Disclaimer

Forum NC-16

Les RPs sont susceptible de contenir de la violence verbale et physique, ainsi que de l'érotisme. Avatar illustrés 200 x 400, contexte fantastique tiré d'Undertale. Pas de minimum de ligne.

Top sites

à adopter de toute urgence !







Petites annonces

03/08/2016 — Lorem ipsum cherche un partenaire RP! Plus d'infos par par ici.
02/08/2016 — Un nouveau prédéfini a rejoint le bottin, ouvrez l'oeil, il paraît qu'il est dangereux !
17/07/2016 — Lancement de l'intrigue #2, renseigner-vous pour y participer ...
©️linus pour Epicode
En bref
Aller en bas
-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal
anipassion.com

Fais comme chez toi! [Sköll] [+18]




Ethelwil Mondcrow
Ethelwil Mondcrow
PO : 411
Messages : 208
Date d'inscription : 15/09/2018

Feuille de personnage
Type d'âme/monstre: Cyan - Patience
Profil Académie Waverly
Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] - Page 2 EmptyMar 16 Oct - 0:18
Fais comme chez toi!Elle aimait beaucoup ce côté « bestial » que Sköll dégageait. Ses grognements, ils étaient doux aux oreilles quand ils témoignaient de son plaisir. Elle pouvait sentir son souffle chaud contre son cou, le nez de l’Hybride y ayant trouvé refuge. Même lorsque tout était terminé, Sköll restait enivrant. Personne ne lui avait jamais fait ce genre d’effet. Jamais. Ça pouvait sembler un peu fou, un peu brusque… et ce l’était probablement! Mais Sakthys n’avait plus aucune envie de laisser sortir l’Hybride cette chambre. Si elle avait l’emprisonner à jamais entre ses six bras, elle l’aurait volontiers fait. Elle serait restée à jamais ainsi avec Sköll. Lui sur elle. En elle. Ses doigts dans ce qui lui servait de cheveux. Leurs bouches l’une contre l’autre.

Mais au lieu de le retenir prisonnier, ses mains sombres parcouraient en douceur sa peau chaud. Un plaisir, un délice dont elle ne se lasserait jamais. La demoiselle laissa échapper un ultime soupire de plaisir lorsqu’il la libéra enfin. Ne plus le sentir en elle était à la fois agréable et terriblement désagréable. Elle avait éprouvé un plaisir tel qu’elle se sentait presque vide maintenant qu’il n’était plus fusionné à elle. Il lui avait dit avoir aimé cet instant… Sakthys inspira profondément, ravie de ne pas avoir été la seule aimer ce moment.

Tandis qu’il lui mordillait le lobe, provoquant chez elle une légère hilarité, la Monstre caressa d’une main les cheveux du Chien. Il était si… Parfait. Elle aurait pu laisser ses doigts se perdre et s’emmêler dans cette tignasse dorée. Tout en douceur, elle osa jusqu’à caresser lentement ses oreilles.

- Oui, je t'aime.

Des mots qui lui firent chaud au cœur. Des mots lourds de sens. Peut-être trop? Maintenant que leurs étreintes étaient achevées, ils semblaient encore plus… impressionnants. Ils n’étaient pas lancés sur un coup de tête. Du moins, Sköll semblait très sérieux. Il semblait toujours sérieux…
Chien l’embrassa encore. La Monstre ne pouvait s’empêcher de rougir sous sa peau sombre. Elle aussi aimait Sköll. Beaucoup.
Sakthys eut un léger sursaut quand la queue de chien chatouilla ses cuisses. Elle en avait presque oublié ce superbe attribut.

[color=darkred- C'est ma... première fois. Mais je veux pas que ce soit la dernière...[/color]

Tendrement, elle entoura Sköll, qui s’était blotti près d’elle, d’un bras. Le souffle chaud et régulier de Sköll contre son cou était agréable. Tournant légèrement la tête, son menton s’appuya dans la tignasse dorée de l’Hybride.  

