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Quand les poules n'auront plus de dents...




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Profil Académie Waverly
Quand les poules n'auront plus de dents... EmptyLun 7 Jan - 20:23
... le monde tournera peut-être plus rond.

Ses doigts manucurés tapotaient l'accoudoir de son grand fauteuil inconfortable qu'on appelait trône. Malaika était nerveuse. En fait, c'était presque un état inconditionnel chez elle. Son émeraude verte au doigt était le seul bijou dont elle s'était parée les mains dans son petit numéro de poupée habituel.

L'idée de faire des audiences venait de ses conseillers qui souhaitaient redorer l'image de la royauté et lui faire croire qu'ils lui donnaient un temps soit peu d'importance. Sauf que c'était elle qui choisissait les affaires qu'on lui présentait par un habile chemin entre ses réseaux d'informations. Elle était riche, autant en profiter pour influencer parfois le choix de la DRH du plus grand employeur du coin : le palais.

En clair ses conseillers étaient tombés à pieds joints dans sa petite manœuvre. Intérieurement elle se réjouissait de pouvoir interagir avec son peuple de manière officielle et de pouvoir prendre quelques décisions même si elles ne changeraient pas le monde, loin de là.

Alors elle jouait la comédie. Il fallait avoir l'air agacé un minimum pour jouer les apparences. Elle avait bien évidemment revêtue une robe sublime, parée ses cheveux de dorures pesantes et ses oreilles de petits diamants.

Le prochain plaignant avait été annoncé sous le nom d'Ely von Leichenbourg par les gardes et elle s'attendait à voir une noble peinturlurée dans ses plus beaux atours. Les deux larges portes s'ouvrirent et Malaika dut plisser les yeux.

Ah... Qu'est-ce que c'était que ça ? Mais bon sang qu'est-ce qu'une vieille dame pouvait bien avoir à lui demander ?
Elle se redressa légèrement sur son siège merdique, et s'apprêtait à attendre un moment que la noble dame s'avance jusqu'à ses divines marches.
Cette Leichenbourg marche drôlement vite pour son âge. Elle serait pas survitaminée ? Ou bourrée de médicament pour ce qu'elle en savait.



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Quand les poules n'auront plus de dents... EmptyMar 8 Jan - 18:04
La Reine a accepté de me voir ! Elle a accepté de me voir, moi, petite chose du peuple ! Je vais aller au Palais, c’est la première fois que je vais au Palais. Comment doit-on s’habiller, lorsque l’on se rend au Palais, voir la Reine ? J’ai décidé de mettre une robe. Bien sûr, les robes ne me vont absolument pas. J’ai l’air d’une poupée ridée. Mais au moins, je marque le coup.
Et me voilà donc devant les marches interminables du Palais. Mais… Bon, on ne va rien dire. Enfin pour l’instant. Je sers ma canne pour me donner du courage, et commence à monter. Une, deux, trois… vingt, vingt-et-un… cinquante-cinq, cinquante-six… cent neuf, cent dix… bon, vers la fin j’ai arrêté de compter, j’ai dû me battre pour finir de monter les escaliers en marchant, avec dignité. Une fois arrivée, j’ai patienté une heure dans le hall, j’en ai profité pour éponger toute la sueur dégoulinant de mon front. Je n’ai jamais autant remercié les retards de l’administration qu’à ce moment-là.
Au bout d’un moment, une bonne femme me demande de la suivre. Ça y est, c’est le moment, c’est MON moment. Je gonfle la poitrine, marche d’un pas assuré derrière la femme, et pénètre enfin dans la salle du trône. Elle est là, la Reine. Elle est splendide, élégante. Et moi, à côté, j’ai l’air d’être… une plouc. Oui c’est ça, une plouc. Mais ce n’est pas grave, j’ai une mission.
Je me plante donc devant le trône, et m’incline.

