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Fais comme chez toi! [Sköll] [+18]




Ethelwil Mondcrow
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Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] EmptyMar 2 Oct - 0:26

Essaie ne pas faire attention au ménage. Tout est poussiéreux!

Fais comme chez toi!

Vivre parmi les Humains était une chose. Avoir un point d’encrage dans l’Underworld en était une autre. Si beaucoup de Monstres avaient officiellement quitté les villes, Sakthys aimait y revenir de temps en temps. Par nostalgie, probablement. Mais aussi pour entretenir ce qui restait de sa maison. Elle l’avait achetée dans une banlieue d’Alcet, sa petite ville natale. L’entreprise qui l’avait employée -et qui l’employait toujours, d’ailleurs, puisque son projet d’IA était simplement en arrêt le temps de parvenir à ses fins- fonctionnait toujours, mais une partie de la production semblait s’être déplacée dans l’Overland. La Monstre n’était pas au courant de toute la situation. Elle gardait quelques contacts réguliers avec son employeur quant à ses idées et découvertes, mais elle ne travaillait plus « dans » l’entreprise depuis un moment! Et ses recherches étaient au point mort depuis quelques temps.

Entre le manque de temps et le manque de motivation, Sakthys était un peu désespérée. Les Humains étaient des êtres fantastiques, mais tous n’appréciaient pas sa présente. Et il y avait les Hybrides. Des êtres mi-Monstre, mi-Humain. Sakthys n’en connaissait que très peu. Vraiment très peu. Mais au final, ces êtres pouvaient être intéressants. La Monstre en avait rencontré quelques-uns, sans jamais réellement trouver LE petit Hybride idéal. Celui qui lui causerait peut-être LE déclic pour poursuivre ses recherches.

Et puis il y avait eu Sköll. Elle n’avait eu que quelques minutes en sa compagnie et pourtant, il avait eu envie de découvrir l’Underworld. Sakthys avait craqué. Elle le trouvait absolument adorable avec ses petites oreilles aux allures de chien. Elle avait accepté. Sans le connaître, elle avait accepté et l’avait guidé dans son monde. Le monde d’En-Dessous. L’Underworld. Le Monde Sous Terre.

La maison de Sakthys, sa première demeure. La Monstre ouvrit lentement la porte d’entrée. Le logis était fait presque sur-mesure pour la demoiselle. Les pièces étaient grandes et aérées. Les meubles suffisamment adaptés à sa grandeur et sa longue queue pour lui permettre un passage facile. Et les couleurs étaient… entièrement dépareillées. Du vert, du rouge, de l’orange, du bleu, du brillant, du gris, du violet… C’était… entièrement à l’image de la Monstre. Affichant son plus beau sourire, elle fit signe à Sköll d’entrer. C’était la première fois qu’elle invitait un Hybride chez elle. La première fois aussi qu’elle y invitait un parfait inconnu! Pourtant, la demande l’Hybride avait été tellement spontanée qu’elle avait été incapable de lui refuser ce privilège.
L’entrée donnait sur un petit salon très coquet. Un petit muret séparait le salon de la cuisine et de la salle à manger. Il y avait un second étage avec les chambres. La maison de Sakthys en possédait deux.  

« Bienvenue chez moi! Entre et fais comme chez toi! Essaie… de ne pas faire attention au ménage, je suis plus souvent à la Surface qu’ici. »

Elle se sentait rougir sous sa peau noire. La maison n’était pas nécessairement en désordre, mais elle était poussiéreuse et visiblement peu entretenue.

« Je… C’est la première fois que j’invite un… presqu’inconnu dans ma maison. Ça me fait un peu bizarre. »

Elle passa une main dans crinière de cheveux-poils blancs. Ses yeux roses et bleus scrutant Sköll. Il était un peu étrange, mais pas nécessairement désagréable à côtoyer. En fait, elle ne savait absolument rien de lui. L’espace d’un instant elle regretta de l’avoir emmené jusqu’ici avant de changer d’idée. Non. Il n’y avait aucun danger. Il était à moitié-Monstre, après tout. À moitié comme elle. Et il avait été curieux. Comme elle était curieuse.

« Tu n’étais jamais venu dans l’Underworld? J’ai passé presque toute ma vie ici! Parfois ça me manque. Le monde humain n’est pas très adapté pour des gens… comme moi. Les maisons sont petites et ma queue… Elle est tellement longue que j’accroche tout et n’importe quoi tout le temps! »

Comme pour illustrer ses propos, elle fit bouger sa longue queue aux allures d’anguille devant elle en haussant les épaules. Bah! Un jour les Humains finiraient bien par s’y faire.

« Qu’est-ce qui t’intéresse dans cet endroit? »

« Cet endroit » semblait englober autant l’Underworld que sa propre maison. Après tout, la demande de Sköll avait été peu commune, il fallait l’avouer! Et Sakthys s’étonnait d’avoir accepté si rapidement. Un jour, cette idée de la bonté finirait par lui causer des ennuis… La jeune Monstre soupira.  



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Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] EmptyMar 2 Oct - 10:53
Sköll avait fait la rencontre de quelqu’un. Un quelqu’un pas Humain, un quelqu’un pas Hybride non plus.

Quand les Portes se sont ouvertes, quelqu’un en est sorti et il s’avère qu’il faisait partie des Monstres. Avec lui, il emmenait plein plein d'autres Monstres ! Quelque chose que Sköll sait : Les Monstres sont des lui mais plus complets. Ils n’ont pas la part humaine, la petite poussière dans l’engrenage, le cœur rouge aux battements sanguinolents qui déborde sans arrêt.

Ils sont entiers. Ils ne ressemblent pas à des Humains, ne marchent pas toujours sur deux jambes et n’ont pas la couleur de peau très claire. Pour la plupart, car c’est ce qu’on raconte, et ça Sköll a jamais pu contredire ou vérifier.

Sauf ce jour où il a fait la connaissance de… De… C’est une femelle. Il a vu, parce qu’elle avait une poitrine épaisse et rebondie. C’est la première chose que Sköll a vu, après avoir senti le parfum à la fois mêlé de poisson fumet et de bois de pommier coupé.

Avec ses oreilles qui battent l’air puis sa queue de chien qui pousse la terre sous ses allées et venues guillerettes, Chien avait couru vers cette étrangeté d’ébène et de rose bleui. Sköll a rencontré Monstre femelle dans le métro des Humains, alors qu’elle n’arrivait pas à rentrer dans l’immense voiture souterraine. Il lui a pris la main pour l’emmener dans un endroit plus grand, parce qu’il sentait que c’est ce dont Monstre avait besoin.

Et puis elle lui avait annoncé qu’elle venait de l’En-Dessous. Et Sköll comprit.

- Tu as besoin de très grands endroits.

La suite avait coulé de source.

- C’est comment, chez toi ? Je veux voir !

Puis on retrouvait Hybride et Monstre aux portes de l’Underworld. Monde inconnu que jamais Chien n’a foulé de la patte, à la fois intangible et légendaire, effrayant et attirant. Un peu comme une friandise dont on ne connait ni la forme, ni l’odeur, ni le goût, mais qu’on sait pourtant délicieuse.

Il ne sait pas comment Monstre s’appelle. Peut-être qu’elle lui a dit, il ne s’en rappelle plus. Sköll n’a pas beaucoup de mémoire, au début. Mais à force de répéter, d’être là, de revenir le voir, il commence à s’habituer. Il retient les habits que tu préfères porter le soir avant d’aller te coucher, ou bien il mémorise l’heure à laquelle tu rentres à la maison. Il sait aussi quels aliments ne sont pas bons pour toi, et lesquels pourraient te faire du bien. Peut-être même est-il capable de reconnaître la maladie cachée sous la peau, exactement comme ses frères à quatre pattes.

Pourtant, Maman, il n’a pas su percevoir à quel point elle était abîmée.

Maintenant il est là, sur l’entrée, avec Monstre qui lui ouvre le bal par un salon géant. Beaucoup trop haut, il n’est pas sûr de tout bien voir. Son museau tremble et il comprend que c’est très femelle ici, que c’est Monstre. Monstre vit seule sûrement, il ne sent pas d’autre présence. Ainsi, ses oreilles se dressent, et il bondit déjà à la découverte de la maison de Monstre.

C’est vraiment énorme. Très coloré aussi, un peu moche parfois, mais ça c’est parce que Chien ne connait pas. Ce sera beau quand il aimera encore plus Monstre. Bienvenue, qu’elle dit. Et Chien s’en va déjà aux cuisines, il regarde tout. Ses griffes se posent sur de la porcelaine précieuse, touchent et retournent, examinent et grattent. Il lèche, parfois. Non ça n’a pas de goût, ça. Et ça ? C’est quoi, des fruits pour les Monstres ? Il a envie de croquer. Mais tout de suite les placards en haut capturent son attention et il ouvre tout. Chien sans aucune gêne, sans aucun code, sans rien. Un filet de sincérité qui retient tout et ne laisse rien s’échapper.

Sa curiosité et son odorat le guident à un frigo gigantesque. Il cherche comment on ouvre ça parce qu’il ne voit pas les aliments mais les sent toujours plus fort. La poignée l’appelle et Chien appuie pour tirer, découvrant la vue de plusieurs étages qui rassemblent des plats complexes et froids. Et seulement froids.

De là il extrait un saladier avec des trucs bariolés dedans, des crevettes (enfin il y a des antennes sur leurs têtes), des feuilles, du jus de toutes les couleurs. Il emporte tout ça et revient vers Monstre.

- C’est quoi, ça ? J’en veux.

Monstre lui pose plein de questions, il faut du temps à Chien pour décortiquer exactement ce qu’elle attend comme réponse. Ce n’est pas facile, mais il comprend.

- Moi non j’ai jamais vu ici. Je suis toujours dans le monde en haut. C’est là-bas que j’ai grandi.

Il s’assied par terre, sur une moquette déroulée avec des drôles de motifs bigarrés. Près de lui il dépose le plat creusé, recouvert d’un film plastique. Même avec cette protection ridicule, il sent parfaitement tout ce qui se trame dessous.

Quelques secondes plus tard, réceptif à tout ce qui se passe et tout ce qui se renifle, il finit par relever ses yeux rouges vers Monstre. Elle a posé une autre question.

- Je veux tout voir. Je connais pas, est-ce qu’il y a d’autres comme moi ?

Au même moment, il renifle, et puis ses oreilles canines frissonnent. Il entend tout, avec tellement de puissance. Quand il était plus petit, c’était difficile. Qu’est-ce que je choisis d’entendre, qu’est-ce que je rejette.

- Comment tu t’appelles ? J’ai oublié.



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Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] EmptyJeu 4 Oct - 0:02

Oups! Pardon... Je n'ai pas fais exprès, c'est juré!

Fais comme chez toi!

Observer Sköll lui donnait l’impression de regarder un Enfant-Monstre pénétrer dans un magasin de jouet. Il regardait, explorait, sentait, fouillait. Sakthys n’arrivait plus à dérougir. Si elle avait tout de même rendu la maison un minimum habitable le temps de la visite de l’Hybride, elle ne s’était pas attendue à ce qu’il se sente aussi à l’aise chez elle. Et pourtant, malgré sa gêne, elle trouvait sa curiosité absolument adorable. Elle n’aurait cependant pas cru que le « fais comme chez toi » aurait été pris dans ce sens du terme. Elle ne s’était pas attendue à « cela ». Toucher à tout. Voilà ce que faisait Sköll. Et parfois il léchait certaines choses.

Il léchait?!

Sakthys avait cru mal voir, l’espace d’un instant, mais non.
Quel étrange comportement.
Pourquoi?
Les Humains ne faisaient pas cela. Mais Sköll… il n’était pas Humain. La Monstre l’oubliait parfois. Il avait un aspect si… humanoïde, malgré ses oreilles, malgré ses yeux rouges. C’était impressionnant de voir à quel point il était Différent. Comme elle. Mais pas tout à fait non plus.
Il fouillait partout. Sakthys était bien heureuse d’avoir quand même nettoyé un minimum sa maison, mais elle aurait préféré qu’il n’en fasse pas autant. Il avait réellement pris à la lettre le fait de faire « comme chez lui », apparemment. D’ailleurs, son chez lui, c’était où?

La demoiselle soupira. Elle aurait le temps de le questionner. Pour le moment, autant lui laisser la maison! Après tout l’Hybride lui avait été d’une grande aide dans ce métro. Et il avait été absolument adorable en l’aidant et en constatant à quel point l’Univers Humain n’était… adapté pour un Monstre. Sa petite intervention, aussi spontanée fut-elle, avait grandement touché la demoiselle. Personne ne se souciait réellement qu’elle soit capable d’entrer dans un wagonnet de métro. Personne n’avait voulu l’aider. Beaucoup avait rit. Et Sköll avait pris sa main…

- C’est quoi, ça ? J’en veux.

La question la tira de ses pensées. Il lui tendait un saladier. Sakthys sourit et le prit avant de se diriger vers la cuisine à son tour et ouvrir le plat. Elle n’avait pas prévu de nourrir l’Hybride, mais pourquoi pas! Attrapant des assiettes dans une armoire, elle les plaça sur le comptoir tandis que deux autres de ses mains attrapait les ustensiles. Ses immenses mains, quant à elles, mettaient le plat à réchauffer. Pas beaucoup. Juste un peu.

« C’est une sorte de salade. Ma mère en préparait souvent quand j’étais petite. Ça se mange tiède ou froid, mais je la préfère tiède, pour ma part. »

Dès que l’appareil pour réchauffer le plat se mit à sonner, Sakthys le retira et commença à garnir les assiettes. Une petite portion pour elle-même et une plus grosse pour Sköll. La Monstre n’avait pas très faim. Cette rencontre si soudaine la stressait un peu trop pour que son estomac accepte une part plus généreuse de nourriture.

- Moi non j’ai jamais vu ici. Je suis toujours dans le monde en haut. C’est là-bas que j’ai grandi.

La demoiselle déposa une assiette face à Sköll, sur la table basse du salon. Elle déposa sa propre assiette juste en face, allant s’asseoir à même le sol de l’autre côté de la table.

« Où vis-tu, parmi les Humains? J’ai cru comprendre que les Hybrides ne s’étaient pas mélangés à eux avant l’ouverture de l’Underworld. »

Elle prit une fourchette entre ses doigts et commença à piquer quelques morceaux de la salade tiède. Deux autres de ses mains ajustaient quelques mèches de cheveux blancs rebelles et les deux dernières s’étaient jointes dans son dos le temps de la laisser manger. Autant certains jours, Sakthys ne savaient plus quoi faire de ses trente doigts, autant parfois elle avait l’impression d’en manquer!