« Moi non plus… je ne veux pas que ce soit la dernière fois. Je n’avais jamais vécu quelque chose d’aussi… fantastique. C’était… incroyable. Et je suis heureuse d’avoir été ta première Monstre. Tu ne peux même pas comprendre à quel point je me sens choyée que tu aies voulu faire cela avec moi. Je ne sais même pas ce qui m’a pris de te dire oui… et pourtant, je ne le regrette pas du tout. »

Regretter n’aurait servit à rien. Sköll avait été absolument parfait. Le souffle de l’Hybride se faisait plus régulier dans son cou. La demoiselle sourit et enveloppa le corps de Sköll de ses bras. Elle déposa un doux baiser au sommet de sa tête, laissant une seule de ses mains caresser avec tendresse le dos du Chien. Peut-être un peu comme une mère aurait fait à un enfant cherchant le sommeil.

« Dors un peu, Sköll… On visitera l’Underworld ensemble plus tard… » lui souffla-t-elle souriante.

Elle aussi se sentait fatiguée. Toute ces émotions, tout ce plaisir…

« Merci de m’aimer et de ne pas me détester, Sköll. Moi aussi je t’aime beaucoup. Tu es quelqu’un d’absolument fantastique. Je serai toujours là pour toi. Quoi qu’il puisse se passer. »

Dans l’Underworld comme dans l’Overland. Elle l’aiderait, elle l’aimerait, elle lui donnerait le gîte au besoin, le nourrirait, le laisserait partager son lit, le protègerait. C’était un sentiment puissant qui animait Sakthys.
Puissant au point qu’elle soit incapable de le comprendre elle-même.

« Fais-tu de la magie comme les Humains, Sköll? M’as-tu ensorcelée pour que je ressente à ce point ce désir de t’avoir près de moi? »

Chien dormait-il? Elle n’en savait rien. S'il dormait, elle fermerait probablement les yeux pour le rejoindre dans ses rêves...    
©️ 2981 12289 0



Anonymous
InvitéInvité
Profil Académie Waverly
Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] - Page 2 EmptyMar 16 Oct - 22:01
Oui, Chien dort. Il s'est endormi, lové tout contre Sakthys dont le poitrail s'élève au fur et à mesure de sa respiration lente et familière. Une berceuse permanente, muette et jolie. Quelque chose qui a emporté Sköll très loin, mais jamais aussi près de Monstre que maintenant.

Il se passe plusieurs heures avant que l'Hybride n'ouvre un œil. Un œil peu sûr, brouillé et rêveur. Sous ses doigts les draps se confondent, il tâte et ses oreilles battent doucement. Où se trouve-t-il, déjà ? C'est trop coloré. Il connaît ce parfum, aussi.

Peu à peu, la mémoire revient. Maison de Monstre, sous terre. Très bas. Est-ce que c'est le soir ? La nuit ? Il ne sait pas, Chien. Il a oublié quel temps il faisait quand il est entré ici. Entré ici entre quatre murs. Il devrait se redresser soudain et se demander ce qu'il fait ici, mais aucune envie de méfiance ou de fuite ne le prend. Au contraire, il semble s'éveiller lentement, alourdi par le sommeil et l'effort (l'effort, quel effort ?) (oh oui, l'amour) (il a... fait...) (... l'amour !!!). Sköll.

Où est-elle maintenant ? Où est passée celle qu'il aime. Oh, elle n'est pas ici ?
Sa voix s'élève, c'est timide et même un peu aigu. Le genre de voix qui appelle.

- Tu es où ?

Est-ce qu'elle est partie ? Est-ce qu'elle l'a abandonné ? Combien de temps s'est déroulé depuis qu'il l'a vue pour la dernière fois ? Il est tout seul, Chien. Tout seul et toujours aussi peu vêtu. Toujours aussi... entouré d'odeurs particulières. Celles qui émergent pendant et après l'acte, celles qui collent à la peau et autour de zones particulières.

Chien prend quelques secondes pour s'observer lui-même. Pour baisser les yeux et regarder sa virilité, pour toucher sa propre peau et les muscles où l'on a embrassé. Puis, pour caresser sa chevelure blonde et ébouriffée, passant sa langue sur ses lèvres. Son palais a encore le goût des baisers de Sakthys.

Oh oui, il se souvient de tout. Il se souvient de la chaleur féminine, des gémissements, de la tendresse et de l'amour.