« Madame votre Majesté la Reine… »


J’étouffe un grognement de douleur. Mon dos s’est coincé. Je reste inclinée pendant une bonne minute, probablement la minute la plus gênante de ma vie. Je n’arrive pas à me relever. Pire, je bascule lamentablement sur le côté.  Excédée, je hausse un peu la voix.

« Est-ce qu’il n’y aurait pas un garde suffisamment GENTIL pour aider une vieille dame en difficulté ?! »


Un homme s’avance tranquillement, trop tranquillement vers moi, et me relève enfin, totalement décoincée.

« Pas trop tôt ! »


Je me retiens de le frapper. Non, pas devant la Reine, ça ne se fait voyons. Je toussote, je sens que mes joues sont rouges de honte.

« Madame votre Majesté la Reine, je suis venue pour vous parler d’un sujet extrêmement important et fort handicapant pour une partie de votre peuple. »



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Quand les poules n'auront plus de dents... EmptyMar 8 Jan - 22:45
Hmm... Elle avait dû se tromper en pensant que cette personne était issue de la noblesse. Elle n'en avait ni l'attitude ni le parler. Il suffisait d'avoir des yeux pour s'en apercevoir.
Pourtant elle s'inclina devant Malaika. Elle lui serait presque gré de cet honneur, mais trouva qu'elle exagérait quelque peu à le faire durer aussi longtemps.
Ce n'est que lorsqu'elle s'exclama que la Reine comprit que cette vieille dame avait le dos coincé. Elle passa sa main devant sa bouche pour dissimuler le sourire qui venait de poindre. Un garde s'avança à l'oeil tout aussi amusé et elle hocha brièvement de la tête afin de donner son aval pour aider la demoiselle âgée. Ces manières l'insupportaient. C'était tout de même logique qu'il fallait l'aider non ?

Malgré tout, Leichenbourg gardait un minimum de sang froid, même si on sentait qu'elle devait se sentir intimidée au vu de ses joues soudainement plus roses. Malaika se mordit les lèvres pour retenir un plus large sourire, et dut se contenir pour garder tout le sérieux dû à sa condition.

Après cette longue matinée à pérorer sur des sujets de moindre importance, elle sentait qu'elle n'allait pas s'ennuyer avec cet énergumène là. Voyons donc...

Très bien, je vous écoute.

Pour qu'une personne de son âge ait pris la peine de se déplacer jusqu'à elle c'était que le sujet devait effectivement être important. Si ce n'est pour le Royaume, tout du moins pour elle.

Expliquez moi ce problème que je n'ai pas su voir.

Allez une petite couche de beurre pour flatter la conscience de sa plaignante. C'était toujours utile de mettre les personnes dans de bonnes conditions. Elle hésitait à faire quérir une chaise, mais redoutait de vexer la vieille dame qui avait l'air d'avoir un fichu caractère. Franchement vous en connaissez beaucoup des gens qui remballe un garde officiel ? La plupart des personnes entrant dans cette salle sont tellement intimidés qu'elle remercie à chaque fois le créateur de cette salle de l'avoir parfaitement insonorisé vers le trône.



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Quand les poules n'auront plus de dents... EmptyDim 13 Jan - 13:32
Très bien, la Reine était prête à m’écouter. Je n’ai pas fait tout ce trajet pour rien. Je me racle la gorge, et me tient fermement à ma canne.