- Je veux tout voir. Je connais pas, est-ce qu’il y a d’autres comme moi ?

La question était intéressante. Elle gratifia l’Hybride d’un large sourire avant de rire un peu. La question était aussi amusante. D’autres comme elle… Des Monstres ou des Monstres avec la même allure physique qu’elle?

« Les Monstres sont comme les Humains. On est tous plus ou moins différents les uns des autres. Ma mère me ressemble, physiquement. Mon beau-père par contre est… Il… Euhm… comment dire? Il est plus petit. Sa peau est claire, contrairement à la mienne. Et il a des larges cornes sur la tête. Des yeux dorés. Et il a trois yeux. J’imagine que ton père était un Monstre… Il ne devait probablement pas me ressembler, non? »

Quoi que Sköll était né avant la libération des Monstres. Et si…? Non, sa mère, un Monstre? Peut-être. Mais il serait né dans l’Underworld… À moins que…? Sakthys secoua doucement la tête. Elle venait de se mélanger et de s’y perdre dans ses propres idées et suppositions.

- Comment tu t’appelles ? J’ai oublié.

Oublié? Elle le lui avait déjà dit, pourtant… Une fois, peut-être même deux. Il était vrai que son prénom était souvent étrange aux oreilles de ceux ayant grandit à la Surface. Les Humains eux, avaient des prénoms et des noms. Mais quelle idée! C’était si long à retenir! Sakthys, même après trois longues années, avait encore du mal à s’y faire. Elle appelait généralement tout le monde par leur prénom, sans se casser la tête.

« Sakthys. Mais tu peux m’appeler comme tu veux, si c’est plus facile pour toi. Mes amis m’appellent souvent « Thys », mais rien ne t’oblige à faire de même. Je sais que mon prénom est souvent étrange. »

Sa naïveté l’empêchait peut-être de voir jusqu’à quel point Sköll était parfois davantage plus en lien avec la Nature qu’avec la vie rapide des Monstres et des Humains. La Monstre avala une autre bouchée de sa salade, observant et détaillant l’Hybride. Elle tentait d’enregistrer chaque petit détail, chaque reniflement, chaque mouvement d’oreille, chaque réaction de Sköll. Il semblait si déconnecté de tout… et pourtant si présent… La sensation de se trouver avec cet Hybride-là était étrange. Pour autant, sa compagnie n’était pas désagréable.

« Tu veux voir les chambres à l’étage, après, Sköll? »

La question lui sembla étrange. Montrer sa propre chambre à un inconnu… quelle étrange idée. Quelle étrange sensation. Sakthys soupira. Elle retiendrait peut-être la leçon, la prochaine fois qu’un petit Hybride -enfin, petit, c’était relatif!- tout mignon venait lui demander de voir « chez elle »….

« Tu… renifles beaucoup. Ma maison sent bizarre? »

Elle avait beau elle-même renifler, elle ne sentait rien de particulier. Sakthys lissa distraitement le tissu accroché aux poils de sa taille. Cette visite étrange commençait à la rendre nerveuse et elle avait besoin d’occuper ses trop nombreuses mains. Sa queue battait distraitement, à la manière de celle d’un chat.

« Tu veux peut-être boire quelque chose? » Mais déjà, malgré sa question, elle se retrouvait sur ses deux pattes pour filer vers la cuisine et remplir deux verres d’eau. Les mains moites, elle revint au petit salon. Son sabot accrocha l’un des sofas, lui faisant perdre pied. Si Sakthys n’échappa pas le verre, le contenu, par contre, atterrit directement sur l’Hybride.

« Oh… Je… Pardon, Sköll! Oh… je suis tellement désolée, je suis tellement maladroite! »

Son regard passait du Chien au verre d’eau vide et à celui remplit. Elle ne semblait plus savoir quoi faire, ni quoi dire. Mal à l’aise. Voilà comment elle se sentait.      


Désolée pour l'attente! J'aurais dû répondre hier, mais je ne me sentais vraiment pas bien :(
Ça va mieux aujourd'hui <3



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Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] EmptyJeu 4 Oct - 19:12
Spoiler:

Quand j'étais petite...

Monstre a-t-elle été déjà plus petite que ça ? Sköll voudrait savoir, mais il oublie de demander quand on sert le couvert et qu'on tente de le faire s'installer à table. Car Chien reste à même le sol, sur la moquette et rétracté tout en tailleur, prêt à prendre son quart d'heure maintenant. Le temps se déroule-t-il de la même façon que dans son monde à lui ? Ça aussi, il se demande.

Première question. Sköll a commencé à toucher à sa salade, prenant directement avec les doigts et sans passer par l'option vinaigrette. Il croque et un son délicieux éclate sous sa dent.

- Je vivais dans la forêt. Avec les autres.

Il ne saurait pas très bien expliquer ce que c'est, que de vivre dans la forêt. Sköll a toujours vécu ainsi, alors pour lui, il n'y a pas besoin d'expliquer une telle chose. C'est sans doute simplet de sa part, mais il pense que tout le monde a grandi comme lui. Maman ne lui a pas dit que chaque personne vit un passé différent d'une autre. Maman lui a appris à être la part Animale de l'Hybride, mais pas à en comprendre l'Humain.

Son rythme de mastication ralentit quand Monstre parle de Papa. Papa... C'était un sujet interdit à table, avec Maman. À table et partout ailleurs. On n'avait pas le droit de parler de Papa, c'était comme parler de la Grande Guerre. Interdit.

- Je sais pas.

C'est une faible réponse, mais Sköll sait que Papa était Humain. Il s'en doute, même sans avoir demandé. Maintenant, il laisse Monstre enchaîner, Monstre qui parle beaucoup. Le temps qu'elle termine une phrase, Sköll a le temps de finir la moitié de son assiette. Il mange salement, comme un enfant, mais il ne laisse rien. Et ça aussi, Maman lui a appris. On ne jette jamais rien, il faut tout finir. Même s'il faut se forcer.

D'ailleurs, il ne répond toujours pas quand Monstre lui accorde le droit de l'appeler n'importe comment. Peut-être a-t-il intégré ça dans son mécanisme, ou peut-être pas du tout. C'est difficile de savoir, avec Sköll. Sa franchise corporelle est totale, mais son esprit reste d'autant plus vaste et insondable.

- Oui, je veux voir.

Une chambre ? C'est quoi ?

- Tu poses des questions bizarres. Tu sens pas, toi ?

Depuis qu'il est né, il se sert de son odorat. C'est quasiment rudimentaire et ancré dans ses gènes et ses codes sociaux : il renifle pour faire connaissance, pour identifier, pour accepter ou pour repousser. La plus grosse partie de son langage se trouve là, dans ses naseaux. Alors qu'on pose la question du pourquoi, c'est exactement comme lui demander c'est comment, vivre en forêt.

Il n'a pas le temps d'ajouter plus : Monstre est repartie en cuisine pour chercher quelque chose, il ne sait plus quoi. Sköll termine son plat, raclant du bout des griffes les légumes jaunes et bleus. À la toute fin il ramasse l'assiette et, avant que la sauce ne coule, il lèche à grand coup le plat creux, tournant l'objet au rythme de son pré-lavage.

Ses oreilles battent doucement dans l'air quand Monstre revient. Sköll redresse les yeux vers elle, prêt à se lever pour tenter quelque chose, mais c'est à cet instant précis qu'une salve furieuse d'eau lui écrase la figure et puis le corps.

Chien ne réagit pas bien. Il jappe, bondit presque sur place, le poil hérissé et trempé, alors que sa figure remue dans tous les sens pour dégager tout. L'Hybride n'entend pas les excuses ni rien, la sensation lui fait l'effet du coup de tonnerre juste avant le sommeil.

- NON !!

Et il recule, butant contre une armoire en bois verni, contenant sans doute de la porcelaine ou de l'argenterie. Oreilles couchées, queue de chien tendue, nez marqué de plis, il rase le mur et ses paumes cherchent la sortie.

- Recule !

De l'eau coule un peu partout, mouille ses habits (des maigres haillons piochés dans une benne à ordures peut-être) et s'égoutte sur le plancher. Tout lui colle à la peau, c'est désagréable et il se sent pris d'un coup de froid. Sköll fusille Monstre de ses yeux devenus encore plus rouges ; il a l'impression d'avoir été pris en traître. Lèvres retroussées, la bordure de sa mâchoire transparaît et Chien gronde. Maman l'avait prévenu des personnes malintentionnées.

Alors il décide que si Monstre s'approche, il cassera, mordra, griffera, détruira. Même Monstre qui est beaucoup plus grande que lui.



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Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] EmptyVen 5 Oct - 23:26

Ce n'est que de l'eau!

Fais comme chez toi!

Dans la forêt. Sköll avait vécu dans la forêt… Ça n’avait absolument aucun sens. Sakthys savait que les Hybrides s’étaient cachés, mais vivre dans une forêt?! Une vraie de vraie forêt? Avec des arbres et tout le reste? Comme c’était étrange! Elle fronça les sourcils, se grattant la nuque d’une main. Elle le questionnerait davantage plus tard. Après tout, elle avait tout son temps pour en apprendre plus sur lui! Peut-être devrait-elle tenter de rencontrer davantage d’Hybrides. Avec un peu de chance, cela l’aiderait dans ses recherches pour son petit projet d’IA. Les Humains étaient fascinants, mais les Hybrides semblaient l’être tout autant. Étaient-ils tous comme Sköll? Avec cette petite part d’étrangeté qui le rendait si adorable?

Enfin, aux yeux de la Monstre, tout le monde était adorable et mignon… et elle s’attachait rapidement aux gens, mais les Humains -et probablement les Hybrides- avaient tout de même un petit quelque chose de plus qui faisait chavirer son cœur. Quel dommage de ne pas être mieux accepté dans la société humaine!

L’Hybride disait ne pas savoir, à propos de son père. Peut-être ne l’avait-il pas connu… tout comme Sakthys n’avait jamais connu le sien non plus. Elle avait bien quelques images de son père, mais jamais elle ne s’était sentie « proche » de cette « image ». Une simple image ne remplaçait pas un parent manquait. Et sa mère avait vécu seule trop longtemps pour qu’elle accepte de considérer son beau-père comme un père. Il n’était qu’un homme dans la vie de sa mère. Heureusement, en vieillissant, leur relation s’était améliorée.

« C’est dommage! Tu tiens peut-être tes jolies petites oreilles de lui. Je me demande à quoi il ressemblait. Tu es tellement adorable! Tes parents doivent être magnifiques, Sköll! »

Adorable… aux yeux d’une Monstre comme Sakthys, tout était adorable. Même le Sköll-aux-yeux-rouges-un-peu-inquiétant. Il mangeait avec ses mains, il se salissait, il parlait peu, il avait parfois de drôles de manières, mais il n’était pas méchant. Le Chien lui faisait un peu penser à un enfant. Un enfant beaucoup trop vieux pour agir ainsi, mais… quelque chose chez Sköll rendait ce comportement intéressant. Il était intelligent, malgré son manque apparent d’attention. Il avait compris mieux que quiconque à quel point le monde Humain n’était pas adapté à un Monstre tel que Thys.

- Tu poses des questions bizarres. Tu sens pas, toi ?

« Non… tu sens quelque chose d’étrange, toi? » fit-elle en riant, surprise. Son odorat était le même que celui d’un humain. Ni plus. Ni moins. Mais certain Monstres avaient des facultés plus intéressantes que les siennes. À part sa grande maladresse, Sakthys n’avait que quelques bras, des sabots et beaucoup de poils en plus. Elle avait de bons yeux, sans qu’ils ne soient extraordinaires. Mais physiquement, rien à part son apparence ne la rendait spéciale. Son cerveau était une véritable machine à recherche, mais elle voyait cela davantage comme un intérêt immense pour le progrès.

La jeune demoiselle alla ensuite chercher deux verres d’eau, mais perdit pied en se rapprochant de Sköll, arrosant celui-ci du contenu de l’un des verres. La réaction du Chien fut… instantanée. Si Sakthys n’avait pas été si sombre de peau, elle en aurait probablement perdu toutes ses couleurs!

- NON !!

Mais… ce n’était que de l’eau…

- Recule !

La demande… ou plutôt l’ordre lui sembla si soudain que Sakthys obtempéra aussitôt, reculant de quelques pas, un verre plein d’eau dans une main et un verre vide dans l’autre. Elle n’y connaissait pas grand-chose aux animaux, mais Sköll lui envoyait tous les signes d’une véritable menace… La demoiselle déposa lentement les verres sur la table basse du salon. Son regard rose et bleu se riva sur les pieds de l’Hybride. Soutenir ce regard menaçant ne lui plaisait pas… et elle avait appris qu’il valait mieux ne pas regarder un animal dans les yeux. Qu’il y verrait une menace… Sköll était peut-être pareil… Peut-être…

Lentement, la demoiselle fit de son mieux pour abaisser sa propre hauteur, pliant ses genoux. Elle ne pouvait pas s’agenouiller comme un Humanoïde, et ne pouvait pas se rapetisser davantage, mais ce serait mieux que rien du tout…

« Oh Sköll! Je t’assure, je suis désolée! Je ne voulais pas… Je… c’était un accident. J’ai peut-être 6 mains, mais je suis terriblement maladroite. Et puis… c’est seulement de l’eau. On peut aller te sécher dans la salle de bain. J’ai peut-être un ou deux vêtements qui pourraient t’aller le temps que les tiens sèchent. »

La dernière fois qu’elle s’était sentie aussi piteuse, elle avait renversé un breuvage chaud sur l’un de ses collègues au boulot. Il avait eu quelques bonnes brûlures, mais Sakthys lui avait apporté des petits gâteaux tous les jours pendant près d’une année pour se faire pardonner sa bêtise. Mais Sköll… elle ne pourrait pas lui apporter un petit gâteau tous les jours… si? Et s’il ne lui pardonnait jamais? Cette idée la terrorisait encore plus.

« Tu veux bien… arrêter de grogner comme cela, s’il te plait? Je t’assure que je ne voulais pas te faire de mal! Jamais je n’oserais te blesser… ou même blesser qui que ce soit. J’ai plusieurs défauts, mais je ne voulais certainement pas te menacer… »

Elle se redressa doucement et approcha de Sköll d’un pas. Jamais elle ne redressa la tête. Tant pis le Chien l’attaquait. Elle se refusait de rester cloîtrer dans un coin de la pièce sans réagir. Elle était plus grande que Sköll. Peut-être plus forte, elle n’en savait rien. Elle avait six bras, mais six bras empotés qui ne semblaient bon qu’à faire des bêtises. Jamais elle n’oserait blesser intentionnellement l’Hybride! Jamais!

