était le GRAND PAPYRUS et il n’était pas avare de son temps pour répondre aux interviews. Le nombre d’abonnés à son profil sur les réseaux de l’humanet (ou internet pour les non-papyrussiens) ne cessait de croître. Mais à part consulter les chiffres de son incroyable réussite, il n’était pas permis au squelette de s’attarder sur la question pour le moment, rattrapé par des questions substantielles, bien secondaires par rapport à l’incroyable tournant d’histoire qu’il vivait mais demandant tout de même son attention. Les associations ne pourraient pas les loger à titre gracieux éternellement alors trouver une habitation et un emploi fut propulsé au top de ses incroyables priorités. Leurs économies étaient maigres, pour ne pas dire inexistantes, si ce n’était un merveilleux tableaux expressionniste de Van Dog représentant toute l’essence de la glorieuse vitalité dans un os géant épuré de tout décor. Impossible de vendre une maison qu’ils n’avaient même pas fini de payer malgré les tentative de Papyrus de convaincre qu’elle avait gagné grandement en valeur depuis qu’il avait fait de sa cuisine l’antre des saveurs les plus sophistiqués jamais concoctées.
Alors pour pouvoir s’installer durablement, acheter des spaghettis essentielles à leur survie et nourrir décemment leur pet-rock, sa grande personne avait commencé à chercher un travail. Il en arpenta beaucoup et ce en très peu de temps. Cette instabilité n'était absolument pas car il ne convenait pas à leurs standards, cela serait impensable venant de lui, mais juste car il était sans cesse appeler vers un plus grand destin. Il avait tenté de travailler dans un restaurant conviviale de burger et de frite à l’enseigne aussi rouge que son écharpe et aussi doré que les liserés de son corps de combat. Malheureusement la graisse était si présente qu’il n’avait pas été retenu. Comprenons-nous bien, jamais il n’avait fait du mauvais travail, ses employeurs avaient seulement vu qu’il était pré-destiné à un destin tout autre quand il amenait les commandes à ses clients en les tenants du bouts des doigts bien loin de lui et qu’il leur conseillait de plutôt aller manger des spaghettis ailleurs. Le squelette avait également eu un emploi bref de caissier et sur ses temps de pause il avait retrié tout les produits des rayons, mettant les spaghetti à l’entrée du magasin et ayant préparé une dégustation gratuite des « pâtes à la Papyrus. » Encore une fois, l’entreprise avait été si impressionnée que pour le féliciter elle l’avait libéré plus tôt… Et indéfiniment ! Leur gratitude devait être immense. Avec l’aide de Sans, il fut possible de trouver un appartement en ville et le squelette continuait de chercher sa voie tout en s’occupant du travail domestique essentiel à la cohésion familiale.
Le dépaysement était total et plus Papyrus sortait leur animal minéral dehors, plus il s’en rendait compte. Tout était si différent de leur monde souterrain. Il fut très étonné des installations humaines et de leurs incroyables sûretés, spécialement en matière de ponts. Il déplorait cela, dans un sens, le gouvernement ne pensait-il pas aux enfants ? Des piques mortels et des planches branlantes, n’était-ce pas là l’apanage de la jeunesse ? Des bassesses politiques étaient très certainement sous cette affaire. Il déplorait également la présence d’un nombre affolant d’escalator, ayant l’impression d’être de retour à Hotland et ses tapis roulants interminables, dévoreur d’énergie vitale. Les coutumes locales lui échappaient également malgré son incroyable capacité de déduction. Papyrus avait du mal à comprendre comment les coups de fil fonctionnait dans le monde humain. Il attendait toujours le second appel, qui selon lui devait venir inexorablement, infructueusement. Comment pouvait-il informer ses interlocuteurs qu’il n’avait plus rien à dire si on ne le rappelait pas pour s’en assurer ? Voilà encore un mystère.
Sans vraiment en prendre conscience, dix années s’écoulèrent, plus d’un tier de sa vie. Beaucoup de temps qu’il passa à tenter de discuter avec les personnes qui semblaient le haïr sur les réseaux sociaux. Pour comprendre, peut-être guider. Souvent sans résultat mais c’était un long processus. Du temps qu’il passa à enchaîner les travaux divers et variés avec un grand enthousiasme pour peut-être un jour trouver sa voie. Il lui sembla que quelques portes lui étaient fermées pour des raisons propres à son espèce, mais il ne pouvait que croire que les humains se rendraient compte de leur triste erreur quand il arriverait à leur montrer tout ce qu’il pouvait leur apporter d’unique et de proprement « Papyrus. » Dix ans qui furent également le siège d’une bataille contre le linge de pied fraudeur qui avait retrouvé ses marques sur leur moquette. Où Sans et lui vécurent sous les lumières non artificielle d’un soleil inespéré. Dix ans où il avait vu Frisk grandir et l’impressionner. Il avait souvent du mal à croire qu’il était ami avec l’humain ambassadeur, le sauveur des monstres et star par intérim. Mais surtout l’ami de quelqu’un qui faisait toujours de son mieux.
Dix ans où Papyrus alla bien, et où il était bien décidé à continuer !