« Votre Altesse. Je suis petite. Très petite, c’est un fait. Je suis née comme ça, je n’ai pas demandé à naître ainsi. Et il y a sûrement d’autre personnes dans ce royaume qui sont petites, très petites, trop petites. Des monstres, des hybrides, même des humains – ces gens qu’on appelle des nains. Les gens petits sont une réalité, même rien dans ce royaume n’est adapté pour nous ! Voyez, la dernière fois, j’étais à la fête foraine avec ma petite-fille Amanda – une enfant charmante somme toute, mais je m’égare – et alors que je souhaitais faire un tour de montagnes russes, l’accès m’a été refusé ! Refusé ! On ne refuse rien à Ely von Leichenbourg ! Mais bref, j’ai été discriminée. Je ne suis pas une enfant, je ne suis pas cardiaque malgré mon apparence. C’est ma taille qui m’a discriminée. Et puis, il y avait aussi cette fois où j’étais dans un café, et dieu que les chaises étaient hautes ! Elles étaient encore plus hautes que moi ! Ce n’est pas normal ! Et tiens, parlons des escaliers pour venir au Palais. Magnifiques escaliers, mais les marches sont tellement hautes. Pour vous, gens de taille normale, l’effort est modéré, mis pour moi, pour nous, gens de petite taille, qu’il est dur de les gravir ! Vous trouvez ça normal, que ce monde ne soit pas adapté à nous ? Moi je ne trouve pas. Vous me prenez sûrement pour une vieille femme râleuse, et c’est le cas, mais je souhaitais ouvrir les yeux de sa Majesté concernant ce problème touchant des personnes – comme moi – qui n’ont rien demandé à la nature pour naître ainsi. Voilà. »

Je reprends mon souffle. J’ai parlé vite, mais j’espère que la Reine a compris. D’ailleurs je vais lui demander.

« Avez-vous compris le problème ? »

Voilà. Et si elle n’a pas compris, je lui referais un laïus. Non mais franchement, pourquoi personne n’a jamais pris la peine d’adapter le monde aux gens petits ?



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Quand les poules n'auront plus de dents... EmptyMer 16 Jan - 9:58
Cette petite dame a toute de même une belle prestance. Elle pourrait aisément remplacer ses mollassons de conseiller. Au moins, les réunions auraient un peu plus d’intérêt qu’à l’heure actuelle. La Reine garda le dos bien droit, entrainée à se torturer le corps pour paraître au mieux, et l’écouta.

Elle déchanta très vite, et ses yeux s’élargirent à mesure que l’ancienne s’exprimait. Voici en clair le décryptage de ses pensées de plus en plus confuses :

Ok, tu es petite, je ne suis pas aveugle. Mais où veux-tu en venir petite dame ?

Cela n’est pas non plus une nouveauté qu’il existe des personnes petites au même titre qu’il existe des personnes grandes. Elle est maline, elle englobe les monstres et les hybrides avec son problème. Pour m’amadouer sans doute. Qui a laissé passer cette personne dans mon service ?

Rien n’est adapté ? C’est comme si elle demandait une adaptation pour les enfants. Ou les bruns et les blonds. Ou les personnes avec de grandes mains. Attends, elle se moque de moi ? C’est une blague de mes opposants pour me décrédibiliser.

Comment en-es-t-elle venue à parler de fête foraine ? Je ne vois pas vraiment le rapport… C’est pas vrai, le fil de ce discours est vraiment compliqué à suivre.

Quoi, la discrimination des petits ? C’est possible ça ? Je crois que c’est plutôt qu’elle n’a pas apprécié d’être contrariée. Elle pourrait faire partie de la noblesse finalement. Mais enfin c’est…

Incroyable. Aussi incroyable que le mal de crâne qu’elle est en train de me procurer avec son histoire sans queue ni tête.
Attends, maintenant elle me parle d’un café. Elle a soif ? Des chaises ? Qu’est-ce qu’elles ont les chaises ?

Ah, non, c’est mes marches le problème ? Bon sang, elle en a encore bien comme ça des absurdités ? Je ne vois pas ce que je peux faire avec mes marches. Je ne vais pas changer la taille de la pente pour les gens petits. C’est invraisemblable. Déjà que l’on m’accuse de ne rien faire pour le peuple, si en plus je me mets à faire des choses inutiles et absurdes…

Ah, elle avoue elle-même qu’elle n’est qu’une bonne vieille femme râleuse. Je confirme totalement.
Elle veut que je change la nature alors ? C’est la chose la plus drôle que je n’ai jamais entendue.


Hmm. Voilà. Elle était partagée entre le rire et l’envie de l’envoyer paître au plus vite.

