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Les RPs sont susceptible de contenir de la violence verbale et physique, ainsi que de l'érotisme. Avatar illustrés 200 x 400, contexte fantastique tiré d'Undertale. Pas de minimum de ligne.

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The Lost Child || Frisk




Frisk Dreemurr
Frisk Dreemurr
PO : 673
Messages : 428
Date d'inscription : 14/09/2018

Feuille de personnage
Type d'âme/monstre: Détermination (Rouge vif)
Profil Académie Waverly
The Lost Child || Frisk EmptyDim 30 Juin - 19:41

Frisk Dreemurr

Plus je vais et moins le monde me satisfait.



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► Prénom : Frisk
► Nom : Dreemurr, par adoption
► Surnom : Mon enfant, gamin, Punk. Même « Eh toi la-bas », à l’occasion
► Age: son corps à 18 ans. Pour le reste, c’est flou.
► Sexe: Non-binaire
► Orientation sexuel: Pansexuelle
► Groupe: Humain
► Signe distinctif: Plus vraiment.
► Aime: Plus grand-chose.
► Déteste: La fatalité.


Personnage



Utilisation de la magie


J’ai l’âme déterminé, faite d’un rouge des plus pur.
Je possède aussi le pouvoir de recharge et de reset. Si je n’utilise pas le second, j’abuse pas mal du premier. Ça doit pas aider les impressions de deja-vu d’un peu tout le monde mais, he, j’ai une fin du monde à arrêter.

Je possède deux catalyseurs.

Le premier est un pendentif en forme de cœur, que je porte autour du cou. Dedans, il y a écrit « meilleurs amis pour la vie ». Il ne m’appartient pas vraiment, mais disons que le fait de partager mon âme avec son propriétaire m’aide à pouvoir l’utiliser. C’est une armure très efficace. Elle m’offre une grande résistante aux attaques magiques mais aussi contre les attaques physiques, hormis quelques cas exceptionnels qui jouent sur le karma… Elle ne me protége pas non plus des effets d’âme, comme la gravité.

Mon second artefact est le manche en bois d’une épée, comme ceux avec lesquels les enfants jouent en plus grand et dépourvue de lame. Je l’ai créé vers mes neuf ans, après quelques temps à me remémorer mes connaissances magiques appris pendant la guerre avec les cours de Toriel. Ce n’est pas exactement le même que celui que je possédais durant la guerre. Si je l’utilise, une lame de détermination, assez fine, semblable à une rapière et d’un rouge agressif apparaît. La lame étant magique, elle ne blesse pas le corps, touche directement l’âme de sa cible et ne peut pas être paré hormis avec quelque chose de magiquement défensif, sinon il faudra l'esquiver. Je peux aussi l’utiliser à distance, la levant pour alors faire tomber des lames rouges du ciel que je dirige en bougeant mon épée, à la manière des lances d’Undyne – je vous laisse deviner qui m’a appris à le faire – sur ma cible. C’est très énergivore.
Actuellement, elle m’est parfaitement inutile, je ne l’utilise que dans mes entrainements, malgré tout je l’ai toujours sur moi, au fond de mon sac, au cas ou nous n’arriverions pas à arrêter l’inéducable…



Description physique


Une apparence changeante, adaptable. Je ne suis pas du genre à dénoter. Je m’adapte. Mets moi en bermuda dans une pièce avec des hommes en costards, et j’arriverai probablement à m’en dégoter un rapidement. Ce n'est pas qu’une question de vêtement : mon attitude, mes mimiques, mon langage corporel, tout est adaptable. Tout va changer, évoluer, même ma pensée. J’éprouve quelque difficulté à n’être que « moi », aujourd’hui encore. J’aimerais dire que ça me perturbe, mais j’aime trop me laisser porter pour m’en plaindre. J’ai cette aisance un peu trop naturelle, comme si j’évoluais continuellement en terrain conquis, qui fait que je ne m’inquiète de rien. Au pire, tout sera effacé, alors pourquoi s’en faire ?
Je suis à l’aise partout, tout en ne me sentant nulle part chez moi.

Le problème avec tout ça, c’est que c’est donc difficile de décrire mon attitude, qui change et s’adapte. Une sorte d’empathie physique, mimétique. Généralement, c’est la personne ayant le plus de présence qui gagne, et mets le plus de sa personnalité dans mon attitude, mais tout le monde à son rôle à jouer, je n’oublie personne, pas même toi, t’en fais pas. Forcément, dans ces conditions, tu comprendras pourquoi je plais facilement : qui n’aimerait pas avoir un reflet flatteur ? Ouais, j’suis plutôt bon aussi, quand il s’agit de charmer. J’aime charmer, plaire, arracher un sourire. Une mauvaise habitude, qui m’a valut quelques rendez-vous avec un squelette…

Il y a une certaine assurance, une inconséquence palpable qui transpire dans mon aura, dans ma façon d’être, avant que la tienne ne commence à m’influencer. C’est normal, je présume, quand on ne craint plus rien, pas même la mort. Même dans les situations les plus sérieuses, la gravité aura toujours tendance à couler sur moi, pour peu que j’exige qu’une recharge puisse encore tout rattraper. Et puis, de toute façon, tu ne veux pas me voir sérieux.se : j’ai tendance à être déprimant et fataliste, c’est bien moins cool que te charmer, tu sais.

