Your best friend ▬ Flowey [Terminé]

• Des pétales se forment sortant des entrailles de la Terre, tournoyant autours de la fleur. Malgré leurs allures inoffensifs, ces pétales ont un tranchant semblable aux lames de rasoir. Capable de lacérer la chaire assez profondément pour causer des cicatrices hypertrophiques, voir des chéloïdes, il serait regrettable de sous-estimer cette petite fleur.

• Ces pétales peuvent également se multiplier, se déchirant d'eux-mêmes afin de devenir plus petits et plus nombreux. Ils gardent exactement le même tranchant. La rapidité à laquelle ils sont envoyés n'arrange rien. C'est vif et sournois. Autant que Flowey lui-même.

Une fine silhouette se dessinait, semblant émaner de l'obscurité. Une faible lueur ocrée s'était posée sur la fleur illuminant ses six pétales d'or. Les bords de quelques uns étaient dilacérés. Ils apparaissaient tels d'alizarines tâches sur un tableau autrefois limpide. Entre ses pétales, son androcée opalin formait un cercle parfait. Sa tige émeraude se révélait assez fine donnant quelques centimètres de plus à la fleur. Même si elle n'était guère plus grande que les autres.

Courtois et amical, bien que se montrant familier, c'est ainsi qu'on vous décrierait Flowey. Emprisonné dans le corps d'une fleur, il inspire naturellement une certaine confiance dans le cœur des autres. Sous ses frêles allures, personne ne peut réellement se montrer méfiant envers lui. Cela se passe évidemment avant qu'il ne dévoile entièrement : un être cruel, mesquin et se montrant sans cesse sardonique. La réalité ne se limite cependant pas à cela. Il n'est plus qu'un corps vide. Dépourvu d'âme. De la moindre empathie. De sentiments.

Manipulateur, il se joue des autres. Nulle âme ne sait réellement dissocier le réel du faux quand les paroles émanent de la fleur. Il est tel un démon observant en silence avant de s'immiscer dans la vie d'autrui. Devenant peu à peu un poison ne cessant de s'écouler lentement dans le veines d'un inconscient. Redevenant tel qu'il l'était lorsqu'il se réveilla dans le Labo Originel. Il a oublié l'amour, ses souvenirs se sont estompés. Cependant un anémique souvenir persiste encore en lui. Un souvenir capable de l'apaiser, de taire la haine qu'il éprouve envers son existence le temps d'un éphémère souffle.

Son histoire pourrait en peiner plus d'un. Malheureusement, Flowey ne s’apitoie pas sur son sort, l’apocryphe pitié des autres l'écœurant assez que pour ne rien laisser paraître de ses moments de nostalgies. Des souvenirs qu'il se tue à oublier malgré que ceux-ci lui insuffle le mince espoir de pouvoir retrouver sa véritable forme ou juste ses émotions. Son pessimisme, cependant, ne fait que tuer son espoir à petit feu. Flowey est déchiré entre garder cette infime lueur d'espoir ou, dans un dernier souffle, l'éteindre une bonne fois pour toute.

S’effondrant sur le sol, Chara encore dans ses bras, il ne devint que poussière. Une fine poussière d'argent, étincelante, se dispersant sur les fleurs dorées. Asriel avait rendu son dernier souffle, s'étant battu contre le pouvoir de son frère jusqu'à l'inéluctable.

J'ai trouvé le candidat idéal. Je ne l'ai pas encore dit à Asgore, parce que je veux lui réserver la surprise... Mais au centre de son jardin se trouve quelque chose de spécial. La première fleur dorée, la toute première à avoir poussé ici-bas. La fleur venue de la surface. Elle est apparue juste avant le départ de la reine. Je me demande... Que se passe-t-il quand on dote une chose dépourvue d’âme de la volonté de vivre ?

Entre les archaïques pierres du laboratoire, ce texte était affiché sur un panneau. Il suffisait à lui seul à se douter du calvaire que subissaient certains monstres entre ces murs. Les échecs se nommaient "Amalgamis". Condamnés à supporter une apparence difforme et inspirant la peur dans le cœur d'autrui. Ils n'étaient que les enfants issus de plusieurs expériences sur la détermination. Expériences menées par Alphys. C'est grâce à elle qu'Asriel put rouvrir les yeux. Cependant il était à présent piégé dans le corps d'une fleur. Celui-ci, dès son réveil fut pris de panique. Plongé dans l'obscurité la plus totale, il ne pouvait qu'entendre à ce qui s’apparentait à des aboiements déformés. Il pouvait ressentir l'humidité de l'air ainsi que la froideur des lieux. L’incompréhension et la détresse s'étaient longés en lui. Il ne se souvient que très peu de sa fuite, mais dans son effroi il finit par retrouver le jardin du château. La pelouse était verdoyante, baigné dans la lumière ocre de l'aube. Il pouvait souffler. Un souffle éphémère qui disparut aussitôt laissant place à de cristallines larmes. Ces bras, ces jambes... Il ne pouvait plus les sentir. Il n'y avait plus qu'une fine tige émeraude à la place. Il implorait que quelqu'un vienne l'aider. Il implorait l'aide de sa mère et de son père.
Mais, personne n'est venu.