La Reine garda le silence, n’ayant pas compris que la petite dame avait terminé sa diatribe. Elle ne percuta que quelques secondes plus tard, mais garda les lèvres coites. Que répondre à ça, honnêtement ? C’était sans doute la requête la plus invraisemblable qu’on ne lui ait jamais présenté. Elle réagit cependant quand la bonne femme lui demanda si elle avait compris le problème. Vite, vite, sinon elle va recommencer à m’expliquer qu’il faut placer des chaises sur les marches pour les gens trop petits !

J’ai bien entendu votre requête.

Comment s’en sortir habilement, sans avouer qu’elle n’a pas compris un traître mot à sa demande, exceptée qu’elle en a marre d’être petite.

Elle faillit lui demander si elle voulait un café, ayant vaguement entendu ce mot dans son discours de politicienne. Mais elle doutait de survivre à son bavardage le temps que la tasse arrive. Elle s’en abstient donc. Pouvait-elle lui suggérer de vivre sur des échasses ? Ce n’était pas l’envie qui lui manquait mais cela était loin d’être politiquement correcte. Et malgré sa langue bien pendue, elle trouvait cette Ely attachante et s’en voudrait de la vexer plus que nécessaire.

Mais je ne vois pas en quoi je peux vous aider. Vous êtes petite de nature, et je n’ai pas encore le pouvoir de vous faire grandir.

Voilà, c’est plus joliment dit que l’histoire des échasses. Mais ce refus ne va-t-il pas la lancer sur un nouveau discours ? La Reine fixa avec une légère inquiétude les lèvres de la vieille femme. Si elle n’a pas saisi la subtilité du non dans ses propos, elle était bonne pour refaire un tour de manège.

En fait, c’était elle qui allait avoir besoin d’un café, tout compte fait.



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Quand les poules n'auront plus de dents... EmptyVen 18 Jan - 18:13
Silence. C’est gênant. Est-ce qu’il faut que je rajoute quelque chose ? Est-ce qu’elle n’a pas compris ? Ah ! La Reine ouvre sa majestueuse bouche.

« J’ai bien entendu votre requête. »

Encore heureuse.

« Mais je ne vois pas en quoi je peux vous aider. Vous êtes petite de nature, et je n’ai pas encore le pouvoir de vous faire grandir. »

J’esquisse un sourire : elle a de l’humour la Reine. Mais visiblement, elle n’a pas compris le problème. Sa Majesté n’a peut-être pas de pouvoir sur la nature, mais en ce qui concerne les objets, elle peut bien pondre une loi pour les petits. Après tout, les poules de la Royauté précédente étaient connues pour pondre des lois toutes plus inutiles les unes que les autres, alors pourquoi cette poule-ci ne ferait pas un œuf royal pour une minorité dont tout le monde s’en fiche ?
J’aime bien cette métaphore sur les œufs. Ça me donne faim en plus. Je me ferais bien une omelette en rentrant, tiens ! Mais revenons à nos oignons (qui finiront dans l’omelette ce soir).

« Madame votre Majesté la Reine… vous ne m’avez pas comprise. »

Je prends une grande inspiration, et recommence rapidement mon laïus sans reprendre une seule fois ma respiration.

« Le problème n’est pas la Nature, la Nature, nous l’avons acceptée depuis bien longtemps, avec mes frères et sœurs de petite taille. Non non, le problème, c’est les objets, le matériel, rien n’est adapté ! J’ai un exemple, très concret. Voyez, il y a quelques années de ça, avant que sa Majesté la Reine n’accède au pouvoir, une loi a été votée par le conseil en ce qui concerne les personnes à mobilité réduite. Certains escaliers ont été remplacés par des rampes, plus faciles d’accès pour ces gens. Et au fil des mois, des années, c’est devenu NORMAL de penser à ces gens. Alors pourquoi ne pas penser aux personnes à taille anormale ? Je ne parle pas seulement des petits gens, j’en parle parce que je connais le sujet, étant moi-même dans cette situation. Mais je parle également des gens GRANDS, qui sont également désavantagés. Imaginez qu’un jour ces gens attrapent une maladie au dos, à force de toujours devoir se baisser pour passer les portes ? Imaginez les procès dont la Royauté pourrait être la cible le jour où ces gens qui ont mal au dos vous reprocheraient de n’avoir rien pour améliorer leur mode de vie. Je ne pense qu’au bien de votre Majesté la Reine, je n’aimerais pas qu’un jour les personnes à taille anormale manifestent contre vous, qu’ils sortent dans les rues et caillassent vos si gentils gardes. »