J’ai toujours eu les cheveux au carré, je n’ai jamais trouvé utile d’en changer. À vrai dire, je me demande parfois si le temps n’a pas simplement cessé de me calculer. Peut-être qu’il est vexé... Ce serait mérité : il doit en avoir marre que je fasse la java avec ses temporalités. Mais du coup, les changements sont minimes, en dix ans, je n’ai pris qu’une dizaine de centimètres. J’ai certes perdu mes joues rondes d’enfant, mais hormis cela, je ne suis pas certain.e qu’on pourrait jouer au jeu des sept différences avec mes portraits. Tu m’diras, ce n'est pas plus mal : l’absence d’âge, ça me correspond bien, non ?
C'est ainsi, à chaque Reset, tout disparait: mon histoire et celle marquée sur ma peau. Tout s'efface il ne reste aucune cicatrice, aucune marque de mes inactions ou de mes sacrifices. Le bien, le mal, tu es effacé. Tout ce qu'il reste c'est cette peau lisse, sans défaut, sans saveur, dépourvue d'histoire et d'avenir.



Description psychologique


Le portait n’est clairement pas flatteur, mais faisons le, si tu veux, une fois encore.
T’accroches pas trop à l’image que tu as de moi. Tu sais, celle de l’enfant parfait, pétri d’amour, qui ne ferait pas de mal à une mouche. Cette image tellement clichée qu’on adore imaginer pour le sauveur des monstres, celle que te vend les médiats, à longueur de temps. L’enfant idéal, qui n’a jamais levé la main sur personne. Ah, quelle belle connerie.
Tu sais ce que j’ai fait, si t’es dans ma tête. Je le sais aussi, inutile de mentir alors. Et j’peux pas vraiment te dire que je regrette. Je regrette qu’il y ait eu des conséquences, surtout, mais pour le reste… J’aurais fini par le faire. C'est certain.

Il y a quelque chose d'assez ironique dans tout ça, quand on y pense. Je peux changer le monde, refaire les événements jusqu’à ce qu’ils se coordonnent, jusqu’à atteindre ce que je veux… Mais moi, moi je suis incapable de changer, d’évoluer, de grandir. Je suis intemporelle, partagé entre les caprices de l'enfance et les vanités de l'adulte. Tu l’as remarqué, toi aussi ? Je n’ai jamais réellement évolué depuis cet événement, j'ai à peine grandi, à peine changé. Je me sens souvent figé.e, presque bugé.e. C'est peut-être le cas, en fait, qui sait? N'importe qui finirait cassé, avec un tel pouvoir...
J’envie les ignorants, certains jours, tu sais? Ceux qui peuvent encore rêver d’un avenir. J’aimerais vivre dans cette bulle, la réalité des insouciants heureux, des ignorants satisfaits. Parfois, j’ai conscience qu’ils sont mon excuse tout ce que je fais, le reste du temps je nie en bloc et parle de nécessité. Sous couvert de vouloir les protéger, j’arrive à penser aux extrêmes, à faire l'extrême. Si l’enfer est pavé de bonnes attentions, il y forcément un moment où je commencerai à y mettre les premières pierres...

J’ai rien d’un héros, et encore moins d’une bonne personne. Va falloir t’y faire à la longue, moi, j’ai décidé de l’accepter. Oui, bien sûr que j’ai des responsabilités dans l’affaire, mais j’vais quand même essayer de m’en dédouaner, hein, les responsabilités c’est pas mon truc, je tiens ça de mon père. Après, je présume que j’ai tourné comme n’importe qui aurait tourné dans un monde n’étant qu’un jeu, où la mort n’est qu’un état temporaire, où les conséquences peuvent être effacés, où il faut juste trouve les bonnes réponses à donner et où l’on t’explique que le pouvoir que tu tiens entre tes mains fait de toi un dieu. Nan, sérieusement, je suis certain.e que ça aurait pu être pire, et je ne dis pas du tout cela pour me rassurer…
Après, tu peux me juger pour ce que j'ai fait, si ça te fait plaisir, mais je mets au défi quiconque de faire mieux que moi. Au début, je sais que tu les sauveras tous, tu feras le bien, c'est certains, je l'ai fait aussi... Mais il arrivera forcément un moment, ce moment où cette pensée traversera ton esprit, et où tu regarderas ton couteau avec intérêt. Si rien n'a de conséquence, pourquoi ne pas essayer?
Accroche toi à l'idée d'être meilleur que moi. Fais-le, tant que cela te rassure.

Après, sept ans de guerre, ça laisse tout de même des traces que même un reset ne peut effacer. Je les évite soigneusement quand je peux, mais les cauchemars me rattrapent, la fatalité aussi. Je passe de la dépression aux périodes d'activités hyperactives, des crises de stress à la confiance absolue et euphorique. Le reste du temps, j’essaie d’éviter de penser au mur dans lequel nous fonçons, pour éviter les crises. Parfois, j’y arrive. Le reste du temps, je finis en boule dans un coin et je pleure une journée ou deux. Heureusement, cela finit par passer. Tout fini par passer. Après quoi je recharge, et on n'en parle plus.
Eh, j’ai jamais dit que le portait serait joyeux, mais il faut bien le faire, je présume...