Lentement son buste évolue et le relève, d'abord sur les genoux. La queue animale flottant dans le vide, il regarde tout autour de lui, avec ses oculaires carmins et curieux. Appuyé sur ses paumes, il cherche à tâtons entre les couvertures, tire pour voir ce qu'il y a dessous. Mais il ne trouve rien. Rien qui ne ressemble à celle qu'il aime.

Un bruit attire alors son attention vers la porte d'entrée, et ses oreilles se dressent.

- C'est toi ?



Ethelwil Mondcrow
Ethelwil Mondcrow
PO : 411
Messages : 208
Date d'inscription : 15/09/2018

Feuille de personnage
Type d'âme/monstre: Cyan - Patience
Profil Académie Waverly
Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] - Page 2 EmptySam 20 Oct - 17:39
Fais comme chez toi!Sakthys avait somnolé un moment sans pour autant réellement s’endormir. Elle avait surtout voulu profiter de la douceur chaleur corporelle de Sköll, perdant par moment ses doigts dans ses cheveux blonds.
Au bout d’un moment, elle quitta en douceur -du moins, autant que possible!- le lit, y laissant dormir son amant paisiblement. Elle hésita à le recouvrir ou non d’une couverture. Il avait préféré ne pas mettre sa veste après tout… La demoiselle opta finalement pour ne rien déplacer. Elle se contenta d’aller prendre une douche froide pour remettre en place ses idées. Même si le froid de l’eau lui sembla dissiper toute la douce chaleur de l’Hybride, Sakthys se sentait plus en mesure de réfléchir. Et elle avait besoin de se sentir plus « propre ». Non pas que l’Amour l’ait rendue sale, mais elle aimait ce besoin de fraîcheur après.

Elle redescendit ensuite au rez-de-chaussée pour ranger un peu le bordel qu’elle y avait laissé et pour nettoyer la vaisselle sale. Elle tentait de faire le moins de bruit possible. Sköll avait besoin de repos après tout. La demoiselle termina de ranger les assiettes maintenant propres et alla s’asseoir au salon en soupira faiblement. Un Hybride. Elle venait de faire cela avec un Hybride. Elle se passa une main sur le visage tandis qu’une autre effleurait les longs poils blancs entourant sa taille. Elle l’avait laissé se glisser là, quelque part, juste en dessous de tout ce poil. Il y était resté longtemps. Il avait été parfait. Et elle ne le connaissait pas davantage qu’au matin-même.

« Le genre de conquête dont je n’irai pas me vanter même si c’était absolument fantastique. » soupira-t-elle. « Conquête », le mot était injuste. Elle n’avait jamais cherché à conquérir, ni même à mettre Sköll dans son lit. Cela s’était fait… tout seul. Tout naturellement. Sans Barrière. « Je ne sais même pas quel âge il a… et je me suis laissée entraîner dans tout cela comme une petite adolescente folle d’amour. Je croyais que j’avais passé l’âge de tout cela. »

Elle se leva et alla chercher un petit calepin et un crayon pour y noter ses idées. Nature. Barrière. Liberté. Spontanéité. Tabou. Interdit.
Des idées pour son IA afin d’y retranscrire une personnalité. À défaut de laisser Sköll dormir, autant travailler un peu. Elle rencontrait des Hybrides et des Humains pour tenter de comprendre les subtilités de l’âme, de la personnalité, mais jusqu’à maintenant, ses idées et recherches ne progressaient plus beaucoup. Peut-être qu’avec un tout nouvel élément aussi impressionnant que Sköll, elle trouvait quelques pistes. Elle finit par allumer l’ordinateur portable qui traînait sur un petit bureau dans son salon et y retranscrire ses notes, laissant quatre de ses mains courir sur le clavier à une vitesse incroyable.

Absorbée par son travail, Sakthys leva la tête. Avait-elle entendu un bruit à l’étage ou n’était-ce que son imagination? Plus rien. Non. Cela avait dû être son imagination. L’espace d’un instant, elle avait cru entendre Sköll parler. Et si… et si elle n’avait rien imaginé? La demoiselle finit de transposer ses dernières idées, sauvegarda son fichier et se leva. Autant monter voir. Juste au cas où.