Je m’interromps un instant dans ma tirade et reprends mon souffle. J’adresse un sourire ridé au garde qui m’a aidé à me relever quelques instants auparavant.

« Encore merci à vous jeune homme. Je n’aimerais pas avoir à caillasser un si joli fessier. »

Puis, je m’adresse à nouveau à la Reine.

« Donc voilà, j’espère que vous comprenez à présent mieux ma pensée. Alors si vous ne voulez pas vous retrouver avec une minorité remontée sur le dos, je conseille à vos conseillers de pondre cette loi. Et si vos conseillers sont de mauvais conseil, je viendrais moi-même frapper leur fessier dodu avec ma canne, direction la sortie ! Et je la pondrais moi-même, cette loi. Ce sera mon œuf, précieux, si précieux, et je ne laisserais personne faire d’omelette avec. Ah la la, voilà que je reparle d’omelette, mais qu’est-ce que j’ai faim, votre Majesté. Je vous promets que quand je ressortirais de là, avec votre promesse de faire cette loi ou avec la tête de vos conseillers, je me ferais une omelette du tonnerre. Mais bon, mes omelettes ne sont pas aussi délicieuses que celles de mon défunt père – paix à son âme. Mais elles sont tout de même succulentes, et ce n’est pas mon ego qui parle. Je vous en ferais goûter un jour, si j’ai l’occasion de revenir dans votre somptueux palais. Enfin, je suis sûre que je n’aurais jamais l’occasion de revenir, alors je vous l’enverrais par la poste, qu’est-ce que vous en dites ? »


Silence. Elle a l’air bien fatiguée. En même temps, j’ai bien joué mon rôle de vieille dame chiante. Si les gens savaient que je ne suis qu’une jeunette, c’est mon fessier qui aurait été botté depuis bien longtemps. En me tenant fermement à ma canne, le dos courbé pour provoquer la pitié dans l’auditoire, je m’adresse une nouvelle fois à la Reine, doucement, amicalement, d’une voix soucieuse et avec un sourire compatissant. Décidément, j’adore jouer le rôle de la vielle dame chiante.

« Vous m’avez l’air d’avoir besoin d’un café, votre Majesté. »



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Quand les poules n'auront plus de dents... EmptyMer 23 Jan - 15:58
Quand elle vit les lèvres de la vieille dame se rouvrir, elle comprit que son non était bien trop subtil. La voilà repartie pour un tour. Pendant qu’elle parlait elle fit signe au garde à côté de son trône de s’approcher « Apportez moi un café. Bien serré ». Celui-ci donna l’ordre aussitôt à un serviteur qui partit en cuisine.

Elle s’arrêtait enfin. Ah non. C’était juste pour reprendre son souffle. Mais combien avait-elle encore d’idées derrière la tête pour lui faire perdre son temps ?

« Vous m’avez l’air d’avoir besoin d’un café, votre Majesté. »

La Reine sourit. Un sourire dont elle avait le secret, celui qui faisait fendre les cœurs et rendaient aimable tout personne qui n’avait pas la moindre animosité de départ. Elle se redressa et fit quelques pas dans sa direction. Légers les pas. Dos droit, menton relevé. Elle connaissait bien sa leçon. Elle avait tellement subi les coups de livre sur le crane, que cette posture était ancrée en elle.