Déterminé.e ? Ouais, à ma façon, je le suis. Je n’aime pas abandonner, et cela m’a joué plusieurs tours, dans la vie. Quand j’ai un but, rien ne saurait m’en détourner, pas même les conseils sincères de quelqu’un qui fut un ami dans une autre vie. Je n'aime pas perdre. C’est probablement la raison qui me poussa à tomber dans l’inaction lors de la partie précédente, et qui me pousse aujourd’hui à reprendre mes droits sur cette sauvegarde, abusant des mes capacités pour essayer de tous les sauver.
C’est dangereux, tu le sais autant que moi, tant j’ai tendance à jouer avec les limites, voir jusqu’où elles peuvent aller, que ce soient les miennes ou celles des autres. Je suis le parfait sujet-test, quand on y pense, non ? À partir du moment où je le peux le faire, j’ai du mal à comprendre pourquoi je ne devrais pas. Aujourd’hui encore, cela amène quelques débats animés, à l’occasion. Si j’entends raison, ce n’est jamais que temporaire…

J’sens bien que je joue avec les limites, à rester constamment sur la brèche, dans l’attente fatidique d’une chute que je ne peux éviter. La mienne, celle du monde. Tu savais que généralement, c’est notre peur de chuter qui nous pousser en avant ? Une sorte de prophétie auto-réalisatrice, en somme. Je suis mort.e de peur, en vrai. Je ne sais pas si j'y arriverai, et même si je venais à réussir, je sais que je ne pourrais même pas en profiter. Je suis piégé, sans possibilité d'avenir, et ayant sacrifié mon passé pour cela.
Tu sais, peut-être que j’arriverai vraiment à sauver le monde. Tu peux y croire si ça te rassure. Mais peut-être, aussi, que je le détruirai de mes propres mains, plutôt que laisser cela arriver des mains d'un autre.
Méfie-toi des sales gosses, s’ils ont bien une chose tous en commun, c’est qu’ils détestent partager leurs jouets…

je ne suis pas vraiment un.e bon.ne perdant.e. Nan, sérieusement, évite autant que tu peux de te battre contre moi, ou de m’entraîner dans une compétition quelconque, crois moi, tu le regretteras : tu vas perdre, et tu ne vas pas aimer cela, car tu n’arriveras pas à comprendre pourquoi. Je ne me contente pas de gagner, je veux vaincre, et je suis pas non plus un.e bon.ne gagnant.e. T’es capacités auront beau être largement supérieurs aux miennes, n’oublie jamais que je joue selon mes propres règles. Tricher ? Oui, on peut dire ça comme ça, mais le mot n’est pas très joli. J'utilise mes capacités, c'est tout, tant pis si je suis le.a seul.e a les avoir...

Laisse-moi garder ma nonchalance, cette inconséquence encore quelque temps, me draper dedans avec félicité, et oublier ces jours où je voudrais juste ne jamais être tombé dans cette foutue grotte… M’enfin je dis ça, mais tu le sais aussi bien que moi qu'un jour où l’autre, j’y serais allé. J'ai toujours été trop curieux.se que je suis pour mon propre bien et celui des autres. Je veux tout savoir, tout le monde. Je m’intéresse à tout, mais jamais très longtemps. Ça m’a souvent joué des tours, d’ailleurs, mais ça en a surtout joué aux autres, au final, mais ça, à la limite, j'arrive vite à l'oublier, comme le reste.
Nan, je n'aime vraiment pas ça, les responsabilités.

On ne peut pas dire que l’empathie soit ma qualité première. J’ai du mal à comprendre les émotions des autres. La faute à l’absence de considération pour les conséquences d’actes que je considère comme anodin, je dirais. Or, quoi de plus anodin qu’un ressenti ? Si avant je jouais avec les émotions des autres pour passer le temps, mais jamais à mal, désormais, c’est pour arriver à mes fins que je le fais. Peut m'importe si je blesse, la fin seule justifie les moyens. Quitte à recommencer dix fois, j’arriverai au dialogue attendue.
Ouais, on peut pas dire que la fin du monde a réglé mon soucis d’empathie...

Est-ce que je me sens seul.e ? Bien sûr, comment pourrait-il en être autrement ? J’ai décidé de faire un pas hors du monde, déconnecté.e de ce dernier, perdu dans le temps, et il y a un prix à cela. La rançon du pouvoir, du divin. J'ai souvent tellement de mal à savoir ce qui a été et ce qui n'est plus que je vis désormais plus dans mes souvenirs d'avenir et de passé, que dans le présent qui m'entoure. Difficile de se lier, dans ces conditions.
Tu sais ce que ça fait, hein ? De se sentir seul.e. Il y en aura toujours pour dire le contraire, promettre de rester, mais ils disparaîtront, ils mourront, comme tous les autres. La confiance ne vaut pas la peine d’être placé, le mieux pour ne pas être déçu, c’est de ne rien espérer, cela évite la souffrance, la peine et les larmes. Si autrefois je m’accrochais avec force à ma famille, à mes amis, terrifié.e par l’abandon, désormais, même cela, je laisse couler, m’échapper des mains. C'est moi qui les abandonnes. Il vaut mieux souffrir de ne pas les avoir de mon propre choix que les voir s’éloigner, l’impression de l’avoir choisi rend la chose plus acceptable, serrer les dents devient plus simple.
De toute façon, hormis les blesser, qu’est-ce que je saurais faire ? Mon amour est trop absolu pour être sain. Même si je parvenais à les sauver, j’ignore dans quel état je les laisserai...