« La salle de bain est à l’étage, Sköll. S’il te plait… ne pars pas. Oh! Je suis tellement nulle! J’étais tellement ravie de pouvoir discuter avec toi et je gâche tout avec un simple verre d’eau. C’est bien ma chance. »

Elle approcha encore d’un pas. Et un autre. Son cœur. Elle le sentait se débattre dans sa poitrine. Elle avait peur. De Sköll. De ses yeux rouges. De sa réaction. De sa haine… Elle voulait le voir redevenir comme avant cette petite bêtise.

« Tu te souviens du métro? Quand tu as pris ma main, pour m’aider? Je t’ai trouvé tellement adorable de m’aider. Si j’avais voulu te faire du mal, je t’en aurais fait bien avant, tu ne crois pas? Et puis j’ai encore tellement de choses à te montrer dans l’Underworld! »

Tout doucement, elle lui tendit l’une de ses petites mains. Jamais les grosses. Les gens les trouvaient toujours menaçantes.           



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Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] EmptySam 6 Oct - 16:50
Oui, Maman était jolie. C'est elle qui a donné à Sköll ses particules canines sur la tête, et puis dans le bas du dos, et puis à la bordure de ses lèvres et enfin, au bout de ses doigts. Tous les deux ils avaient la même crinière blonde cendrée, les mêmes yeux amarante et puis cette expression renfrognée quand quelque chose n'allait pas.

Et de Papa, Sköll ne sait pas ce qu'il tient. Peut-être le caractère farouche et étrangement mystérieux, malgré la présence d'esprit ? C'est difficile à dire, Chien ne sait pas.

Parfois, il se dit qu'il ne saura jamais.

L'eau qui mouille son museau et s'égoutte le long de sa peau, le fait frissonner tout entier. Ses griffes se plantent dans le bois tendre de l'armoire derrière, sa queue tendue vers le bas et hérissée, Sköll déglutit bruyamment. Monstre lui parle, elle dit Pardon, elle dit que ce n'est que de l'eau. Mais Monstre a fait peur à Chien, ça aurait pu être de l'eau, de la sauce tomate ou n'importe quoi qu'on jette brutalement à la face d'un autre : ça reste surprenant. Et l'Hybride entre quatre mur, n'a pas d'échappatoire...

Il est nerveux. Ses ongles grattent la matière et font des creux, des sillons, puis des épluchures. Il abîme sans voir, renifle la peur et l'air humide. Ses pupilles rétrécies dardent leur furie sur Monstre. Encore une fois, la truffe à Sköll remue, elle essaye de percevoir la fourberie, quelque chose de pointu qui ferait encore plus peur. Mais rien de tout cela ne lui parvient. Est-ce que Monstre s'est vraiment trompée ? Elle aurait seulement trébuché sur un coin du tapis et aurait fait tomber toute sa cascade sur le poil blond de Chien ? Sans le faire exprès ?

Sköll se laisse aplatir au sol, les genoux amenés vers lui et ses bras enlaçant la masse que forme son corps recroquevillé. Dans l'angle de maison, sous les toiles d'araignée, on le voit se frotter la chevelure avec ses pattes, et puis contre le mur. Il essaye de faire partir l'eau, de faire partir la crainte. On l'entend même grogner un peu (on dirait qu'il pleure) pendant qu'il s'essuie sur son propre visage. La chaleur du frottement l'aide à sécher, Sköll s'acharne et poursuit sa tâche en se disant qu'il réussira à faire tout disparaître avant que la main noire de Monstre ne l'atteigne.

Maintenant, il tremble. Son haut lui colle sur le buste comme une ventouse. Il a envie de se l'arracher, de le jeter par terre (à la tête de Monstre) et ne plus jamais le revoir.

Monstre parle encore beaucoup. Elle essaye de le rassurer, de moduler son timbre de voix pour dégager un peu de chaleur, exactement comme on fait avec les enfants pris de chagrin. Sköll entend tout cela, ses gestes de séchage ralentissent quand des doigts de charbon s'ouvrent à lui pour dire Prends ma main. Monstre parle d'aller se sécher en haut, de changer ses habits. Est-ce que c'est vrai ? Monstre, tu ne mens pas ?

Les chausses de Sköll creusent le parquet pour l'enfoncer un peu plus dans ce coin d'ombre où il se protège. Les doigts progressent, et, soudain, Chien a une drôle de sensation. Comme une sorte de déjà-vu, quelque chose qu'il aurait déjà connu il y a longtemps. Dans une autre vie, peut-être.

- Ne viens pas...

C'est soufflé si bas qu'on n'entend pas.

Son pouls s'agite, il se sent acculé. Il n'aime pas. Quand Monstre voit, elle ralentit parce qu'elle comprend comment il faut faire avec Chien. Elle sait qu'on ne peut pas lui mettre inutilement la pression, au risque de voir sa chair couverte de lacérations.

- ... Pas trop vite.

Dans une ultime tentative de s'éloigner de Monstre, Sköll récupère le tissu de son haut trempé et l'amène à sa figure pour la cacher. Il y cherche du réconfort, une protection entre lui et la peur. Au travers du tissu noir il voit le quadrillage de la maison qui se dessine, et puis la silhouette gigantesque de Monstre. Son ombre le dévore, le parfum de bois de pommier lui chatouille les narines et, une dernière fois, Sköll respire un grand coup.

Tout se passe lentement, quand sa voix vibre soudain avec un calme étonnant.

- Ne fais pas mal.

Et son haut retombe mollement, lourdement, pendant que les yeux rouges de l'Hybride réapparaissent, fatigués. Chien voudrait plonger dans l'eau toute entière et cesser cette impression désagréable de n'être mouillé qu'à un endroit. Monstre a dit qu'il y avait une salle de bain : Monstre peut l'emmener voir ?



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Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] EmptyDim 7 Oct - 0:09

Ma vie est une véritable blague catastrophique...

Fais comme chez toi!

Sköll avait abîmé un meuble… tant pis. C’était une vieille armoire un peu défraîchie. Cela lui donnerait peut-être un certain cachet. Et cela lui permettrait de ne jamais oublier Sköll. Jamais. Mais ce magnifique Hybride était inoubliable. Attachant et… déstabilisant à la fois. Il ne formait maintenant plus qu’une masse ramenée sur lui-même, au sol. Sakthys sentit son cœur se pincer à cette vision. Pauvre Sköll! Elle venait de lui causer la peur sa vie, apparemment. Elle ne pourrait jamais se pardonner une telle bêtise!

Pour une Monstre, elle avait la main sur le cœur, la drôle de Sakthys. Elle tenait aux autres bien plus qu’à sa propre personne. Elle regrettait souvent de ne pas être comprise, mais jamais elle ne s’imposait, de crainte d’effrayer ou de blesser les autres. En particulier les Humains.
Et maintenant les Hybrides.
Elle avait « blessé » Sköll de façon tout à fait accidentelle et pourtant, elle s’en voulait horriblement.

- Ne viens pas...

Ne pas venir? Il ne voulait pas qu’elle s’approche davantage? La demoiselle suspendit son mouvement. Avait-elle bien compris? Il avait parlé si bas! La Monstre hésita. Sa main toujours en suspend dans les airs, elle avait cessé de bouger et de respirer.

- ... Pas trop vite.

Elle allait trop vite. Trop vite pour Sköll. Il avait besoin d’un peu de temps. Il cherchait à cacher son visage dans son haut trempé… Pauvre petit Hybride… Combien il devait avoir si peur! N’était-ce pas plutôt elle, Sakthys, qui lui faisait peur? Non. Il ne l’aurait jamais touché dans ce métro humain. Il ne l’aurait pas suivie jusqu’ici.

- Ne fais pas mal.

Il craignait d’avoir mal. Mal.
La Monstre sentit son cœur se serrer davantage. Comment pouvait-il croire qu’elle puisse blesser qui que ce soit?! Parce que je suis un Monstre? Non. Pas pour cette raison. Sköll semblait craindre davantage que cela. Ça allait au-delà de la race. Du moins, c’était l’impression qu’avait Sakthys.

« Jamais, Sköll. Viens. On va aller te sécher. Tu n’as rien à craindre de moi. »

Délicatement, la Monstre prit le poignet de Sköll et l’aida à se relever. Elle l’entraîna tout en douceur jusqu’à l’étage. Jusqu’à la salle de bain. Une douche, une baignoire, une toilette et un petit meuble avec un lavabo. Il y avait même une armoire où la demoiselle rangeait des serviettes supplémentaires et tout le nécessaire à avoir dans une salle de bain. Elle fit asseoir le Chien sur le siège de la toilette.

« Je reviens, ne bouge pas d’ici. Tu pourras visiter l’étage une fois que j’aurai trouvé quelque chose pour te vêtir. »

Elle s’en alla ensuite rapidement à sa chambre. Ouvrir les tiroirs de sa commode, elle chercha pendant un instant parmi ses maigres vêtements. Thys ne possédait pas beaucoup de tissus. Ils lui étaient superflus et qui se souciait d’un Monstre recouvert de poil là où il le fallait? Quant aux hauts… elle avait pris l’habitude d’en porter simplement par égard aux Humains. Personne ici n’avait jamais fait la moindre remarque étrange quant à son accoutrement. Elle était une Monstre. Elle était faite ainsi. Certains se vêtaient. D’autres non.

La demoiselle finit par dégoter un morceau de vêtement ressemblant à une veste. Elle serait peut-être un peu longue pour Sköll? Non peut-être pas tant que cela. Il était grand lorsqu’il se tenait debout. Elle prit le vêtement et retourna rapidement à la salle de bain, tendant le morceau de vêtement d’un jaune éclatant à l’Hybride. La veste était munie d’une petite capuche que Sakthys n’avait jamais pu enfiler à cause de sa tignasse de poils. Elle avait aussi des poches bleues à l’avant. Elle s’attachait à l’aide d’une fermeture éclair au centre. Elle sortit aussi une serviette de la petite armoire à l’aide de l’une de ses énormes mains et la tendit à Sköll.

« Retire tes vêtements trempés, Sköll. Sèche-toi et enfile cette veste. Je crois que c’est tout ce qui j’ai qui peut te faire. Encore une fois, je suis tellement désolée, Sköll… Je t’assure que je ne t’ai jamais voulu le moindre mal! »

La demoiselle se retourna, par pudeur pour l’Hybride, mais sa longue queue en forme d’anguille tapait sur le sol, tel un chat agacé. Comment avait-elle pu en arriver là?! Et cette réaction si violente de l’Hybride…

« Quelqu’un t’a déjà fait du mal, Sköll? »

Elle ne voyait pas d’autre explication. La demoiselle se retourna pour fixer un moment l’Hybride. Ses yeux roses et bleus l’observant de la tête aux pieds d’un air attendri.

« Les gens sont parfois tellement méchants… » pesta-t-elle, découragée par la bêtise des Humains, des Monstres et des Hybrides. « Sköll… tu sais, je suis très maladroite. Vraiment très maladroite. J’échappe des choses, je brise tout, je renverse n’importe quoi, je tombe, je fais tomber des gens ou des meubles… Mais jamais je ne quoi que ce soit qui puisse blesser les gens intentionnellement. J’ai déjà brûlé par accident un collègue de travail. J’ai renversé toutes les chaises d’une terrasse humaine l’autre jour. J’ai déjà remplacé du sucre par du sel pour faire un gâteau… Ma vie est une véritable catastrophe. »

Elle haussa les épaules, ne pouvant rien faire de plus contre son propre karma qui semblait la trahir tout le temps.

« Et puis tu es bien trop mignon que je puisse vouloir te blesser, mon petit Sköll! Me pardonnes-tu ma maladresse à ton égard? Dis-moi ce que tu veux, je ferai ce qu’il faut pour me faire pardonner en bonne et due forme. J’avais apporté des gâteaux à mon collègue que j’avais brûlé accidentellement… Mais je peux m’arranger pour me faire pardonner autrement si tu n’aimes pas les gâteaux. » fit-elle avec un immense sourire sur le visage. Le blanc de ses dents contrastaient terriblement avec la noirceur de sa peau. Et il y avait aussi toujours cette visite de l’Underworld qu’elle lui avait promis. Et la visite des chambres de sa maison. D’ailleurs, la chambre de Sakthys ressemblait beaucoup au reste de la maison : très coloré, avec des murs roses et blancs et des cadres un peu partout sur les murs. Le mobilier était grand, pour s’adapter à la taille de la demoiselle. Le lit avait des couvertures aux couleurs arc-en-ciel et le mobilier était teint en blanc. Une chambre jolie, si on aimait le style de décoration de Sakthys…          



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Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] EmptyDim 7 Oct - 11:30
Il se laissa emporter avec une docilité surprenante. Sans resserrer les griffes autour de cette poigne qui l'avait attrapé, Sköll leva des genoux lorsque le dos dur d'un animal imaginaire apparaissait sous ses pieds pour l'emmener plus haut.

La décoration était laide pareille. Avec beaucoup de couleurs, beaucoup de valeurs. Du blanc pour les meubles inanimés, des murs peints de rose et de bleu et de vert et de jaune. On aurait dit une chambre d'enfant un peu, mais Sköll n'eut le temps d'apercevoir que l’entrebâillement d'une porte à peine fermée ; on le fit pénétrer la salle de bain. Du carrelage par terre et sur les parois, ça ressemblait vraiment à ces pièces humaines dans lesquelles on passe sous le jet d'eau.

Chien lui, a connu la caresse des rivières, l'alizé qui bouscule ses crins de cheveux, et puis la neige drue qui craque sous ses pas et le fait frissonner. Il n'y avait pas de murs pour empêcher la course du vent, ou de toit pour interrompre les larmes tout en haut.

Son premier réflexe est de s'agenouiller face à la baignoire. Ses paumes s'appuient sur la bordure de céramique tandis que son museau plonge en avant vers le siphon. Il n'y a rien, pas le moindre écoulement, mais Sköll sent. Il sent qu'il y a eu le passage répété de nombreux produits et shampoings.

S'il y avait eu de l'eau, il aurait bu directement dedans. En lapant, comme les animaux assoiffés.

Monstre lui parle.
Ah oui... C'est vrai, elle est encore là. Elle dit de retirer ses vêtements, et Sköll, battant des oreilles blondes, se redresse et achève de ôter ses parures trempées. Il le fait, dépourvu de timidité. Peu importe que Monstre se retourne ou pas : il termine en tenue d'Adam après s'être débarrassé de ces haillons pour lesquels il n'a aucun attachement. Chien il pourrait se promener nu en ville, en forêt, chez les gens, que ça ne ferait pas la moindre différence pour lui.