- C'est toi ?

Sa tête dans l’embrasure de la porte, Sakthys sourit et se mit à rire. Bon, elle avait bel et bien entendu Sköll. Sköll, toujours aussi peu vêtu. Sköll qui semblait avoir défait le lit…

« Bien sûr que c’est moi. Attendais-tu quelqu’un d’autre? » fit-elle, amusée, son regard rose et bleu ne pouvant s’empêcher d’admirer de nouveau le bel Hybride. Décidément! « Tu as bien dormi? Je ne te croyais pas aussi épuisé! Tu aurais dû me le dire, ça aurait pu attendre après… »

« Après ». Le moment n’aurait peut-être pas été aussi propice, aussi bien, aussi doux. La Monstre fit quelque pas à l’intérieur de la chambre et s’approcha de l’Hybride pour replacer quelques mèches blondes rebelles. Elles ne semblèrent pas réellement se replacer, mais Sakthys ne s’en soucia pas plus que cela.

« Si tu veux prendre une douche ou un bain, tu sais où se trouve la salle de bain. Tes vêtements sont sur un crochet. Ça te dirait qu’on aille se promener un peu? Enfin, si tu en as envie, bien entendu. Je t’avais promis de te montrer un peu mon monde à moi. »

Sakthys avait l’impression qu’elle avait déjà fait bien plus que cela. Pour autant, elle ne voulait pas obliger l’Hybride à rester cloîtré dans cette maison avec elle. Même si l’idée l’avait effleurée, l’espace d’un moment. Cette pensée la fit légèrement rougir sous sa peau sombre. Non, il fallait être raisonnable. La demoiselle sourit doucement à Sköll. Agrippant son menton délicatement, elle se pencha vers lui pour déposer en douceur ses lèvres sombres contre les siennes. Un baiser. Court. Simple. Rapide. Elle n’avait effleuré ses lèvres que quelques secondes. Des secondes qu’elle aurait aimé faire durer des minutes entières…

« Je ne sais pas comment tu t’y prends, mais tu me fais perdre tous mes moyens. Rends-tu folles toutes les demoiselles que tu croises? »   
©️ 2981 12289 0

HRP : Pardon mille fois pour l'attente!!!! TT_TT  Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] - Page 2 3222160007  Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] - Page 2 3222160007  Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] - Page 2 3222160007
J'espère que mon post t'ira. Fais-moi signe s'il y a quoi que ce soit!



Anonymous
InvitéInvité
Profil Académie Waverly
Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] - Page 2 EmptyDim 21 Oct - 1:03
Sköll attendait-il quelqu'un d'autre que Sakthys ?

La réponse est non. Il n'attendait personne, à part elle. Même pas... Non, il n'y avait que Sakthys. Peut-être parce qu'il s'était imprégné d'elle pendant tout ce temps, que son parfum de bois de pommier lui collait à la peau et que son souvenir le plus récent et le plus puissant reposait sur ces lèvres noires qui faisaient se recourber les commissures à la Monstre en un sourire chaleureux. Radieux, et, paradoxalement : solaire.

Dès qu'elle est suffisamment proche, l'Hybride n'attend pas et, droit sur ses genoux pliés, il entoure la taille de la Monstre avec ses bras d'homme. Sa tempe droite reposant sur le buste à celle qu'il aime, une expression reposée détend tout sur son visage à la peau claire. Peut-être même qu'on y voit apparaître un peu de rosée sur les joues, alors que sa queue animale caresse tendrement l'air. Il se sent si bien, lové près de Sakthys. Léger et dépouillé de tout soucis, le visage cajolé contre une poitrine fière et libre. Quelques fois il y passe sa langue dessus, reconnaissant et heureux.

- On le refera. On le refera, plein de fois. Longtemps...

Encore plus longtemps que cette première fois. Oh oui, Sköll a aimé. C'était tellement tendre ! Charnel et amoureux, quelque part. Pas d'un amour quelconque, ni d'un amour violent. C'était l'Amour le plus sincère et le plus doux. Le plus passager, mais aussi le plus brûlant. Épousailles de deux corps inconnus, entamant cette drôle de danse sensuelle sans planification ni dialogue.