Histoire

Salut l’ami.
Pas top hein ? Ouais, d’habitude, je travaille mieux mes phrases d’accroches. C’est un de mes rares talents, l’éloquence. Mais à vrai dire, je ne vois pas trop comment t’appeler sinon. Salut toi ? Mouais, pas mieux.
On s’est déjà croisé, hein ? Peut-être une fois, le long d’un chemin trop long. Peut-être une fois, avec un couteau en main. Je ne sais plus trop, tu sais, c’est tellement loin pour moi tout cela que parfois ça se mélange un peu, entre ce que j’ai fait, ce que j'ai pensé faire et ce qui existe. Entre le fantasme et la réalité.
Hey, dis, tu saurais dire si t’as été spectateur ou acteur, quand tu marchais à mes côtés? C’est la question que je me pose souvent : À quel moment je suis devenu acteur, et à quel moment je redevenais spectateur. Soyons d’accord, je peux remettre la faute sur beaucoup de choses pour tout ce qui est arrivé, toi, Iel, les événements, l’âge et la mégalomanie. Ouais, tant d’excuses qui ne pardonnent rien, pourtant autant. J’ai fait des choses que tu n’oses même pas imaginer, des choses que tu n’as peut-être pas osé mener jusqu’au bout. Moi, oui. Peut-être qu’à un moment j'ai baissé mon arme, c’est vrai. Peut-être qu’à un moment, j'ai accepté la clémence d’un ami, laissant un.e autre finir le travail... Mais la personne qui a insufflée la force à toute cette suite d’événements, c’est moi. Ça a toujours été moi.

Hey, tu veux qu’on te trouve un nom ? "L’ami", c’est un peu impressionné. Comment aimerais-tu t’appeler ? Ah, ça aussi, j'ai pas l’impression que c’est la première fois qu’on te le propose. Les noms ont un pouvoir, je crois. Il y en a qu'il vaut mieux ne jamais prononcer, comme le sien, et il y en a qu'on oublie parfois, comme le mien.
Mais je m’égare. Après tout, peut-être que je me trompe. Peut-être que tu n’existes que dans ma tête, et que t’es juste le prémisse d’une folie bien plus grande. Ça ne serait pas vraiment surprenant, la folie. Ce serait presque la suite logique, en fait. Le pouvoir, ça monte à la tête, alors les pouvoirs d’un dieu. Je ne peux pas vraiment faire le surpris ou l’inquiet quant à l’idée de me confier à une présence inventée. A un ami qui n’existe pas : je traite tellement mal ceux qui sont présents que c’est probablement mieux ainsi. Toi au moins, je ne peux pas te blesser. Ou pas trop.

J’ai jamais été vraiment certain.e d’être entier.e, c'est vrai, mais dans cette course à l’infini, j'y ai tout perdu. D’abord mon corps, puis mon âme, et aujourd’hui mon avenir. J'avais déjà du mal à me placer dans ce monde, mais maintenant, j'ai du mal à me sentir exister.
Tu comprends rien, hein ? C'est normal, je saute les étapes.
T’inquiètes, je vais tout t’expliquer.
Reprenons à la base.

L’histoire, tu la connais. Ça commence toujours de la même façon, « il y a très longtemps », et ça se termine au sommet d’une montagne. Jusque-là, tu suis sans mal. Cette partie t’est familière, hein ? Peut-être que tu l’as même vu plusieurs fois, comme moi. Peut-être que tu l’as tant et tant vu que tu n’as plus su dire si elle était réelle ou non. Tout s’efface au fils des reprises, des nouvelles versions, des rééditions dépourvues de substances. Je ne saurais pas dire à quelques moments j'ai cessé de prendre du plaisir à rencontrer maman, à refaire un énième rendez-vous avec Papyrus, à écouter les blagues de Sans, ou à serrer Asriel dans mes bras. C’est venu petit à petit, je crois. Je voulais plus. Je voulais toujours plus.
C’est un mélange étrange, la curiosité et l’amour, tu sais ? Ça rend les gens impérieux.
Si tu veux tout, alors ils n’ont plus qu’à tout de donner…

Tu sais comme ça a fini. On en parlera pas. J’ai payé le prix de mes erreurs, de ma volonté à ne pas écouter. J'y ai laissé mon âme, et en échange, le monde a pu revivre, parce qu’Iel le voulait bien. Mon âme était désormais la sienne, et il niche depuis dedans, comme un parasite. Tu sais de qui je parle, hein ? Tu le connais aussi, n’est-ce pas? Ouais, j'ai l’intime conviction que tu sais de qui je parle. Tant mieux, parce qu’il ne faut pas dire son nom.
Je te l'ai dit, les noms ont un pouvoir.

Maintenant, je vais te parler de la partie que tu ne connais pas. Tu n’étais pas là, c’est pour ça. Ne t’en fais pas, l’ami, je peux tout t’expliquer. Commençons par là où tu m’as quitté, alors que je tenais la main de ma mère. Avant d'en arriver là, je avais tout fait bien, cette fois-ci. J’ai vraiment essayé de faire en sorte que tout soit parfait, que les actes passé en soient effacés. Je m’étais appliqué, dans un besoin probablement pressant de rédemption, le goût de la cendre restant ancré dans mon palais. Pour que rien n’échoue, pour que tout marche, j'ai pris le temps nécessaire de trouver tous les monstres, une fois encore. Chacun fut aidé, sauvé, aimé. Personne ne fut oublié, je fit bien attention...

Puis vint la libération. Les années sous le ciel.
J’ai été acclamé en héraut des monstres, en libérateur.trice, quelle ironie. Ça ne m'a pas vraiment aidé à me sentir mieux, mais je l’ai pris comme un retour de flamme logique : si je n’avais pas joué les sales gosses, cela aurait été une véritable récompense. A la place, toute l’attention et l’espoir des monstres pesant sur moi furent un véritable calvaire. Mais eh, j'ai serré les dents, et j'ai fait avec. Je suis devenu ambassadeur.drice, et j'ai fait de mon mieux, tout en fuyant mes responsabilités. Combo singulier. On ne va pas se mentir, ce n'était pas top.