Un serviteur arriva et lui tendit sa tasse de café. Elle le but d’un trait et reposa l’espresso sur le plateau. Bon, il allait falloir faire les choses autrement. A son tour de faire son laïus. On avait assez joué. Elle en avait assez de se faire prendre pour une gamine écervelée qui ne savait pas gérer son pays.

Vous me dites qu’il y a des rampes d’accès pour les personnes à mobilité réduites. Mais elles ne leur sont pas réservées. Vous pouvez très bien les emprunter pour monter mes marches. Tout comme les parents et leur poussette.

Vous voulez des chaises à votre hauteur ? De la même façon que les personnes que vous citez, vous pouvez également demander une aide pour vous fournir un fauteuil adapté, à roulettes pour le déplacer en toute circonstance. Cela vaut également pour les grands. Je ne suis pas fabricante de chaises. C’est à vous d’aller voir un menuisier pour lui demander votre chaise. Chaque personne dans ce royaume est différente, et je ne peux faire des chaises à la taille de tout le monde, car il en faudrait une par personne. Maintenant si vous souhaitez vraiment vous attelez un tel projet, vous avez tout mon accord. Vous n’avez absolument pas besoin de l’autorisation du Conseil.

Elle risquait peut-être de créer un commerce souterrain avec cette phrase, d’autant plus que cette dame était bien têtue et serait capable de le faire. Mais au moins, cela ferait de l’économie.

Pour frapper mes conseillers, je vous rappelle qu’ils sont protégés par leur fonction, et qu’il ne sied pas une dame, encore moins à une dame de votre âge, de se livrer à de tels vulgarités.

Même si intérieurement, l’idée d’un coup de canne sur les fesses de ses conseillers avaient tout d’attirant, elle ne pouvait laisser dire tout et n’importe quoi.

Pour l’omelette, évitez donc de l’envoyer par la poste, elle risque d’être immangeable. Apportez-la directement au palais.

Quelqu’un sera surement heureux de déguster des œufs. Peut-être ses gardes toujours de faction. Elle n’avait pas autorisation de manger la nourriture qui n’avait pas été testée.

Si vous avez terminez vos plaintes enfantines, je vais peut-être retourner m’occuper de cas plus importants et grave, comme des personnes qui perdent leur emploi, ou des monstres injustement opprimés.

Alors, vas-tu cesser de jouer avec moi, ou as-tu encore quelque chose à rajouter, petite dame ?



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Quand les poules n'auront plus de dents... EmptyMer 13 Fév - 18:35
« Si vous avez terminez vos plaintes enfantines, je vais peut-être retourner m’occuper de cas plus importants et grave, comme des personnes qui perdent leur emploi, ou des monstres injustement opprimés. »

Je l’aime bien, cette femme. Elle a de l’éducation, et elle a la classe. Sa posture est gracieuse et maîtrisée, son langage soutenu et gentil, mais ferme à la fois. J’admire cette femme.
Enfin, je l’admirais.
Elle a finit par me taper sur le système !
Personne n’ose parler ainsi à Ely von Leichenbourg !
Ma plainte est tellement inutile, je le sais. Les problèmes liés à la petite taille ? Oui, c’est chiant, mais personne n’y fera jamais rien. C’est à nous de nous adapter au monde, pas au monde de s’adapter à nous.
Je sais que je l’ai cherché, mais le ton de cette femme a finit de m’exaspérer. Alors je prend sur moi, trente secondes de plus.
Je fais une courbette, mon dos craque et le son résonne dans la grande pièce. Mais j’arrive à me relever sans trop de problèmes.

« Dans ce cas, je me casse Madame. »

Et je me retourne sans un mot de plus, le dos droit, l’allure fière, la démarche assurée. Je suis restée polie en plus, je m’impressionne. Mais au fond, je bouillonne. La Reine ne s’en est sans doute pas rendue compte, mais elle vient de se faire une ennemie.

Je vais lui pourrir la vie, à l’avenir !



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