Maintenant que sa queue de chien peut aisément chatouiller l'air, l'Hybride se sent beaucoup mieux. On voit ses joues remonter au rose et puis ses nerfs se détendre. Chien fait jouer ses épaules pour attendrir la rigidité de ses omoplates, puis de ses cervicales. On entend tout craquer. Monstre a peut-être entendu, mais Monstre est déjà partie pour aller chercher de quoi habiller cette peau découverte.

"Ce n'est pas grave, Monstre. Je suis bien, comme ça."

Il aurait aimé dire, mais il ne sait pas comment, Chien. Et quand Monstre reparaît avec les textiles qu'il faut (une sorte de veste qui pourrait suffire à couvrir son anatomie la plus intime), Sköll prend, mais n'enfile pas. Il regarde, observe la minutie des coutures et puis porte le tissu à son odorat pour en capter les plus subtiles fragrances. En faisant ça, il aurait pu identifier le nombre de personne ayant enfilé le manteau, mais force est de constater que Monstre est la seule à avoir enfoncé ses mille bras dans ces manches.

"Je n'aime pas, ça va me gratter."

Sa bouche est cousue de silence, pourtant le rouge de ses rouge est flamboyant. Chien fixe son homologue avec intérêt, oreilles tendues, et puis, plus du tout. On a l'impression qu'il n'a rien écouté de ce que Monstre a dit, mais les plus observateurs sauront que ce n'est pas vrai (Chien sait, il ne sait juste pas comment on répond.). Ainsi, il laisse la veste sur la chaise en osier, puis abandonne Monstre sur le palier de la salle de bain.

Où est-ce qu'il va ? Il va voir les chambres.

Une porte entrouverte est une porte ouverte. Sa patte appuie et pousse la poignée, il tombe sur une immense chambre au toit infini. Sköll lève le nez, monte sur la pointe des pieds et puis tangue sur place. Il s'avance, progresse dans cet environnement fabuleux, et puis bute contre des objets qu'il ne connait pas. Des choses posées sur les armoires, des miroirs, des fantaisies de toutes les couleurs. Il voit des gens coincés dans un rectangle aplati, l'expression figée. Et Sköll, croisant les coudes sur le bois, pose son menton dessus et puis contemple. Il y a un gens qui ressemble à Monstre, mais en pas pareil.

Et puis après qu'il se soit lassé de voir ces visages, Chien rehausse sa truffe et son intérêt s'attache tout de suite à un gigantesque lit avec plein d'oreillers dedans et plein de plumes qui ont l'air tout doux. Il ne réfléchit pas vraiment quand ses jambes décident de s'élancer à la poursuite de ce linceul de tendresse. Chien se jette à corps perdu dedans, il rebondit un peu et la vague de sa chute fait s'envoler des rémiges bariolées. Son corps s'enfonce dans le moelleux des draps multicolores et Sköll disparaît enroulé tout dedans comme un burrito. Le lit est si grand qu'il pourrait s'en servir pour se cacher dessous. On oublie d'ailleurs qu'il était encore mouillé en s'enlisant tout dedans.

On voit seulement ses petites oreilles et puis sa queue animale parfois dépasser de tout ce désert doux et trompeur.

Toutefois, vient le moment où Monstre pénètre la chambre à son tour. C'est sa chambre... C'est normal. Le visage de Sköll émerge d'en-dessous et puis ses attributs canins se remettent à s'agiter dans l'air. Il est heureux, l'Hybride, beaucoup. Et ça se voit, même s'il ne sourit pas. Même si son expression demeure la dureté, les doigts enfoncés sous la couette, raclant le matelas à la façon des bébés animaux qui cherchent la chaleur maternelle.

Il fait une roulade qui le positionne sur le dos. On dit que les chiens couchés de cette façon sont des chiens qui font confiance. Mais Chien ne laisse pas passer de temps ; il s'organise à nouveau convenablement, toujours allongé mais ventre contre terre. Contre draps.

- J'aime ici. Je veux y dormir.

Parfois son regard se perd, balaye la chambre et s'attarde sur la décoration du plafond et puis des murs. Lui il n'avait pas de chambre dans la forêt avec Maman : il dormait partout où la terre étendait son lit sous ses pieds. Le monde entier est une maison, le ciel est votre toit.

- Personne n'est méchant. J'ai peur de l'orage, et tu rappelles ça. L'eau vient avant le tonnerre.

Et c'est aussi simple que ça.

- Mais... Tu rappelles autre chose. Je sais pas. Il se tourne encore, léchant parfois ses poignets pour se rassurer. Quelqu'un qui était comme toi.

Il ne sait pas vraiment dire, Sköll, il n'a pas l'impression de parler d'un souvenir. Il parle de quelqu'un qui aurait agi un peu comme Monstre par le passé, sans que ce soit très clair. Peut-être qu'il se trompe, c'est possible. Mais il a rencontré si peu d'Humains, de Monstres, il doute avoir fabriqué un souvenir factice.

Petit à petit sa mobilité se stabilise et l'Hybride se couche sur le flanc, l'air rêveur.

- C'est Maman qui dit ce qui est bien ou pas. Je l'aime. Je l'aime énormément. Elle me manque. Mais je l'aime. Je l'aime...

Une drôle de relation liait Sköll à sa mère, sans doute que Monstre ne comprendrait pas. Une relation trop puissante pour qu'on puisse seulement parler d'une mère et son fils.



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Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] EmptyDim 7 Oct - 18:51
Fais comme chez toi!Elle mit un moment avant de comprendre que Sköll n’avait absolument rien enfilé et ne s’était pas non plus séché. Il était nu comme un ver. Un Monstre qui ne porte rien est une chose, mais un Humain ou un Hybride…
Sa peau sombre dût s’assombrir davantage parce que Sakthys sentait ses joues devenir flamboyantes. Sköll était peut-être à moitié Monstre, mais son corps ressemblait davantage à celui d’un Humain. Un Humain nu. La jeune demoiselle se retourna précipitamment, mal à l’aise. Quelques secondes plus tard, elle se retrouvait à avoir de nouveau une vision imprenable sur le derrière blanc du Chien qui filait en direction de sa chambre.

« Et il n’a rien enfilé! » s’indigna-t-elle.

La demoiselle ramassa la serviette et la rangea. Si Sköll voulait rester trempé, tant pis pour lui. Elle avait encore peine à croire qu’elle n’avait rien imaginé de ce qui était arrivé. Un Hybride, tout nu, chez elle… Dans sa propre chambre!
Pendant un instant, Sakthys avait faillit oublier que sa vie entière était une véritable blague-catastrophique. Si seulement tout n’était pas qu’une bonne blague.

« Ça m’apprendra à inviter des inconnus dans ma maison… Pourquoi est-ce que j’ai fais cela au juste? Ah oui, parce que je l’ai trouvé absolument adorable et mignon dans le métro… Et il se balade à poil dans ma chambre. »

Elle pestait un peu, mais n’était pas fâchée pour autant. Elle suspendit les « vêtements » de Sköll à la paroi en verre de la douche pour qu’ils sèchent plus facilement. Il aurait besoin de vêtements neufs… Et des vêtements à sa taille. Sakthys songea qu’elle pourrait tenter de lui donner un peu d’argent. Il ne devait pas avoir d’emploi à se balader dans une telle tenue. S’il vivait surtout en forêt… il mangeait peut-être ce qui lui tombait sous la main et rien d’autre. Il s’habillait comme il le pouvait… Enfin… peut-être. Sakthys, finalement, n’en savait rien. Elle ne savait rien de Sköll. Sinon qu’il était Hybride. Et mignon, même complètement nu et se fichant des conventions. C’était peut-être ce qui faisait son charme. Il n’était pas Humain. Il n’était pas Monstre. Il ne se conformait à aucune idéologie particulière, il vivait simplement sa propre vie comme il l’entendait.

Et si… elle pouvait appliquer ces principes de « vie propre » à ses futures IA? Un programme qui se rapprocherait de cette transposition de personnalité ne devrait-il pas être capable de vivre comme elle l’entendait? Transposer une personnalité réelle dans un programme pour faire « revivre » ce qui avait été perdu… L’idée méritait réflexion. Et ça méritait beaucoup de réflexion, même! L’idée était une chose. La théorie en était une autre. Quant à la pratique… ce serait dans plusieurs années uniquement. Il fallait du temps pour parvenir à un résultat prometteur. Mais Sköll commençait à faire germer quelques idées dans le cerveau de Thys.

Toujours songeuse, la Monstre attrapa sa longue veste et se dirigea vers la chambre principale. Sköll s’était… amusé, enroulé, emmitouflé dans ses draps. Il avait probablement trempé les couvertures, la couette… Tant pis. Ça finirait par sécher. La demoiselle soupira faiblement. Chien sur le dos. Chien sur le ventre. Chien toujours pas vêtu.

- J'aime ici. Je veux y dormir.

« Euh… » La demande venait de la prendre au dépourvue tant elle lui semblait spontanée. « D’accord… oui, pourquoi pas. »

Elle prendrait la chambre d’ami. Elle était un peu petite pour un Monstre comme Sakthys, mais le retour de la bonne humeur de Sköll lui faisait oublier ce petit détail. Elle aurait donné ciel et terre pour qu’il reste heureux. Et surtout, pour qu’il ne lui veuille plus.

- Personne n'est méchant. J'ai peur de l'orage, et tu rappelles ça. L'eau vient avant le tonnerre.

Sakthys déposa la veste jaune sur le coin d’un meuble et s’assied sur le lit, prenant garde à ne pas écraser l’Hybride. Et elle faisait aussi attention à l’endroit où elle déposait son regard. Si Sköll était absolument mignon et adorable, ce n’était pas le moment pour se rincer l’œil non plus. Il était beau, le Chien, après tout. S’il pouvait sembler effrayant pour certains, Sakthys quant à elle, pouvait difficilement le juger.

« Tu as peur de l’orage? » Un petit rire lui échappa. Presque aussitôt, elle plaqua une main contre sa bouche pour s’empêcher de rire davantage. C’était d’une impolitesse incontestée de se moquer d’une peur… mais elle riait surtout de soulagement. Et non pas pour se moquer de Sköll. « Mais Sköll! Tu es à l’intérieur d’une maison. Il n’y aura ni pluie, ni orage. Tu sais… tu as moins de chance d’être frappé par la foudre que d’avoir un accident de voiture. Et l’orage… le tonnerre, ce n’est qu’un gros bruit déplaisant. Imagine que c’est un Monstre qui joue au bowling! Tu auras peut-être un peu moins peur, la prochaine fois. »

Elle souriait. Elle n’avait qu’une envie et c’était de prendre Sköll dans ses bras pour lui répéter combien il était adorable. Peur de l’orage! Si elle avait su!

« Alors tu ne m’en veux pas trop de t’avoir trempé? »

Probablement pas. La queue de Chien battait joyeusement malgré son air grave. Chien n’était peut-être pas rancunier. Tant mieux! Sakthys s’en serait voulu à mort si cela avait été le cas. Sköll lui disait lui rappeler une autre personne. La jeune demoiselle sourit. Il parlait probablement de son caractère, pas de son physique-monstre. Le compliment lui fit plaisir. Venant de Sköll, ça ne pouvait pas être une insulte. Sakthys était maladroite, mais pas méchante.

« Et cette personne, elle était gentille? »

Elle ne savait pas trop si Sköll avait pu connaître beaucoup de gens dans sa vie, mais elle n’était pas là pour le juger. Il avait certaines capacités sociales, après tout. Il n’avait pas vécu seul toute sa vie. Il avait quelques… lacunes, mais cela faisait partie de son charme d’Hybride.

- C'est Maman qui dit ce qui est bien ou pas. Je l'aime. Je l'aime énormément. Elle me manque. Mais je l'aime. Je l'aime...

« Et tu écoutes toujours ce que te dis ta maman? Pourquoi ne décides-tu pas par toi-même de ce qui est bien et de ce qui ne l’est pas? Tu l’aimes énormément, c’est normal, mais tu es… un adulte. »

Un adulte qui faisait penser à un enfant… mais un adulte tout de même.

« Ta maman habite toujours dans la forêt? »

Était-elle-même toujours en vie? Sakthys n’en n’était pas certaine. Sköll… semblait aimer sa mère d’un amour inconditionnel, mais… Elle n’aurait pas pu dire ce qui la tracassait.

« Tu veux que j’essaie de te trouver un autre vêtement que cette veste jaune? Tu… » elle toussota, visiblement toujours aussi mal à l’aise. « Je ne sais pas si te balader nu est… une bonne idée. Tu ressembles beaucoup à un Humain et c’est… » perturbant? Étrange? Beau? Un peu de tout cela. « Au moins ta nudité ne te gêne pas… Mais avoir un inconnu à poil dans ma maison… Si on m’avait prédit que cela m’arriverait un jour, j’aurais bien ri! »

La Monstre soupira, replaçant quelques faux-plis qui s’étaient glissé dans le tissu épinglé à son poil blanc. Elle aurait donné cher pour connaître la façon de penser de Sköll. Il semblait tellement… spontané! Prenait-il seulement le temps de réfléchir?
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Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] EmptyDim 7 Oct - 19:58
Mère disait : "Ne t'approche pas des Humains, eux et leur technologie finiront par nous tuer tous."

Mère était aussi l'alpha, la cheffe, la tête pensante et le regard de la meute. Il n'existait pas d'autre forme d'autorité plus importante que la sienne. Elle maîtrisait ses rangs d'une poigne de fer dans un gant de velours. Sköll a grandi sous un régime de liberté sans égale, à la fois difficile, impitoyable et profondément lointain. Aujourd'hui on ne croirait pas qu'un groupuscule d'Hybrides puisse survivre ainsi dans la forêt.

Mère Nature est aussi belle que mortelle.

Oh oui, il ressemble à un enfant, Sköll. Il n'est ni loup, ni chien, ni Monstre et, encore moins, un Humain. Quelqu'un l'a élevé avec un peu de tout cela à la fois, tandis qu'on veillait à maquiller à tout prix les habitudes humanoïdes que son corps d'homme pouvait inspirer. Ainsi, à vingt ans, Sköll ne présente aucune caractéristique de maturité d'un garçon de son âge, si ce n'est la fertilité.