Les années on commencées à s’écouler. Sans Reset. Sans recharge. Je n’ai pas vraiment changé malgré les années, mais le monde, lui, oui. Il s’est adapté à cette nouvelle donnée, à ces monstres par millier à la surface. Chacun fit ses propres choix, ses propres expériences. Je n’ai rien fait pour les en empêcher, j'ai laissé la partie couler. Bon, j'ai quand même avancé avec elle, mais en gardant toujours un pas de distance avec le présent. Déconnecté.e, amorphe, je ne m’intéressais plus à rien. J'avais cessé de vouloir être l’acteur.rice principale, qui profite de la lumière des projecteurs. Tu sais c'était mieux ainsi: j'crois que plus le monde se concentre sur moi, plus je deviens capable du pire.
Puis faut dire, j'avais un autre chat à fouetter, à l’époque.

Tu sais, les bonnes actions n’existent pas sans condition. Tu peux y croire, si ça te plait, mais personne n'est bon sans raison. Pour faire revenir ce monde, rattraper mes erreurs, j'ai payé le prix, mon âme, l’ayant donné pour que tout revienne à… Tu sais, à Iel. Nan, vraiment, ne dit pas son nom, c’est inutile. Toujours est-il qu’à cause de cela, iel sorti de l’Underground avec moi. Et après avoir passé dix ans à observer le monde des hommes, à s’acclimater à son nouvel environnement, iel voulu prendre ma place pour de bons.

Autant dire que le combat était franchement inégal, et pendant un temps, j'ai bien cru que j'allais le perdre pour de bon. Je reste humain.e, pas cette chose. Si je n’avais pas reçu l’aide inattendue de Sans, j'aurais probablement fini par perdre, et tu sais très bien ce qui serait arrivé ensuite, une fois encore.
Sans a été un vrai soutien... Mais aussi garde-fou, et une épée de Damoclès au-dessus de ma tête. Je sais qu’il n’aime pas ce rôle, mais personne d’autre ne peut le faire, hélas. Après, on ne va pas se mentir, je suis plutôt du genre ingrat.e, et malgré notre collaboration contre une menace commune, y a eu quelques hauts, mais pas mal de bas. On m’a souvent dit que je traitais mes amis comme mes ennemis, et je pense qu’il y a un peu de vrai, là-dessous. Je ne saurai jamais trop dire pourquoi malgré toute l’affection que j'éprouve pour lui, je finis invariablement par lui faire du mal. Je dois juste être une mauvaise personne, au fond.
Malgré tout, avec son aide, nous réussissons à repousser l’anomalie, qui diminuée, acculée, commence à perdre en influence, en force, si bien que la contenir devient possible. Elle était toujours là, et son pouvoir aussi, mais je n’avais plus à subir sa tyrannie.
Pas trop souvent, en tout cas.

L’affaire a pris de l’ampleur tu sais, pas mal de protagonistes furent pris dans le filet de cette sale affaire, et Papyrus finit même par être au courant de toute l’affaire. Un vrai merdier, j'ai bien cru qu’on n'en sortirait pas... Mais on s’en est sorti, hein. Bon, c’était plus compliqué, surtout pour moi : maintenant que Papyrus savait le vrai potentiel de mes capacités, il ne se suffisait plus de mes quelques essais balbutiant pour être une « bonne » personne. Je devais faire mieux, à mon échelle. J'ai un peu paniqué, je vais pas te le cacher.

Mon meilleur ami me demanda d’arrêter de jouer avec les recharges. Je ne peux pas vraiment dire que j'ai apprécié le deal, mais je l’ai fait. J’ai commencé à remonter la pente, à devenir quelqu’un de mieux, je crois... En fait, je n'en sais rien: je suis jamais vraiment doué.e pour savoir ce genre de chose. Je pense que tu l’auras deviné tout seul en lisant cette histoire, mais ça fait un moment que ma boussole morale est cassée, si tant est que j'en eusse eu une un jour...

En vrai, ce fut probablement le moment de la partie le plus difficile, la découverte de Papyrus. J’ai pas mal de fois souhaité que tout redevienne comme avant, que ça s’arrête, que je puisse de nouveau faire comme je l’entendais, selon mes règles. Je l’ai souhaité, c’est vrai. Mais finalement, quand tout cela s’est arrêté à cause de la guerre, je me suis rendu compte que je me trompais. J’aurais préféré qu’on reste à l’étape sans recharge, plutôt que ça...

Je crois que c'est en voyant les relations humaine-monstre se dégrader à grande vitesse jusqu’à la cassure, que j'ai compris que j'avais raté le coche. Attends ne te m’éprends pas, on est pas sur un égo-trip: je ne pense pas être la seule cause de tout ce merdier, mais, je ne peux pas nier que j’avais aussi mon rôle à jouer, dans cette affaire. J’aurais dû être le pont entre l’humanité et les monstres, ou un truc du genre, à la place de quoi j'ai laissé tout le monde les pieds dans l’eau. J’avais d’autres problèmes, c’est vrai, mais ça n’excuse pas tout, je peux le reconnaître, maintenant que tout cela n’existe plus. J’ai vu le mur dans lequel on fonçait, j’ai juste fermé les yeux en espérant que ça ne serait pas trop douloureux. Loupé...

J'aurais peut-être dû agir, dans le fond, non ? Plusieurs fois, j’aurais aimé pouvoir le faire, tu sais. "Reset". La première fois, à la mort de mon père. La seconde fois, lors de l'assassinat de ma mère. Puis ensuite, à chaque fois qu’un de mes amis tombait. Mais j’avais réussi à me convaincre que je ne devais plus agir, que je devais laisser le monde seul décider de la voie qu’il suivrait. C’était un trop grand pouvoir, que disait Papyrus. J’ai écouté. Et tout le monde est mort. Hum... Je crois que même quand je décide d’écouter, je ne le fais pas au bon moment.
Les cas désespérés, que veux-tu.