Asgore finit tout de même par retrouver cette pauvre fleur, en larmes au milieu de son jardin. Asriel expliqua à son père ce qui était arrivé. Ce dernier ne put remettre la parole de son fils en doute. Il essaya de le réconforter. Les larmes aux yeux, son père le prit lui promettant que tout allait bien se passer. L'empathie et le soulagement d'Asgore ne pouvaient affecter la fleur. Pourtant, les deux passèrent beaucoup de temps ensemble. Asgore était un père aimant qui ne comptait pas laisser tomber son fils. Cependant, rien ne pouvait ébranler la fleur. Ses émotions autant que ses sentiments étaient anesthésiés. Asriel alla chercher de l'aide vers sa mère, Toriel. Cependant, le même scénario se répéta. La fleur ne pouvait vivre dans un monde sans amour, sans Chara. Flowey se laissa s'éteindre. C'est à se moment là qu'un feu incandescent s'alluma en lui. Il réalisa qu'il ne voulait pas mourir. C'est à ce moment-là, quand il en avait encore le pouvoir, qu'il usa du reset. Retour dans le jardin d'Asgore. Grâce à ce pouvoir il put découvrir toutes les possibilités que lui offrait ce don. Il devint ami avec les autres. Il apprit à les connaître. Cependant, la lassitude vint se loger lentement en lui. Un poison le dévorait. Ce poison n'était autre qu'un désir malsain, le rongeant, l'asphyxiant à chaque seconde écoulée. Le génocide sous ses augustes airs, était devenu bien trop envoûtant.      

Vint alors l'humain tombé du Mont Ebott. Flowey l'accueillit comme il se le devait en lui exposant bien rapidement sa philosophie de vie « Tuer ou être tué. » Il fut cependant secouru par Toriel. Flowey le suivait de loin, observant ses moindres fait et gestes. L'humain se montrait aimable envers les monstres, jamais il n'eut recours à la violence. Un état d'esprit que Flowey méprisait. Il n'attendait qu'une chose, que l'humain tombe sur un monstre qui, lui, refuserait sa sympathie et qui n'hésiterais pas à le tuer. Ce fut le cas avec Asgore bien déterminé à mettre fin aux jours de l'humain. Ce dernier, dans l'obligation de combattre, n'eut d'autres choix que d'utiliser la force mâchant ainsi tout le travail à Flowey qui finit par tuer son propre père. Il s'empara des âmes devenant Omega Flowey. Un monstre d'acier et de plante, bien plus imposant que l'humain. Le combat était long et épuisant, l'humain esquivait avec prestesse chaque attaque. Le combat dura assez de temps pour que les âmes se rebellent contre Omega Flowey l'anéantissant à son statut de départ : une simple fleur dorée. Pensant mourir, ne pensant guère être digne d'absolution, il baissait la tête devant l'humain qui, pourtant, se refusait de l'occire. Il essayait vainement de lui faire comprendre que sa rémission était vaine et qu'il continuerait de tuer. Cependant, l'humain était résolu. La fleur s'enfuit sous terre.

Par la suite, Flowey revint vers l'humain lui conseillant d'aller voir Alphys. C'est ainsi que l'humain découvrit le Labo Originel. Lorsque Chara fut dans l'ascenseur il reçut un appel avant d'être mené à la Nouvelle Maison. L'ascenseur, celé de lianes, ne permettait guère de faire demi-tour. L'humain devait avancer vers le château du roi. Flowey, pendant la petite escapade de l'humain dans le Labo, avait pris le soin de prévenir Papyrus qu'Asgore allait affronter Chara. C'est grâce à cela que Toriel empêcha le combat avec Asgore, mais également que Papyrus put réunir tout le monde. Pendant que les monstres étaient réunis devant la barrière, Flowey venait de prendre possession des âmes. Il ligota tous les monstres présents avant de s'en prendre à l'humain qui fut protégé par ses amis. Au vu du soutien qu'accordèrent les monstres à Chara, Flowey s'empara de toutes les âmes. Cela lui permit de retrouver sa forme originelle : celle qu'il avait lorsqu'il se nommait Asriel. C'est alors qu'il engagea un dernier combat. L'humain esquivait comme il pouvait. La biquette épuisée, lui révéla que tout ce qu'il voulait c'était être avec lui, continuer de jouer. Un jeu qui serait éternel. Il voulait le garder à ses côtés.

En voyant que l'humain refusait de mourir, il abandonna le combat lui avouant qu'il savait que l'humain ne se nommait pas Chara. Celui-ci étant déjà partit depuis longtemps. C'est en lui demandant son nom, qu'il apprit que l'humain se nommait Frisk. Lors de ce moment de répit, Asriel ressentait à nouveau les émotions, l'empathie, mais également tout l'amour que portaient les monstres envers Frisk. L'humain pardonna Asriel qui détruit la barrière et relâcha les âmes qu'il s'était approprié. Il y eut un dernier câlin en signe d'au revoir. Asriel, dépourvu d'âme, savait qu'il redeviendrait une fleur. Il s'en alla jusqu'aux Ruines. Pendant un long moment, Flowey est resté terrer dans l'Underworld. Rongé par la haine d'être une nouvelle fois dépourvu d'âme. Les souvenirs des émotions, des sentiments hurlant en lui de toutes les âmes réunies. Ça lui manquait terriblement. Cependant, de jour en jour, ce souvenir s'estompait laissant un âpre désir de s'amuser une nouvelle fois s’immiscer en lui. Il revenait quelques fois à la surface observant les monstres et les humains. Tout cela était loin d'être rose et ça l'a amusé pendant un temps. Ses intrusions se faisaient de plus en plus fréquentes. Flowey observait de loin certains lui ayant laissé d'amers souvenirs et dans des rares cas il allait directement s'amuser avec la naïveté d'autres.