Peu à peu son dos se redresse comme la crête des montagnes, sa chevelure suinte d'humidité mais son visage est sec. Le plis des draps colorés roule sous ses doigts, il prend le temps de sentir, de s'accoutumer et de choyer du bout des griffes. Dans la nature il ne voyait pas, ces choses-là. Il y avait l'écorce des bois, la chaleur des corps réunis et l'affront du soleil en été. Si on prend le temps d'imaginer un peu quel genre de vie nous attend dans la nature sauvage, on peut voir les peaux de bêtes, le dîner autour d'un feu, le sommeil profond pendant l'hiver au creux d'une caverne.

- J'ai peur de tout ce que je ne peux pas voir.

Le vrai Monstre au yeux de l'Hybride ne demeure pas moins que dans l'écran bleu au-dessus des têtes. Versatile, parfois mélancolique et puis tout à coup fou de joie, il n'existe aucune autre entité plus vaste et émotive que le ciel. Les peuples primitifs craignent la punition divine, parce que personne n'est en mesure de la voir, de la vérifier, ou même de la palper.

Chien ne connait pas la rancœur qui ruine le cœur des Hommes. Il n'en a jamais voulu à qui que ce soit, personne ne l'a jamais trahi non plus. Pour cela, il aurait fallu vivre en société depuis le début. Sköll fait partie de ces rares qui en ont été épargnés. Mais pour combien de temps encore ? Et s'il était tombé sur un autre Monstre que Sakthys ? On aurait pu lui faire du mal, profiter de sa naïveté, et le transformer en un véritable animal sauvage.

Il compte sur son flair pour repérer le Mal. Mais est-ce assez ?
Maman disait que oui.

Flanc contre les draps, dirigé vers Monstre, Sköll la regarde avec une expression qui semble réfléchir. C'est impossible de dire s'il réfléchit réellement, il parait entre deux mondes à chaque fois.

- Je ne le voyais pas dans le noir. Mais il avait la voix douce. Et il sent le mouton.

Drôle de description. Elle n'a pourtant pas l'air inventé.

Lentement son index et son majeur miment les jambes, elles se promènent sur la couette et puis remontent sur la peau charbonneuse à Monstre. Sent-elle l'irrésistible chatouillement que toute personne connaît lorsqu'un inconnu lui pose une main dessus ? A-t-elle les veines qui pulsent le sang comme chez les Hybrides ? Ou comme les Humains, Sköll ne le sait pas. Il ne sait pas grand-chose.

Quand Monstre évoque Maman, quelque chose brûle dans les yeux éclatants de rouge à Chien. Ce n'est ni la colère, ni la surprise, ni la tristesse ou la peur. C'est de l'amour. Tout ce qui touche à Maman se rapporte à la preuve de l'amour inconditionnel.

- Venir ici c'est moi qui ai choisi. Je suis triste de l'avoir laissée là-bas.

Là-bas, on ne sait pas où. Lui non plus, peut-être. Sans doute volontairement, il ne répond pas à la question posée, ou bien il n'a pas la réponse et plus aucun mot ne traverse la frontière de ses lèvres fines.

Il enchaîne, sans que l'on ne sache si la phrase est réellement destinée à Monstre ou pas.

- Je voudrais qu'elle vienne ici aussi. Mais elle veut pas. Elle vous déteste tous.

Sköll ne comprend pas non plus la dernière réflexion de Monstre. Pourquoi parle-t-elle de toujours s'habiller ?

- Il ne fait pas froid. Si je m'habille, je tue.

Rappelez-vous : les peaux de bêtes.

Ses doigts retombent sur l'édredon. Il décrit les motifs loufoques qui courent d'un coin à un autre, estime l'épaisseur des draps et puis combien de temps le coton mettra à sécher. Sköll sait qu'il a tout mouillé, mais ce qu'il ignore, c'est que ça dérange une personne. C'est exactement la même histoire que pour la nudité : il ne comprend pas que ça puisse être embarrassant pour quelqu'un.

Tout de suite après, il se tourne sur le dos, museau vers le plafond trop haut, et puis ses membres se placent en étoile sur le lit. Si on regardait à la loupe, on distinguerait la minuscule esquisse de sourire en train d'étirer ses lèvres.

- Et comme ça je vois le ciel. Et les étoiles. On compte. Demain je verrai pas les mêmes.

Mais il ne voit rien, sinon un plafond.

Son visage pivote vers Monstre, et de son ton le plus sérieux du monde, il questionne :

- Pourquoi toi tu es pas comme moi ? Pourquoi tu t'habilles ? Parce que tu es moche dessous ?



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Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] EmptyLun 8 Oct - 0:44
Fais comme chez toi!- J'ai peur de tout ce que je ne peux pas voir.

Une peur légitime. Une peur que beaucoup de gens partageaient. Sakthys non plus n’était pas très friande de ce qu’elle « ne pouvait pas voir ». L’inconnu était toujours effrayant. Pour n’importe qui. Ce n’était pas pour rien que la plupart des enfants craignait le tonnerre et les éclairs. Bien sûr, cette peur s’atténuait en grandissant. Généralement. La plupart du temps, on finissait par comprendre que ce n’était pas nécessairement « mauvais ».

« Je comprends… Un jour, tu n’auras peut-être plus peur. »

Un petit sourire égaya le visage sombre de la Monstre. Sköll avait une peur à la fois enfantine et très adulte. C’était admirable qu’il soit capable de le reconnaître. Peu de gens pouvaient en faire autant. Peu de gens avaient conscience de cette peur. Peu de gens acceptaient de l’admettre.
Sköll lui parla un peu de cette autre personne. Une personne qu’il ne voyait pas à cause du noir. Qui sentait… le mouton? Un fermier peut-être. Sinon un Hybride ou un Monstre pouvant avoir parfois ce genre… d’odeur. Sakthys grimaça. Beurk. Une odeur de laine, d’animal, de paille… Non. C’était trop pour elle.

« Il devait être vraiment bizarre pour sentir le mouton. Enfin, s’il a été gentil avec toi, c’est le principal. Mais sentir le mouton… beurk! Dégoûtant. Et toi ça ne te dérangeait pas? Je veux dire… avec ton nez qui sent-tout. »

La description. Sköll semblait tellement convaincu d’avoir réellement rencontré une personne à la voix douce et à la senteur de mouton que Sakthys n’osait pas vraiment en douter. Qui pouvait-elle bien être pour douter des propos du Chien!? Il ne semblait pas être du genre à mentir. Ni à inventer n’importe quoi. Il vivait dans son propre monde, certes, mais il n’était pas fou pour autant.
Il était probablement plus intelligent que bien des gens… Il avait simplement sa propre intelligence. Sa propre façon de l’exprimer.

Un léger sursaut de surprise anima Sakthys quand les doigts de Sköll firent mine de grimper sur l’un de ses bras. Elle ne s’était pas attendue à cela! Pour autant, elle ne retira pas son bras. Elle était amusée et cela… chatouillait. Les doigts chauds de Sköll sur sa peau tiède lui faisaient un étrange contraste. La Monstre avait rarement chaud. Ou rarement froid. Son corps se régulait de lui-même. Mais le geste de Sköll lui laissait une étrange sensation. À chaque endroit où les doigts « marchaient », sa peau lui semblait un peu plus chaude. Elle aurait pu lui demander d’arrêter. Ou retirer son bras. Le contact d’un inconnu était une chose. Mais ce n’était pas une poignée de main que le Chien lui offrait. C’était…
Un geste qu’un ami aurait pu porter rien que pour l’agacer un peu.
Ou un geste amusant d’un membre de la famille ou d’un enfant qui veut jouer et taquiner.

- Venir ici c'est moi qui ai choisi. Je suis triste de l'avoir laissée là-bas. Je voudrais qu'elle vienne ici aussi. Mais elle veut pas. Elle vous déteste tous.

« Elle déteste les Monstres? C’est dommage, tu aurais pu l’inviter à venir. J’aurais été ravie de rencontrer ta mère! Pourquoi nous déteste-t-elle? » C’était triste à entendre. Sakthys comprenait qu’on puisse avoir peur des Monstres, mais être détestée sans avoir pu connaître la personne la blessait toujours autant. « Si ta mère nous déteste… pourquoi est-ce que ce n’est pas ton cas? Je ne crois pas… que tu me détestes… Non? »

Détester tous les Monstres… La vie de cette dame devait être bien triste. Sakthys avait peut-être mal jugé cette femme. Elle était peut-être une simple petite Humaine qui s’était faite agressée par un Monstre. Mais qui oserait faire une telle chose? Non.
Trop de questions. SI peu d réponses. Sköll était adorable, mais il ne s’étalait pas beaucoup sur sa vie. Ni dans ses réponses. Il restait toujours vague. Ou très précis… ou trop vague. Ça en devenait difficile de lui tirer des informations sur sa vie.

- Il ne fait pas froid. Si je m'habille, je tue.

Tuer? Il fallut quelques secondes à la Monstre pour comprendre qu’il parlait probablement de peaux de bêtes. Parce qu’à vivre dans une forêt… à moins de voler quelques morceaux de vêtements en ville, Sköll n’avait pas beaucoup de choix!

« Tu n’aimes pas beaucoup les tissus synthétiques… Malheureusement, je n’ai rien d’autre à t’offrir. Mais si tu n’as pas froid, c’est déjà ça… Dis-le-moi si… c’est le cas. Je monterai le chauffage. »

Apparemment, il n’avait aucune intention d’enfiler cette veste jaune… Sakthys soupira, légèrement découragée. Elle le voyait peut-être trop comme un Humain pour arriver à réellement comprendre. Son esprit associait l’apparence du Chien avec celle d’un Humain. Et peut-être avec raison… Il avait quelques attributs Monstres, mais sans plus. Les doigts du Chien lâchèrent son bras. Sakthys le frotta d’une autre main, pour en chasser la sensation de chatouillement qui la parcourait.

- Et comme ça je vois le ciel. Et les étoiles. On compte. Demain je verrai pas les mêmes.

Son regard se dirigea de lui-même vers le plafond. Dormir à la belle étoile. Ce devrait être amusant. Elle pourrait peut-être demander à Sköll, un jour, de lui faire découvrir sa forêt! Dormir dehors… ce devait être agréable. Avec le chant des grillons, le piaillement des oiseaux, le vent frais, l’odeur de l’herbe… une branche directement dans les côtes… Peut-être pas tant que cela, finalement.
Mais!
L’idée avait tout de même du charme pour le temps d’une nuit.

« M’emmèneras-tu un jour en forêt Sköll? Pour que je vois moi aussi ton monde? »

Rien qu’une journée. Rien qu’une nuit. Pour voir. Pour comprendre. Sakthys mourrait d’envie d’apprendre. Chien était si intriguant!

- Pourquoi toi tu es pas comme moi ? Pourquoi tu t'habilles ? Parce que tu es moche dessous ?

Son regard quitta le plafond des yeux pour revenir vers Sköll. Du moins, vers le visage de Sköll. Sakthys mit un moment à réagir, mais elle éclata finalement de rire, incapable de se contrôler. La question n’avait rien de drôle, mais Thys la trouvait si adorable!

« Tu crois que je suis un Monstre moche? » fit-elle avec un petit sourire amusé. « Je m’habille surtout par égard pour les Humains. Et parce que c’est joli. Mais j’ai tellement de poils que je n’ai pas grand-chose à cacher. » Tout en parlant, elle détacha la large bande de tissu rose qui ornait son poil blanc et la déposa sur le lit avant de hausser les épaules. Il ne lui restait que quelques carrés de tissu et son petit haut. « Toi par contre, tu ressembles plus à un Humain qu’à un Monstre. D’où mon… ahem… Malaise. C’est… »

Ce n’était pas comme si elle avait l’habitude de voir des Humains à poil. Les Humains étaient toujours si… couverts! Et si… nus sous leurs vêtements! Pas d’écaille, pas de poil -du moins, pas de toison épaisse!- pas de fourrure, pas de plumes… Ils étaient étranges. Pas désagréables à regarder, mais étranges.

« C’est un peu étrange. Voilà. On ne voit pas beaucoup d’Humains… se balader… sans vêtements. Tu restes très mignon, mais… Je ne me serais attendue à cela. C’est… Enfin, tu… fais comme tu veux. Tes vêtements finiront bien de sécher. »

Les mots « fais comme chez toi » semblaient avoir tout un autre sens pour Sköll. Au moins, il ne se baladait pas en pleine ville ainsi. Et en forêt, il devait bien se ficher d’être habiller ou non, après tout. Pourquoi en ferait-il autrement ici? Sakthys se gratta la nuque. Elle ne comprendrait jamais totalement Sköll.

« Tu crois vraiment que les vêtements servent à cacher la mocheté? Tu en portais toi aussi, non? »

Des guenilles… mais des vêtements quand même…
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Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] EmptyLun 8 Oct - 21:18
Mais Monstre, tu n'ignores pas que la peur est importante. Elle est celle qui protège, celle qui avertit et celle qui fait survivre. La curiosité est sa plus grande ennemie. Peut-être que Sköll sait déjà tout ça.

Dans la naïveté de ses yeux vermeils, oui, il sait déjà.

- J'ai aimé ce qu'il était. C'est bizarre, Monstre. Je me rappelle de choses que je n'ai pas vécues. Pas dans ce monde.

C'est à ce moment précis que les doigts de Sköll remontèrent jusqu'à sa propre gorge pour en palper doucement la peau. Un peu comme quand quelque chose vous a serré fort à cet endroit-là pendant longtemps.

- Maman vous déteste parce qu'elle a peur.

Qu'il répond du plus simple du monde, pendant que son corps se redresse droit, queue de chien dansant tranquillement dans le vide.

- Mais Maman déteste encore plus les Humains. Elle déteste car elle a connu l'un d'eux qui a été méchant. Moi non, alors je déteste pas. Moi je veux connaître, alors je suis sorti de la forêt. C'est pour ça. J'ai pas eu peur. Toi, tu me fais pas peur. Monstre, je t'emmènerai un jour voir la forêt, la maison. Tu connaîtras toi aussi, pourquoi votre monde est si plastique. Si joli mais pas réel. Oui, je te montrerai.

On ne l'a pas vu aligner autant de mots depuis longtemps, Chien.

- Moi je crois que les Humains s'habillent car ils ont juste peur aussi. Tout est lié à la peur. Maman a peur, eux ils ont peur. Toi aussi tu as peur ? Tu fais comme les Humains.

Peut-être n'attend-il pas de réelle réponse. Sköll sait peu de choses, peu de choses du monde matériel. Mais son instinct est puissant : il devine. Lorsque Monstre parle encore de vêtements, l'Hybride se lève soudain sur ses genoux, comme un homme prêt à une grande déclaration, tandis que son corps entier demeure à la vue de tous. De Monstre. Un corps nu, fort et pur. Épaules sculptées, cou aux muscles noueux, jambes puissantes et bassin masculin.