Au bout de sept ans, il ne restait plus grand monde. J’ai vu ma famille et mes amis mourir. Chaque fois qu’un chef de la résistance tombait, quelqu’un d’autre prenait sa place, dans une sorte de remake un peu glauque d’un souvenir passé. Tout le monde a essayé, et les uns après les autres, ils sont tombés, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que Sans, et moi. Pas les mieux désignés pour ce job, tu seras probablement d’accord avec cet état de fait.
On a fait au mieux, pourtant. Peut-être parce que ça faisait des années que nous avions le nez dedans, ou peut-être parce que nous étions salement désespérés, mais on réussi à faire quelque chose. Pas grand-chose, OK, mais vu nos capacités à ne rien faire ou à tout rater, c’était clairement pas mal, quand même. On avait un avantage sur nos ennemis qui nous permettait de les tenir en joue : moi le temps, lui l’espace. On avait certes beaucoup de civils à protéger, mais plusieurs monstres et hybrides avaient décidé ou appris à se battre, au fil des années, donnant un vrai groupe de résistants.

Je sais qu'on est vite devenu assez agaçant pour les humanistes, du coup, j’aime à penser qu’on était plutôt bon. Suffisamment pour qu’ils décident de tous nous tuer, en tout cas...
L’aube venait à peine de se lever, quand c’est arrivé. Je ne sais pas ce qui s’est passé dans la tête d’Halwick, quand il a appuyé sur le bouton de cette foutue bombe, mais j’ai jamais été aussi incrédule face à ce que je voyais. La première fois où je l’ai vu tomber, d’ailleurs, je n’y ai pas cru. La deuxième fois non plus. À la troisième, il a bien fallu l’accepter. Overland était condamné.

Je t’épargne la multitude de plans impossibles, les nombreux essais pour sauver ceux qui restaient. On était coincé, ma sauvegarde ne datait que d’une heure. Une heure, c’est même pas assez pour réunir tous les monstres, les hybrides, et sympathisants humains. Une heure, c’est finalement si peu. L’éternité a commencé à s’étirer, à coup de lumière aveuglante et de réveil difficile. Je ne pouvais rien faire, hormis rester là, coinçant avec moi le monde tout entier.
Quel pouvoir, quand on y pense, hein ? N’y réfléchis pas trop, fais comme moi, sinon ça peut vite donner le tournis.

Il fallait qu’on fasse quelque chose. Sans était d’accord. Alors je l’ai fait. Je suis retourné voir cette chose, celle qui m’avait pris mon âme. Celle qui dans ses mains détenait le pouvoir. Le pouvoir d’être un dieu. Je te l’ai dit, le bien sans condition, ça n’existe pas. Tout à une conséquence. J'ai fini par le comprendre.
Iel a accepté de m’aider, de me laisser son pouvoir, sa détermination, mais pas sans y gagner quelque chose à son tour. Le prix fut lourd, très, trop lourd. Dans un premier temps j’ai refusé, comme j’avais refusé la première fois. Mais l’éternité ça laisse le temps de réfléchir. Quelques centaines de bombe plus loin, j’ai fini par accepter.
J'ai gagné le pouvoir absolu, celui de recharge, celui des resets, que je peux utiliser comme bon me chante pour arriver à mon but : la paix entre nos trois races.  Cependant, quand mon but sera atteint, alors seulement, Iel reviendra pour prendre son paiement.
Je peux te confier un secret ? S’il avait existé une seule autre solution. Une seule. Je l’aurais choisi.

Je l'ai fait. J'ai reset le monde. De base, tout effacer ne m'avait jamais fait grand chose. C'était routinier, habituel, sans conséquence... Jusqu'à cette fois-là, où je détruisis de mes mains tout ce que j'avais pris tant d'années à construire. Ce n'était pas mon choix, j'y était forcé.e, obligé.e, et cela rendu l'action parfaitement imbuvable. De retour à la toute première case, je redevenais un enfant, et tout ce que j'avais été s’effaça.
Je crois que je suis bien restée quelques heures, allongé.e dans ces fleurs dorées, avant de trouver la force de bouger.

Garde ta détermination, comme dirait papa.

Revoir ma mère m’a laissé un goût amer dans la bouche. C’était elle. C’était son corps, sa gentillesse, son âme. Je savais que c’était Toriel, et pour autant, je n’y voyais plus réellement ma maman, celle avec qui j’avais grandis, que j’avais aimé. Toutes nos années avaient disparu, notre complicités, nos moments. Tous nos souvenirs n’existaient plus, hormis dans mon esprit. Ma mère était morte, comme tous mes amis, tout comme mon père, tout comme Sans, que j'avais l'impression d'avoir quitté il y a quelques instants. Tous ceux que j’avais chéris avaient disparu avec lui. Ne restaient plus que des clones d’eux pour me consoler.
Maigre soulagement...

Je t’avoue, je n’ai pas réussi à jouer le jeu. Je ne voulais plus jouer, en fait. Pas une nouvelle fois, en tout cas. Pas après avoir tant investi dans l’ancienne partie. Alors, quand Toriel m’a proposé de rester, j’ai accepté. Pourquoi entamer cette route qui mène inéluctablement jusqu’à la surface, si cela devait condamner les monstres ? Si je restais ici, sans rien faire, personne ne mourrait, et tout le monde vivait dans l’ignorance du sort qui les attendait. Alors, je n'ai pas lancé la conversation sur un quelconque moyen de sortir d'ici, et je l'ai écouté me parler des escargots.