Le visage tout à fait clair, un éclat de vie fend la pupille de ses yeux, et Sköll hausse la voix.

- J'en porte plus. Je préfère. Toi aussi, tu devrais faire pareil.

Sans prévenir ni quoi que ce soit, ses cuisses s'installent de part et d'autres de celles de Monstre. Jambes écartées, on voit absolument tout. L'anatomie intime, la texture robuste de sa peau et sa crinière qui tremble sous le moindre de ses mouvements. Il n'existe pas d'homme plus naturel, plus animal et plus sincère.

Ses mains viennent encadrer le visage noir à Sakthys. Elle est un peu grande, un peu terrifiante, mais aussi drôle et tendre. On dirait Maman, sans tout le côté dominant.

- Regarde-moi dans les yeux.

Doucement son front se rapproche, Sköll cherche le partage de regards.

- Laisse faire... Sa poitrine gonfle, il inspire. Tu me fais confiance ?

Délicatement, ses doigts descendent. Sköll entame de ôter le haut à Monstre, mais pas pour exhiber gratuitement, c'est beaucoup plus fort que ça. Il cherche à l'amener dans sa condition, pour qu'elle comprenne. Pour qu'elle ressente, pour qu'elle vive un peu. C'est le langage à l'Hybride, que peut-on y faire. La nudité est l'unique moment où les corps dialoguent sans frontières, il l'a déjà compris.



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Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] EmptyMar 9 Oct - 0:16
Fais comme chez toi!Se rappeler des choses qu’il n’avait pas… vécues? Un rêve, peut-être? Sakthys se sentait un peu perdue et perturbée. Il avait pourtant l’air tellement convaincu d’avoir… rencontre cet être sentant le mouton!
Et il l’avait appelé « Monstre ». Un léger frisson avait parcouru la demoiselle. Même si sortant de la bouche de Sköll, ce nom n’avait rien de péjoratif, elle songea qu’elle ne pouvait pas lui en vouloir. Après tout, elle lui avait dit de l’appeler comme il le souhaitait. Ce n’était pas plus mal non plus. Et ce n’était pas méchant. Sköll n’était pas méchant. Adorable. Mignon. Impressionnant. Perturbant. Surprenant. Mais pas méchant. Sakthys en venait à se demander s’il mordait réellement, malgré ses avertissements. Elle en doutait.

- Mais Maman déteste encore plus les Humains. Elle déteste car elle a connu l'un d'eux qui a été méchant. Moi non, alors je déteste pas. Moi je veux connaître, alors je suis sorti de la forêt. C'est pour ça. J'ai pas eu peur. Toi, tu me fais pas peur. Monstre, je t'emmènerai un jour voir la forêt, la maison. Tu connaîtras toi aussi, pourquoi votre monde est si plastique. Si joli mais pas réel. Oui, je te montrerai.

La Monstre souriait de toutes ses dents. Sköll n’avait pas peur. Sköll ne la détestait pas. Et Sköll parlait enfin beaucoup. Il n’en fallait pas plus pour que la demoiselle ait des petits papillons de bonheur dans le ventre. La jeune Monstre lui aurait probablement sauté au cou pour le serrer de toutes ses forces contre elle, si elle n’avait pas craint de faire une nouvelle bêtise en brusquant les choses.

Et l’Hybride acceptait de lui montrer la forêt. Cette idée aussi rendait la Monstre folle de joie. Elle n’avait jamais pratiqué de « camping ». Même si avec Sköll… ça ne risquait pas de ressembler au « camping Humain ». Rien n’était ordinaire ou normal avec le Chien. Sakthys commençait tout juste à s’en rendre compte. D’ailleurs, elle ne voyait pas comment cela avait pu lui échapper avant! À croire que le voir dépasser toutes les conventions et toutes les règles d’une société, elle avait fini par admettre qu’il était comme un sac à surprise. On savait qu’il y avait quelque chose à l’intérieur du sac, sans savoir ce qu’on allait en tirer. Sköll était pareil. Il vivait une situation, mais on ne savait jamais réellement comment il allait la gérer.

« C’est dommage que ta mère déteste tous les Monstres. Mais c’est encore plus dommage pour les Humains… Ta mère est une Hybride? J’ai entendu dire que ça a été compliqué aussi pour vous de vous faire accepter par les Humains… Pourtant, quand je te regarde, tu leur ressembles bien plus que moi. Mais je dois avouer que… certains Humains peuvent être très méchants… » Elle-même avait enduré plusieurs situations déplaisantes. Elle ne détestait pas tous les Humains pour autant, mais elle avait appris à se méfier et à rester terriblement respectueuse. Petit à petit, à force de se montrer douce, discrète et adorable, elle finirait peut-être par faire changer les Humains d’avis vis-à-vis des Monstres! « Mais je suis contente que toi tu n’aies pas peur. Mais reste prudent, veux-tu? Les Humains… comme les Monstres, n’ont pas tous de bonnes intentions. Et je serais ravie que tu me montres ta forêt un jour. Ça va être amusant! »

Amusant… peut-être. Peut-être pas. Mais la vie avec Sköll devait être toute une aventure! Elle enviait presque ce style de vie spontané et palpitant que l’Hybride devait avoir. Ça n’avait rien à avoir avec son propre monde de vie. La Monstre n’était pas enfermée dans un laboratoire toute la journée, certes, mais la plupart de son temps libre passait dans la recherche d’idées et de protocoles.

- Moi je crois que les Humains s'habillent car ils ont juste peur aussi. Tout est lié à la peur. Maman a peur, eux ils ont peur. Toi aussi tu as peur ? Tu fais comme les Humains

Hmmm… peut-être. La réflexion était intéressante. La Monstre se gratta le menton d’une main, réfléchissant. Avait-elle peur, elle aussi? Était-ce pour cela qu’elle se couvrait? Pour avoir moins peur parmi les Humains?

« Peut-être… Peut-être que j’ai peur aussi, Sköll… »

Un aveu qui surprenait la Monstre. Un aveu lourd de sens. Peur de déplaire. Peur de ne pas être comme les autres. Peur d’être jugée. Peur d’être repoussée. Elle se vêtait pour plaire, pour se conformer aux normes imposées. Pour…
Les mouvements de l’Hybride la sortirent de ses pensées. Il s’était dressé sur ses genoux, délaissant les couvertures du lit. Il était… absolument superbe. Masculin. Beau. Musclé. À moitié Monstre. Fier. Même sans la moindre manière civilisée, cet Hybride avait un charme fou. Tant par sa personnalité que par… tout le reste. Absolument aucun détail ne pouvait plus échapper à la demoiselle. Elle sentait ses joues rougir. Mais que Sköll se cache de nouveau dans les couvertures! Qu’il aille se cacher!!!!
Un corps plus qu’à moitié Humain était là, dans son lit, complètement nu, complètement offert à sa vie. C’était… trop perturbant. Et trop beau en même temps.

- J'en porte plus. Je préfère. Toi aussi, tu devrais faire pareil.

« Oh euh… je… c’est… »

Elle bafouillait, cherchait ses mots. Et perdit complètement l’usage de la parole quand Sköll s’installa, une jambe de chaque côté de ses cuisses noires, au-dessus d’elle. Dans cette position, à la grandeur qu’avait Sakthys, à celle qu’avait Sköll, elle ne pouvait plus éviter de regarder. Plus rien ne pouvait lui échapper. Absolument plus rien. Et… même si elle avait détourné le regard, cela n’aurait rien changé. Il était trop près d’elle pour qu’elle puisse l’ignorer.
Il était magnifique. Fort. Fier. Beau.
Bestial.
Monstre.
Humain.
Les mains de Sköll encadrèrent son visage. Il avait les mains chaudes. Un peu rugueuses.

- Regarde-moi dans les yeux.

Elle obéit. Son regard rose et bleu plongé dans l’Océan rouge de ceux de Sköll. Un regard captivant. Palpitant. Sauvage.

- Laisse faire... Tu me fais confiance ?  

« Oui… »

Un simple souffle qu’elle ne s’entendit même pas prononcer. Un mot qui était sortit seul. Une confiance aveugle en un être qu’elle connaissait à peine mais qui était si confiant… Il aurait pu l’emmener au bout du monde s’il l’avait souhaité. Sakthys l’aurait suivi. Les doigts du Chien descendirent. Lentement. Ils agrippèrent son haut pour le retirer. Sakthys ne fit aucun mouvement pour arrêter Sköll. Elle se contenta de retirer chacun de ses bras des manches. Presque pour suivre l’idée de l’Hybride, elle détacha distraitement chaque petit bout de tissu épinglé à sa fourrure. Il ne restait que quelques morceaux décoratifs qui furent rapidement déposer sur le lit avec le reste.
Un inconnu l’avait défaite de toutes ses parures.

Sakthys se sentait… nue.
Et elle l’était.  
Une sensation étrange, qu’elle n’avait pas éprouvée depuis un moment. À vivre dans l’Underworld, elle n’y avait jamais prêté attention. À vivre avec les Humains… elle avait pris certaines habitudes.
La poitrine nue. Son poil sans ornements. Elle se sentit rougir davantage en réalisant que Sköll était toujours aussi près d’elle.
Aussi sauvage.
Aussi nu.
Aussi magnifique.

Une main noire de Sakthys replaça nerveusement une mèche de « cheveux » blanc. Son regard n’avait toujours pas quitté celui de Sköll. Le corps de l’Hybride lui donnait l’impression de dégager une chaleur incroyable… peut-être parce que sa propre peau était toujours tiède. Peut-être à cause de cette étrange proximité. Une main de Sakthys se posa délicatement sur la joue du Chien. Et tout aussi délicatement, elle déposa un léger baiser sur ses lèvres. Très léger. Très rapide. Un simple remerciement sincère.

« Je… ne m’attendais pas à cela. C’est… ça me fait bizarre. Ça fait… longtemps. » Adieu les Barrières. Adieu les Peurs. Adieu les Hontes. Sköll avait tout fait disparaître pour ne laisser plus que le Monstre dans son état le plus naturel qui soit. « Merci… Sköll »

Un petit sourire s’affichait sur son visage malgré la gêne visible. Elle n’avait plus la même fierté qu’autrefois. Elle avait voulu se conformer au monde des Humains en oubliant une part d’elle-même dans ce processus.

« Me trouves-tu moche, Sköll? » fit-elle avec un petit sourire amusé, le taquinant un peu. Elle ne s’attendait pas à une réelle réponse. Elle ne se payait pas non plus réellement sa tête, mais la curiosité et l’animosité de la situation l’avait amusée.
Elle retira sa main de la joue de l’Hybride.

« Et maintenant Sköll… que fait-on? »

Elle était bien, ainsi, avec Sköll. Une fois la sensation de malaise passé, une fois toutes les barrières tombées. Une fois au même niveau que Sköll, il n’y avait plus de raison d’avoir peur. La Monstre n’osait ni se lever, ni s’étendre, ni se déplacer ou bouger. « Captive » entre les jambes du Chien, son regard était entièrement noyé dans l’océan rouge de ses yeux.  
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Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] EmptyMar 9 Oct - 10:48
Maman est sacrée, Maman est bénie. Il n'existe pas de sujet plus important et plus délicat.
Personne n'a le droit de mal parler de Maman.

- C'est grâce à elle que je suis là.

Chien le dit mal, mais il la vénère. On le sent à son timbre de voix qui ploie dès que les lettres Mère roulent sur son palais. C'est comme réciter une incantation : si on se trompe, tout échoue et la honte vous tombe dessus.

Ses oreilles se remettent à trembler, alors que les mouvements de sa queue ralentissent. Il semble plonger dans ses souvenirs, ceux qui appartiennent à la forêt.

- Elle dit que vous n'êtes pas dignes de confiance. J'ai pas montré quand je suis parti, parce que sinon elle m'aurait empêché d'aller. Est-ce que vous êtes comme elle raconte ? Des menteurs, des voleurs, des oppresseurs. Des faux conquérants.

Sköll ne croit pas en tout ça. C'est derrière sa candeur qu'il s'abrite mais il ne pense pas qu'il y ait réellement de personnes, Monstre ou Humaine, capable d'autant d'horreurs. La Grande Guerre ? Il ne connait pas, Chien. Sa faible culture ne remonte pas aussi haut. Sa pureté a été préservée toutes ces années, gardée loin de la civilisation. Gardée sous la protection divine de Maman. Alors Chien se promène nu dans la rue, pur et sensible, pendant qu'il ignore que des regards pervers ou corrompus se targuent sur sa vulnérabilité.

Lorsqu'ils sont tous les deux l'un dessus, l'un dessous, les souffles brûlent. Sköll sent tout cela sans rien dire, on sait déjà qu'il est habitué à entretenir ce genre de contact avec autrui. Comment se passait la vie au sein de la meute ? Étaient-ils tous nus ? Tous aussi spirituels et sans tabous ? Il faudrait lui demander.

- Non.

Non, tu n'es pas moche.

- Tu fais penser à Maman. Elle est belle.

Progressivement ses bras remontent et enlacent la taille. Il resserre l'étreinte et son museau se loge quelque part contre la poitrine, puisqu'il n'est pas aussi haut que Monstre. Le cœur de Sköll bat plus vite, ça tambourine et s'envole comme des oiseaux libres. Ses joues s'empourprent et ses yeux se voilent tranquillement de bonheur. Chien ne pense pas, il ressent. Tout dans son élan d'ébriété amoureuse, Sakthys sentira la caresse fine des lèvres à l'Hybride venir lui embrasser la courbe des seins. C'est timide, tendre et un peu enfant.

Et son visage se détache, regagnant celui de Monstre. Longtemps, il la regarde, avec l'écarlate de ses pupilles. Il la regarde, la rencontre et s'enchante, tout autant que ses paumes qui s'adressent aux hanches fortes et noires comme on rapproche son épouse.

Il ne demande pas quand il attrape les lèvres à Monstre, passant sa langue sur la peau et le début d'entrée. Ses paupières se ferment, tête de côté. Le blond sent la chaleur monter et lui crever quelque chose de puissant.

Au moment où il faut rompre la valse, Sköll maintient son front contre celui de Monstre. Il ne sourit toujours pas, on voit seulement ses joues saturées de rouge et son visage hébété. Chien se sent bien comme ça, dépourvu de tissus, dépourvu de barrières et dépourvu de complexes. Il aime découvrir l'apparence de sa vis-à-vis, comprendre à quel point elle est plus grande que lui, mais aussi la façon dont son corps noir particulier est fait. Du bout de ses doigts aveugles, Chien s'aventure et explore une peau moins ardente que la sienne. Chair épaisse et impénétrable.