T’en fais pas, mon abattement n’a pas duré longtemps… Enfin, si, mais j’ai quand même fini par quitter la maison de Toriel. J’ai vitre pris l’habitude d’attendre qu’elle s’endorme pour rejoindre le couloir qui menait jusqu’à Snowdin. Je ne voulais pas le passer, détrompe toi, mais… Enfin. Il y avait quelqu’un, derrière. Quelqu’un qui, je le savais, venait quelques fois ici, raconter quelques bagues avec ma… Avec Toriel.
Je ne sais pas ce que j’espérais, au fond. Sans avait toujours eu un rapport particulier avec les sauvegardes, j’espérais, bêtement, qu’il ne soit pas mort avec le reset, que sa mémoire ait perduré. Je ne voulais pas être seul.e, car l'idée me donnait pas la force de lutter contre cette fatalité. Alors je venais m’asseoir là, jusqu’au moment où j’entendis trois coups contre le porte. Mon cœur s’arrêta.
Je ne répondis pas, au début, certain.e que ce n’était pas pour moi, jusqu’à ce que j’entends un surnom bien connu, qui n’était pas pour la "old lady".
Buddy.

Ce fut suffisant pour que l’espoir s’éveille. Il fallait que je passe cette porte, que j’en ai le cœur net. Alors je remis la machine en marche. Retournant voir Toriel, je lui fis savoir ma décision de passer cette fichue porte, et la suite, vous la connaissez. Son étreinte me fit autant de bien que de mal.

J’ai presque couru, jusqu’à ce pont. Il fallait que je sache. Il fallait que j’en sois certain.e.
Quelque chose avait changé, avec ce reset. En parler avec Sans me le confirma. Ses souvenirs étaient trop fluides, trop importants. L’idée que cela avait peut-être touchée d’autres personne me traversa un instant, créant un bref sentiment de panique, avant que je ne la rejette brutalement. Sans avait toujours été a part. Son rôle lui permettait. Satisfait.e de cette explication, je rangeais bien loin cette impression, et je continuais ma route.
Savoir que quelqu’un était resté, que Sans était toujours mon Sans me redonna assez de courage pour avancer. Le combat qui nous attendait allait probablement être ardu, impossible, même, mais je n’étais pas seul.e pour le mener de façon lucide. Alors, avec prudence, j’acceptai l’idée de ramener, une nouvelle fois, les monstres à la surface.

Revoir Papyrus fut aussi difficile, moins âcre, mais plus déchirant. Le Papyrus que j’avais aimé, mon meilleur ami, celui qui avait fini par connaître - probablement pas pour la première fois – le pouvoir de recharge, n’était plus. Si une part de moi fut soulagée, pouvant de nouveau agir en toute impunité, une autre part de moi avait espéré, illusoirement, que comme son frère, quelque chose serait resté. Je voulais retrouver Papyrus. Je voulais retrouver nos moments.
C'était idiot, d'espérer.

Le peu de courage qui avait fini par me décider à bouger, me quitta. Je ne pris même pas la peine de faire les pièges, ou les autres jeux, si bien que Papyrus fini par avoir pitié de moi. Me prenant par la main, il décida d’être mon guide. Le rendez-vous eu tout de même lieu, ne t’inquiète pas, mais je ne vais pas te mentir : c’est lui qui fit tout le job. Cette fois, cependant, je lui fis savoir que ses spaghettis étaient infects : il était temps que la vérité éclate, et si les choses devaient changer, alors autant commencer par cela.

Les choses avaient changé, j’étais forcé.e de le reconnaître. Les patterns n’étaient plus respectés : d’abord avec Toriel, puis Sans, et maintenant Papyrus. J’aurais dû le remarquer, le noter, mais j’étais alors tellement abattu par une guerre encore si fraîche dans ma mémoire, ne datant que de quelques jours, que je n’arrivais tout simplement pas à faire autre chose que déprimer, me laissant dériver plus qu'autre chose. Sans l’aide d’un peu tout le monde, je me demande si je serais arrivé jusqu’à la salle du trône...

Des rêves et des espoirs plus tard, nous voilà tous dehors. Tu la connais bien cette scène, hein ? C’est celle qui clôt ton aventure avec moi. Je vois Asgore se tourner vers moi, me proposer d’être de nouveau ambassadeur.drice. Je crois qu’on a tous compris que je n'étais pas le.a meilleur.e pour ce rôle, l'ancienne sauvegarde le prouve, alors je refuse. Je laisse cette tache à quelqu’un de bien plus compétent quand il s’agit de délivrer de l’espoir: Papyrus. Il fera sûrement un bien meilleur pont que moi entre les races, après tout, ça a toujours été son truc, les ponts.

Tout le monde nous quitte, si bien qu’assez vite, il ne reste que Toriel et moi-même. Je sais ce qu’elle va me proposer, et j’ai un sale sentiment qui me reste dans la gorge à chaque fois que je repense à ma réponse, ce jour-là. J’ai refusé d'aller vivre avec elle, même si elle me manquait, au fond. Je sais pourquoi je l’ai fait, mais je sais aussi qu'elle en a souffert. Qu’on soit d’accord, il y avait une raison derrière ce refus. Je connaissais le futur, je savais dans quel mur nous foncions. Il fallait que je prépare nos arrières. J'avais besoin d'être libre de mes mouvements.
J’ai fait quelques trucs, rencontrés quelques gens, mais très vite, je me suis rendu compte que j’étais limité par mon âge. Si mon esprit n’était plus celui d’un enfant, mon corps, lui, n’avait rien pour prouver le contraire. La frustration fut réelle. Mes actions allaient donc être limitées, et malgré tout mon savoir, il allait falloir que j'apprenne à ruser...