Sa mère le détesterait pour ce qu'il est en train de faire.

- Est-ce que tu veux faire l'amour avec moi ?



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Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] EmptyMer 10 Oct - 1:54
Fais comme chez toi!- C'est grâce à elle que je suis là.

Il n’avait pas tort, elle devait l’admettre. Sakthys avait peut-être jugée rapidement la mère de Sköll. Elle était en droit de détester les Monstres et les Humains… même si ce genre de raisonnement était injuste. Injuste parce qu’elle jugeait tout un groupe sur une poignée d’individus. Mais Sköll semblait porter une admiration plus que sans borde à sa maman… Tout enfant aimait ses parents, mais pour Chien, ça semblait… plus qu’important.

« Tu as raison… excuses-moi. Mais si un jour… ta maman a envie de rencontrer un Monstre… Penses à moi. Je serai ravie de la rencontrer et de discuter avec elle. Pour les Humains, j’ai une amie qui est vraiment super sympathique! Toute jeune, toute jolie. Elle a un superbe cache-œil et elle fait beaucoup d’art! Elle est gentille et adorable. Elle plairait peut-être à ta maman. »

Une opinion pouvait être changée… Elowyn avait été absolument adorable. Pas exactement comme Sköll, mais elle s’était montrée tellement respectueuse! Le Chien aussi l’adorerait probablement.

- Elle dit que vous n'êtes pas dignes de confiance. J'ai pas montré quand je suis parti, parce que sinon elle m'aurait empêché d'aller. Est-ce que vous êtes comme elle raconte ? Des menteurs, des voleurs, des oppresseurs. Des faux conquérants.

Wow. Finalement, c’était une opinion très tranchée qu’avait la mère de Sköll! Surprise par de telles accusations, la demoiselle mit un temps à répondre. Elle savait que ce n’était pas les propos de Sköll, mais les entendre de sa bouche faisaient un drôle d’effet.

« Nous ne sommes pas plus menteurs, voleurs ou oppresseurs que les Humains ou les Hybrides. Quant au fait de conquérir… se sont les Humains qui nous ont emprisonné sous le mon Ebott. La montagne sous laquelle nous sommes présentement. On s’est rabattu sur ce qu’on a pu trouver. On a une apparence… étrange pour les Humains… ou même pour les Hybrides, mais on n’est pas nécessairement méchants et cruels. La plupart des Monstres que je connais sont tous très gentils et vivent en honnêtes citoyens. J’étais prisonnière ici, avant l’arrivée de cet enfant pour nous délivrer. J’ai mis des années avant de quitter l’Underworld, parce que… j’avais peur d’être vue comme une… méchante à cause de mon apparence. »

La Grande Guerre était loin derrière eux. Il fallait toujours se battre pour être accepter, mais les Monstres n’étaient pas plus Mauvais que les gens de l’Overland. Ils avaient simplement une apparence plus Monstrueuse. Mais qui était véritablement Monstrueux? Un Humain? Un Monstre? Un Hybride? Le physique ne faisait pas le caractère. Sakthys en était convaincue depuis longtemps. Elle vouait une admiration sans pareil aux Humains, mais certains étaient horriblement laids. D’autres étaient beaux. Les Hybrides étaient pareils. Certains ressemblaient à des Monstres. D’autres à des Humains. Certains étaient plus beaux. D’autres plus laid. La beauté était relative. La gentillesse ne l’était pas. On était gentil ou méchant. Parfois un peu entre les deux.

- Non. Tu fais penser à Maman. Elle est belle.

Que Sköll ne la trouve pas « moche » la fit sourire plus encore. Il venait de lui faire le plus merveilleux compliment possible. Et même si la comparaison avec sa mère était un peu… étrange, elle comprenait un peu là où voulait en venir Sköll. Un enfant trouvait sa mère belle sans jamais la juger, sans jamais la déteste, en appréciant toujours sa beauté. L’âge, le physique, cela importait peu. C’était l’ensemble qui rendait une mère terriblement belle. Du moins, c’était la vision de Sakthys.

Les bras de Sköll remontèrent et enlacèrent sa taille. Son nez s’était posé contre sa poitrine désormais nue. La sensation de chaleur du corps de Sköll la fit frissonner. Elle aimait le doux contact de sa peau contre la sienne. Elle aimait qu’il la touche. Il y avait longtemps que ce genre de chose ne lui était pas arrivé. Même avant de sortir dans le monde des Humains… de telles caresses elle n’en avait pas connu énormément. Même lorsque les vêtements n’étaient pas une barrière… Un léger hoquet de surprise traversa ses lèvres en sentant les lèvres de l’Hybrider se poser sur sa peau. Sur sa la courbe de ses seins. Un baiser timide. Malgré les apparences, Sakthys se sentait complètement renversée, émue et désireuse.

Elle ne connaissait absolument pas cet Hybride et il osait la toucher d’une façon si intime que c’en était presque honteux d’accepter de se laisser faire. Et pourtant… elle ne ressentait aucune honte. Aucune gêne.
Qu’il puisse accepter de la toucher avec ses mains, ses lèvres… Elle ne s’en sentait que plus belle et désirable. Elle avait envie de se rendre désirable pour ce bel Hybride. Qu’il la veuille, qu’il la prenne, qu’il la fasse sienne. Elle voulait sentir son corps chaud et musclé contre le sien. Elle voulait glisser ses doigts dans sa chevelure d’or. Elle voulait sentir son parfum d’homme. Elle voulait le faire crier de plaisir.

Si elle se sentait horriblement déçue que le visage quitte sa poitrine, les mains sur ses hanches lui rappelait la proximité de leurs deux corps. La force de Sköll. Ses lèvres contre les siennes. Sa langue dansant avec la sienne. La chaleur de sa bouche. La douceur de son geste… Son souffle était plus rapide. Son corps réagissait à la moindre caresse, à la moindre action de Sköll. Elle le voulait. Qu’il soit un étranger ou pas. Elle le voulait.

- Est-ce que tu veux faire l'amour avec moi ?

« Oui… L’as-tu déjà fait? »

Sûrement. Elle était incapable de lui donner un âge, mais il avait dû connaître quelques jolies Hybrides. Des comme lui. Peut-être.
D’une seule main, elle vint caresser les cheveux blonds de l’Hybride. Elle ferma les yeux pour savourer pleinement cette douce sensation. Son autre main vint doucement se poser sur la nuque de Sköll pour rapprocher son visage sévère du sien. Elle captura ses lèvres. Elle entraîna sa langue dans une nouvelle danse. Plus passionnée. Plus rapide. Plus désireuse.
Elle ne devrait pas faire cela avec un inconnu.
Elle n’aurait pas dû le laisser retirer toute barrière entre elle et lui.
Elle n’aurait pas dû le laisser la toucher.
Mais maintenant qu’il l’avait touché, elle en voulait plus. Elle le voulait. Elle se ferait belle et désireuse pour lui. Elle s’offrirait à lui.
Une autre main vint chercher celle de Sköll qui reposait sur sa hanche. Elle la fit remonter doucement jusqu’à sa poitrine pour l’y poser. Sakthys relâcha les lèvres de l’Hybride. Son souffle était rapide. Son corps hurlait aux caresses. La main qui venait de relâcher celle de Sköll se baladait sur le corps musclé de l’Hybride, prenant plaisir à découvrir chaque petit centimètre de peau. Prenant plaisir à déguster la force de ses muscles.

« Je ne sais pas pourquoi je réagis autant sous tes doigts… mais je te veux, Sköll. Acceptes-tu de m’aimer? Rien qu’une fois… » lui souffla-t-elle à l’oreille. « Ton visage est tout rouge... tu es tellement magnifique avec cette couleur... »
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Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] EmptyMer 10 Oct - 17:34
Spoiler:

Sköll, est-ce que tu l'as déjà fait ?

La réponse est oui. Oui, tu l'as déjà fait. Et tu surprendrais certainement Sakthys en lui disant à qui tu as donné ta première fois. Peut-être parce que, comme d'habitude, tes choix ne rentrent nulle part dans les conventions. Tu ne le sais pas, mais on te jugerait sévèrement pour ce que tu as fait.

- Je t'aime.

C'est soufflé très bas, près du corps et absorbé par la chair qui se meut. Oui, ton visage est rouge bouillant, Sköll, ça foisonne dans ta tête comme jamais. Que faire, que faire. Mais non, ça ne se pose pas comme question, ça. Parce que tout est si simple. Faire l'amour est simple ! Et ça ne devrait jamais être une tâche ou un complexe.

- Je t'aime.

Que tu répètes un peu plus fort, mélodie lancinante qui bourdonne dans tes oreilles. Tu l'aimes, tu l'aimes vraiment. Tu l'aimes autant que tu aimerais Maman, autant que tu aimerais un frère ou une sœur. Tu aimes comme jamais personne ne pourrait aimer si honnêtement, sans honte, sans filtre et sans limite. Aimer est ta façon de vivre.

Aussi, lorsqu'on amène ta main sur une poitrine nue et rebondie, tu prends le temps de la découvrir, de la caresser délicatement, et puis, beaucoup plus fort. Mais toujours sans faire mal. Car pendant que tes lèvres sont occupées à danser avec leurs consœurs, toi tu continues d'explorer un corps immense et merveilleux, qui peu à peu ploie sous le tiens pour s'allonger au creux des draps. Et c'est drôle, tout ce noir assailli de couleurs multiples et folles, rémiges blanches sur la chair de charbon.

Longtemps tes yeux rouges contemplent, se demandent ce qu'ils ont sous eux, et puis plus du tout puisque tes mains ont repris leur croisade de l'étrange. Elles glissent sur les seins, chatouillent deux bouts de chair et cajolent avec désir. Naturellement ton bassin a entamé un déhanché continu, réveillant progressivement ta sensibilité la plus masculine. Oh, Sköll ! Ton souffle est si chaud, tu le caches au creux d'une poitrine que tu retournes embrasser avec une avidité infantile.

Toute ta peau s'éveille, un frisson t'électrise l'échine et tu te sens tomber amoureux. Tu te vois t'immiscer entre deux jambes, plaisir dressé. C'est instinctif la façon dont tu trouves position entre les crins blancs de Monstre, tu n'as pas besoin de regarder, c'est naturel. Et tu ne contrôles pas quand tu laisses échapper un soupir de bien-être. Timide et fragile, tes rougeurs éclatent de plus belle et tu cours loger ton museau dans le creux du cou à ton aimée.

Là, entre deux souffles et mille tendresses, tu te demandes si elle serait prête à t'accueillir. Toi, Hybride inconnu, trop animal et si peu Homme, le corps dévêtu et la peau brûlante. Parce que tu en as envie, terriblement, et que ton cœur s'emballe, prêt à exploser de bonheur et de volupté.



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Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] EmptyVen 12 Oct - 1:04
Fais comme chez toi!- Je t'aime.

« Je t’aime »… il l’avait dit par deux fois.
Par deux fois elle réalisa à quel point elle aurait du mal à laisser partir Sköll, lorsque tout serait terminé, lorsqu’il voudrait rejoindre sa forêt. Elle aurait le cœur brisé.

« Je t’aime aussi beaucoup Sköll… »

Il lui faisait oublier ses craintes, ses peurs. Ses barrières. Il lui faisait briser ses idéaux d’une vie où le sexe était aussi synonyme du Grand Amour. Elle ne le connaissait toujours pas. Et pourtant…
Pour Sakthys, l’Amour demandait à être développé sur le long terme. Jamais sur un coup de tête. Mais Sköll… lui faisait briser cet idéal. Jamais elle ne s’était donnée à un Monstre inconnu. Pour lui, elle était prête à passer outre tout ce à quoi elle croyait et s’entêtait à croire. Il y avait si longtemps qu’elle n’avait pas ressenti ce genre d’attirance pour une personne. Ce n’était pas qu’une attirance physique.

C’était bien plus profond que cela. La Monstre y voyait plutôt une sorte d’amour, différente du Grand Amour, mais presque aussi profond. Presque aussi beau. Un coup de foudre? Peut-être. Il la rendait folle et incapable de réfléchir. Son corps nu si près du sien l’obnubilait. Plus rien d’autre au monde n’existait. Si quelques heures plus tôt, elle invitait Sköll chez elle sur un coup de tête -et aussi parce qu’elle le trouvait irrésistiblement mignon!-, elle s’apprêtait à aller bien au-delà de toute imagination.

Sakthys s’étonnait de la délicatesse de Sköll. Sa peau lui donnait l’impression de brûler à chaque endroit où les doigts de l’Hybride se posaient. Une douce brûlure qui la faisait vibrer de plaisir. Et entre les draps humides dans son dos et les mains chaudes qui parcouraient son corps, la Monstre perdait toute envie de résister. Résister à quoi? Au fait d’attendre de connaître quelqu’un avant faire… cela. Tant pis. Rien que pour avoir les mains de Sköll sur sa peau sombre, ça en valait la peine. Devenait-elle plus sensible avec l’âge, avec le temps? Peut-être. Ou le simple fait d’y perdre ses « vêtements » lui donnait-il l’impression d’être davantage comme les Humains? Elle n’en savait plus rien. Réfléchir devenait difficile. Trop difficile.

Les mains qui chatouillèrent ses boutons de chair, le souffle si chaud, les lèvres si douces. La Monstre ferma les yeux un instant, s’abandonnant à toutes ces douces sensations. Elle ne contenait même pas les sons de plaisir qui traversait ses propres lèvres sombres. Si sa tête n’était plus que folle de plaisir, ses mains ne s’empêchaient absolument pas pour découvrir la douce peau chaude de l’Hybride. Pas toutes en même temps. Pas toutes au même endroit. Non. Seulement deux. Deux c’étaient suffisant. Caresser, découvrir, titiller, explorer. Le corps à allure humaine de Sköll était incroyable. Elle prenait plaisir à suivre la forme de ses abdominaux, à titiller ses petits boutons de chair roses comme il l’avait fait avec les siens. Elle se serait volontiers relevée rien que capturer ses lèvres un millier de fois, rien que pour caresser chaque trait de son visage, mais le Chien avait lové sa tête au creux de son cou. Il semblait prêt.

Elle aussi.

Il y avait longtemps qu’elle était prête. Depuis qu’il était sorti de la salle de bain les fesses nues…
Peut-être même inconsciemment depuis qu’il avait attrapé sa main dans le métro et que ses yeux rouges avaient rencontrés les siens. Sköll. Si adorable. Si mignon. Si tendre. Si doux.  

Elle prit néanmoins le temps d’agripper le menton de l’Hybride pour le ramener gentiment vers ses lèvres. Elle lui voler un baiser. Plus passionné, plus intense encore. Sa langue menant une danse rythmée dans laquelle elle entraînait celle de son partenaire. Elle prit le temps de goûter aux délices de sa peau, le couvrant de baiser. De caresses. Elle le titilla. Le mordilla. Le cajola. Le caressa. Elle voulait découvrir chaque petit recoin de Sköll, chaque petit détail. Sa peau si chaude contre ses lèvres l’enivrait. Ses muscles noueux et forts étaient un véritable délice. Son odeur. Si masculine, si plaisante. Elle aurait pu passer le restant de sa journée à simplement être lovée contre ce corps chaud.

« Vas-y… »

Un murmure léger. L’autorisation pour combler des corps hurlants de plaisir. Elle regrettait cependant d’être si grande. Sakthys aurait aimé le garder tout près de son visage.
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HRP : Désolée pour l'attente! J'ai voulu répondre hier, mais je n'arrivais pas à aligner deux mots tellement j'étais épuisée X_x



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Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] EmptyVen 12 Oct - 21:05
Sa respiration se hache, ses pommettes rougissent et sa figure s'enfièvre. Sköll se blottit contre Monstre avec un amour tendre, presque maternel. Car c'est vraiment ça : de l'amour maternel. Il ne s'agit pas d'un amour de couple comme on en croise partout. Ce n'est pas non plus une amourette d'un soir où les peaux ne sont là que pour partager un peu de chaleur et puis plus jamais. Oh non, c'est de l'amour véritable. Pur et idiot, sincère et naïf.

Chien offre une expression déboussolée, chaleureuse et maladroite aussi. On dirait que c'est la première fois qu'il fait l'amour avec quelqu'un, pour de vrai ! Ses caresses légères comme des mirages, son corps qui se repositionne sans cesse autrement par peur d'être trop lourd pour celui d'en-dessous. L'amour est facile, mais Sköll craint de mal faire. Il l'a déjà fait pourtant, mais on ne lui disait pas si ce qu'il faisait était bien.

Maman ne lui a pas dit.

Ils échangent un baiser et Sköll y verse toute sa tendresse. Sa langue se mêle à sa jumelle, entame un ballet avec, puis ne la quitte que quelques minutes plus tard. Peu à peu son visage se fane ; ses omoplates ondulent parce que son corps évolue jusqu'à être à bonne mesure sur sa partenaire. Monstre... Sakthys a dit oui. Elle a dit vas-y. Alors l'Hybride se tait à jamais pour laisser les enveloppes charnelles dialoguer entre elles. Une concentration naturelle qui relève de l'instinct lui vient, et son bassin s'approche, bouillonnant de désir et d'appétit. Tout doucement, Sköll s'immisce, scinde la barrière et se fraye un chemin entre le nid de chaleur qui enveloppe tout à coup sa masculinité.

Un fabuleux grondement de bonheur lui échappe. Ses doigts se resserrent quelque part sur les draps qui se froissent et ses attributs canins s'immobilisent, tant la sensation de plaisir lui éclate partout sous la chair. C'est si grisant ! Si bon, si chaud et si délicieux. Ooh, terrible, merveilleux et unique ! Son souffle ardent tombe quelque part sur la poitrine nue de son amante. Le bout de sa langue vient y adresser des suçons affamés, dorlotant et mordillant la proéminence féminine. Et puis, et puis, toujours avec ce rythme lent et engourdi, ses reins atteignent leur destination. À partir de cet instant, il cesse ses baisers et se paralyse. Il faut qu'il s'acclimate progressivement à cette chaleur nouvelle, étrangère mais aussi familière.

Sköll, on dirait que des larmes vont couler de ses yeux, qu'il va éclater en sanglots parce qu'il aime si fort. C'est tellement irrationnel ! Personne n'aurait pu prévoir un tel dénouement.

Le rouge de ses yeux remonte. Il cherche le regard de Sakthys, perdue entre deux complaintes savoureuses.
"Sakthys, Sakthys ! Est-ce que ça va ? Est-ce que je te fais mal ?" Il voudrait dire, mais il n'arrive pas. Il n'arrive qu'à un premier mouvement des hanches, là où son intimité frictionne le jardin de son épouse d'un jour. Un autre râle rauque fuit d'entre ses lèvres, et son corps se tasse un peu. Chien n'arrête pas, jamais, au contraire, c'est quand il voit que Monstre est prête qu'il poursuit son exploration intime et secrète.

Un second mouvement.
Puis un autre.
Et encore un.
De plus en plus vite.
Encore, encore, encore encore encore encore...

Paupières closes. Les peaux qui glissent l'une contre l'eau. Unis ensemble, ils viennent de mondes différents et c'est aujourd'hui que les épousailles ont lieu. Sköll donne son corps, son cœur et la source de sa vie pour toi. Longtemps son amour recule, puis revient avec force pour chatouiller ta féminité. De plus en plus. Tu le vois redevenir l'animal qu'il est, oreilles dressées, amoureux de tes caresses et de ta voix qui s'accouple à la sienne. Ses grondements ne s'achèvent jamais, toujours plus brûlants et bestiaux. La douceur se mêle à ses instincts, et Chien va plus loin.

Vous faites l'amour, longtemps. Peut-être une journée, peut-être dix ans, peut-être toute une éternité.

Le dos de l'Hybride s'est cambré, incapable de soutenir une vague aussi colossale de bien-être, alors que son plaisir dressé ne cessait de vous faire approcher de l'apothéose.

En-dessous de vous, les pieds du lit tremblent, le matelas s'agite et les couleurs des draps se confondent entre elles comme vous êtes en train de coucher ensemble. Il n'y a pas de retenue, pas de tabou, pas de mensonge ni de tricherie. Sköll ressent une joie si authentique qu'aucun de ses gémissements ne t'échappe, qu'aucune de ses expressions capturées par la volupté ne peut te fuir.

Il est à toi, aussi longtemps qu'il faudra. Aussi longtemps que vous vous aimerez.



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Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] EmptySam 13 Oct - 19:24
Fais comme chez toi!L’Hybride était adorable. Il semblait savoir ce qu’il faisait et pourtant, il restait à la fois un peu maladroit et si tendre! Peut-être craignait-il de la blesser. Peut-être était-il impressionné par le fait de pouvoir toucher un Monstre ainsi. Était-elle son premier Monstre? Elle le sentait changer souvent de position. Comme s’il craignait d’être un poids au-dessus d’elle. Sakthys devait pourtant peser bien plus lourd que lui… Sköll lui semblait tout léger, tout doux, tout chaud. Elle aurait pu le garder contre elle toute une journée entière rien que pour profiter de la douce chaleur émanent de son corps. Rien que pour profiter de la douceur de sa peau. De ses muscles. De Lui.

Sakthys se sentait trembler tandis que Sköll s’immisçait en elle. Le dos cambré, tremblante, elle savourait cet instant avec un plaisir qu’elle ne tenait pas de cacher. Aucune douleur. Rien qu’une merveilleuse sensation de plaisir. Chaque Monstre était Unique. Sköll était Plus qu’Unique. Il était un amant patient. Doux. Chaud. Elle ne pouvait même pas mettre de mots sur la sensation qui accompagnait cette douce fusion entre eux.

Chien explorait. Chien essayait. Chien était doux. Chien s’arrêta un moment. Lui comme elle ayant besoin d’un moment pour s’acclimater à cette merveilleuse sensation.  
Sakthys était dévorée par l’envie, par le désir. Ses mains ne cessant d’explorer le corps de l’Hybride, ne cessant jamais de lui prodiguer caresses et amour. La Monstre ne retenait aucun gémissement, aucun son de plaisir. Ce que Sköll lui permettait de découvrir n’avait pas de prix. Son corps si désirable, si beau, si chaud, son attitude si douce, si animale, si humaine, si monstre… Elle avait encore peine à croire que cet être si unique puisse se retrouver dans un tel état de fusion avec son corps de Monstre.

Un mouvement. Puis un autre. Et encore. Toujours plus. Encore plus rapide.
Le plaisir… Ce Plaisir était si…
Il n’y avait absolument rien de comparable. Sakthys ne ressentait plus que ce doux plaisir. Sakthys ne vivait plus en cet instant que pour prodiguer maintes caresses au corps chaud se mouvant contre le sien, ses hanches s’harmonisant aux mouvements imposés par l’Hybride.

Combien de temps dura ce moment de Plaisir? Sakthys n’en savait rien. Longtemps. L’un des meilleurs instants de sa vie. Un Plaisir incomparable. Un Désir brûlant. Un Amour incroyable. Une Douceur fantastique.
Sköll semblait partager le même plaisir.
Un plaisir qui dura…
Longtemps.
Doucement.
Jusqu’à l’extase qui cambra Sakthys de plaisir pur et simple.
Jusqu’à ce qu’elle se laisse retomber, molle, dans ses draps.
Haletante, le visage détendu, un sourire un peu béat sur le visage. Elle était bien. Et heureuse. Chien venait de lui offrir un présent magnifique, celui d’un Plaisir sans le moindre égal.
Sa sombre poitrine se soulevait et s’abaissait au rythme encore rapide de sa respiration.
Tout en douceur, elle caressa la tignasse blonde de l’Hybride, les yeux clos.  

« Sköll… »

Toujours un simple murmure. Mais un murmure d’une voix chargée de tendresse.

« Tu es… fantastique. Adorable. »

Il y avait une légère pointe d’admiration dans sa voix. La demoiselle rouvrit les yeux, ses doigts caressant distraitement le pourtour des jolies fesses de l’Hybride. Jamais elle ne se lasserait de sa peau chaude. Jamais elle ne se laisserait du plaisir qu’elle ressentait à taquiner la peau de l’Hybride.

« Merci d’avoir partagé ce moment avec moi, Sköll… De m’accepter… comme je suis. Et de ne pas me juger parce que je suis une Monstre. J’espère… j’espère que tu as apprécié. »

Elle, oui. Elle recommencerait n’importe quand, pour Sköll. N’importe où. À n’importe quel moment. Elle l’avait accepté une fois, elle l’accepterait à jamais. Avec Sakthys, c’était tout ou rien. Elle passa sa langue rose sur ses lèvres sombres. Comme elle avait déjà envie d’aller capturer de nouveau celles de Sköll…
Sans ses barrières, ses peurs ou ses craintes, elle se rendait compte à quel point ce genre de sensation, ce genre de plaisir avait pu lui manquer.

« Aussi longtemps que tu voudras de moi, Sköll, je serai toujours prête pour toi. Crois-moi, en ce moment si je le pouvais, je te garderais tout contre moi pour le restant de mes jours! Ta douceur est si… enivrante! Tout ton corps dégage une telle chaleur… Tu n’imagine même pas à quel point c’était fantastique pour une Monstre comme moi. J’ai été ta première Monstre? »

Son doigt sombre remonta le long de la colonne vertébrale de Sköll. Elle était peut-être grande, Sakthys, mais avoir plusieurs mains était parfois un bon avantage. Même si ce merveilleux instant était terminé, elle ne pouvait s’empêcher de laisser se balader sur cette peau si pâle.

« M’aimes-tu vraiment Sköll? »

Ou ces paroles n’avaient-elle été dictée que par le désir d’un être envers un autre?
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Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] EmptyDim 14 Oct - 18:44
Le dos de Sköll se cambre et ses reins s'immobilisent. Grondement d'une jouissance spectaculaire, la chaleur cajolant sa virilité comme jamais auparavant. Longtemps on dirait, l'Hybride s'éternise, poursuit ses allers-retours avec une vitesse décroissante.

Il se sent si bien, si proche de Sakhtys, et c'est peu de le dire. Elle crie avec lui, la houle de leurs corps les emportant au creux des draps. Souffles coupés, déconstruits, Sköll se heurte à une réalité qui peu à peu fait revenir sa conscience sur terre. Lentement ses paupières s'ouvrent, il voit un peu flou, tout est vide et ralenti. Quelque chose continue toujours de brûler en lui, de l'unir à Monstre. Faire l'amour. Oh qu'il a aimé, terriblement. Il recommencerait, là tout de suite. Parce qu'il n'a pas envie de partir, de se retirer et d'oublier la saveur des corps entre eux. C'est impossible de toutes façons.

- Aaah...

Laisse-t-il échapper, hébété, la respiration qui fait gonfler ses poumons comme des pompes à air crevées. Tout doux, ça redevient tranquille et ténu, jusqu'à ce que Chien retourne glisser son museau près du cou à Sakthys, récupérant ses forces tout contre le corps de charbon. Monstre se met à prononcer des paroles après l'acte charnel, elle le remercie. Pour quoi ? Sköll ne sait pas, pour lui, c'est si naturel d'aimer et de le montrer.

- J'ai aimé... faire l'amour avec toi...

Il chuchote, ses mains remontant doucement pour se loger dans le crin blanc de Monstre. Ses doigts s'enroulent autour des mèches, traversent la masse et puis caressent le cuir. Ses lèvres embrassent encore, déposent des baisers papillon et retournent gagner les lippes jumelles pour échanger encore des aveux. Il l'aime à n'en plus finir, Sköll. Et il l'aimera toujours.

On sait très bien par où il passe ; le sillon chaud et molletonné de son souffle se dépose sur la peau de Sakthys. Mais il ne change plus tellement de place, Sköll, car il est si bien, dorloté comme un enfant. Les doigts qui voyagent près de son bassin lui ôtent un frisson de délice qui fait encore piquer son échine. Et, enfin, il finit par libérer Sakthys de sa présence (il était en elle pendant tout ce temps), l'intimité tremblante et humide.

Près de son oreille, Sköll mordille, lèche parfois, s'amourache et son cœur se serre. Il n'avait pas remarqué à quel point il faisait chaud ici.

- Oui, je t'aime.

Il l'embrasse encore, goûte le parfum de ses lèvres et puis de sa langue. Ses oreilles ploient parfois avant de se recourber, sages, et sa queue de chien caresse doucement l'air puis la peau des cuisses en-dessous. Chien se sent bien, follement, et, il sourit. Le sourire d'un homme amoureux.

- C'est ma... première fois. Avec Monstre. Mais je veux pas que ce soit la dernière...

Puis ses yeux se ferment, et son nez se niche dans le cou protecteur à sa bien-aimée. Il se laisse complètement retomber sur le matelas, tout contre Sakthys et blotti près d'elle. On dirait qu'il va s'endormir, Chien.



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