Quelques jours plus tard, ce n’est pas à la maison de Toriel que je retournais, mais à celle d’Asgore, qui m’avait aussi proposé de jouer à la petite famille, une recharge plus tôt. Plusieurs raisons me poussaient à choisir Asgore, et non Toriel : si le roi était un homme adorable, il n’en restait pas moins très peu taillé pour le pouvoir. Il fallait que je l'aide. Et puis, j’avais l'espoir, en choisissant de venir vivre avec lui, que cela attirerait Toriel, l’amenant à vouloir me voir dans les occasions qui se présenteraient, en particulier celles politiques... Bon, mon plan a carrément foiré, je vais pas te mentir: dix ans plus tard, le trône de la reine reste tristement vide, à ma grande frustration…

Libéré.e de mon titre d’ambassadeur.rice, je profitais de tout ce temps offert pour m’occuper d’autres points de mon plan. Je trichais allégrement sur mes connaissances pour sauter quelques classes, passant pour un enfant incroyable, alors que je n’étais juste plus un enfant. Cela me fit gagner du temps sur mes études, et me permis de m’occuper d’autres chose : il était plus qu’évident que j’avais autre chose à faire qu’apprendre mes tables de multiplication.
Dès que je le pus, j’incitai Asgore à m’inscrire par correspondance, réglant ainsi ce problème encombrant qu’est l’enfance et l'école obligatoire...

Savoir quels sont les événements déclencheurs d’une guerre, c’est complexe. Qu’est-ce qui me dit que cette bouteille de lait, livrée un instant trop tard, ne sera pas responsable de millier de morts, dans quelques dizaines d’années ? Dans les premiers temps, j'ai testé beaucoup de choses, ayant désormais plein pouvoir sur les recharges, ce qui me permettait d'oser même l'interdit. J’ai eux quelques actions regrettables, heureusement (?), ma boussole spécialisé en LOVE n’était jamais trop loin, m’obligeant quelques recharges, quand mes actes étaient quelque peu trop… Radicaux.
Quand je n’étais pas occupé.e à arrêter la fin du monde, je prenais mon rôle de princiel des monstres très au sérieux. En attendant de convaincre Toriel de redevenir reine, il me fallait bien limiter les dégâts.
Naturellement, un enfant de dix ans qui te parle de politique et de problèmes sociaux, princiel ou pas, cela fait doucement rire, avant de te faire tourner les talons. Au mieux, on te regarde comme un singe savant, au pire on t'envoie jouer avec les autres enfants. J’ai vite compris que mon avis ne serait pas pris en compte avant que ma crédibilité ne revienne, avec les années.
De mauvaise grace, j’ai pris mon mal en patience, et j’ai continué à me demander si une bouteille de lait avait réellement ou non un impact sur une ogive nucléaire, commençant à utiliser mes carnets de coloriages pour échafauder mes plans.

A peine les bougies de mes dix-huit ans soufflées, que je quittais la maison. J’avais besoin d’espace et de plus de liberté pour mes plans et mes actes. Asgore sembla peiné d’apprendre mon départ, mais je préférai ne pas trop formaliser la chose, ne pouvant me permettre d'être touché. Ce n’était pas mon père, juste une autre version de la même base…

On arrive au présent. J’ai bien été forcé de constater, à un moment, que des changements s’opéraient autour de moi, avec le temps. J’ai bien essayé de le nier dans un premier temps, mais Soleilevant triplant de volume, c'est difficile à ignorer. Quand la tempomancie apparut, j'eus même quelques sueurs froides, me demandant si je ne risquais pas la dissection... Je n’ai pas arrêté les recharges pour autant - j’ai une fin du monde à empêcher, tout de même - mais je me suis rapidement abonné au fil d'actualité de leur laboratoire... Au cas où, dirons nous.

Ma position reste délicate, bien que différente d’autrefois. Si je ne suis plus le pont entre les races, ma position reste intriguant pour beaucoup. Je sais que certains n'attendent qu'un faux pas, et je sais parfaitement que je vais en faire, je ne vais pas te mentir. Cependant, je n’ai pas pris de position auprès des monsteriste, cette fois, défendant aussi bien les humains, les monstres, que les hybrides. Je ne suis pas certain.e que ne défendre qu’un des trois mènera à la paix, alors je fais de mon mieux pour n'oublier personne, et continuer à clamer qu'on peut tous vivre en paix et dans l'amour de son prochain. C'est niais, mais j'ai été élevé par des monstres, faut dire...

Je ne sais pas encore réellement comment va finir toute cette histoire. Qu’on soit clair, je ne me fais pas trop d’espoir. Même si parfois, j’essaie de croire qu’on arrive à changer quelques trucs, ici et là, les événements ont tôt fait de me rappeler que les tensions sont toujours présentes, qu'on avance toujours vers cette foutue fatalité. Je prends sur moi, bien sûr, mais je dois bien être à une ou deux crises existentielles par mois, et ça va pas en s’arrangeant, tandis que la date fatidique approche. Je sais pas si on arrivera, au fond, à changer quoi que ce soit, mais tout ce que je peux faire à l’heure actuelle, c'est continuer d'essayer, ne pas abandonner et rester déterminé.e...
Comme si je savais faire autre chose.


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