Chien ne sera jamais fatigué d'aimer.

Lorsque des doigts se logent dans sa crinière pour y dompter quelques crins blonds, sans que cela ne change réellement quelque chose, il y a un instant de stase. Pourtant, les pommettes de Sköll s’empourprent avec légèreté, à n'en point douter celle qui survient lorsque l'on reçoit les plus tendres marques d'attention.

Si son métabolisme était fait pour, il ronronnerait, mais surtout : le baiser lui ôte une décharge subtile qui frise délicieusement sur son échine, accélérant le rythme par lequel son attribut canin lombaire s'agite. Il aurait aimé pouvoir te rendre bien plus qu'un effleurement des lèvres, Sakthys, crois-le.

- C'est... "salle de bain"...

Une salle de bain. L'endroit d'où il venait avant ici, ça s'appelait la "salle de bain" ? Alors s'il devait faire une comparaison...

- Ma salle de bain à moi, c'est un lac.

Peu à peu il se détache du torse de Sakthys (il n'en avait pas bougé tout de temps), cherchant un partage de regards. Sincère, tout ce qu'il y a de plus humble. Ses yeux à lui sont toujours aussi rouges de carmin, mais cette fois, on les voit un peu voilés par la couleur du sommeil qui n'est pas encore tout à fait parti. Peut-être que l'eau chassera tout cela. Ou peut-être pas.

Il se passe une kyrielle de secondes avant que sa voix n'articule :

- Est-ce tu vas avoir des petits ? Maman en avait plein après l'amour.

Et puis son visage dodeline un peu, on dirait qu'il pèse le pour et le contre, sa décision face aux propositions de son interlocutrice. Progressivement, il se sépare complètement d'elle. Il n'y a plus de contact, mais peut-être que ça aide Chien à rendre son jugement. Un jugement qu'il énonce d'une voix calme, autant que celle de sa compagne peut l'être. Une compagne... Peut-il l'appeler ainsi ? Comme une amoureuse ? Il lui serrerait la main fort en se promenant dans la rue. Est-ce qu'ils seraient nus ?

- Je veux aller dehors. Mais je veux être dans l'eau aussi. Comment tu te laves ?

Peut-être qu'il fera comme elle. Si elle ne se lave pas dans un lac, c'est peut-être dans autre chose. Sköll veut savoir, alors il demande. C'est rigolo de découvrir comment les autres se purifient le corps, c'est quoi leur astuce. Même si faire l'amour n'est pas du tout un acte dégradant, au contraire, c'est sans doute la façon la plus réelle de montrer qu'on aime. Aimer n'est pas mal. Aimer fait vivre. Faire l'amour est un prolongement de vie.

- Moi je veux faire avec toi. On ira dans l'eau à deux ? Et je comprends pas, ce que tu veux dire par "rends folles".

C'est si naïf, si simple et si innocent. Aucune métaphore, aucune expression imagée ne parvient à traverser son spectre du langage concret et si primaire. Oh, Satkhys ! C'est un enfant que tu te mets en tête de chérir. Ne crois-tu pas qu'une autre mère l'a fait bien avant toi ?

Peu à peu les genoux de Sköll se déplient. Il quitte les draps et ses voûtes plantaires touchent le sol duveteux d'une moquette. Avec cette franchise qui lui est si propre, il capture la première main de Sakthys et l'emporte vers la sortie.

- Tu viens ?

Mais s'il ne sait pas comment on se lave ici, il veut essayer. Mais sans Sakthys, ce n'est pas possible.



Ethelwil Mondcrow
Ethelwil Mondcrow
PO : 411
Messages : 208
Date d'inscription : 15/09/2018

Feuille de personnage
Type d'âme/monstre: Cyan - Patience
Profil Académie Waverly
Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] - Page 2 EmptyMar 23 Oct - 23:22
Fais comme chez toi!Sköll l’entoura à la taille de ses bras. Sa peau toujours aussi chaude contre la sienne… toujours aussi tiède.

- On le refera. On le refera, plein de fois. Longtemps...

Un sourit fendit le visage sombre du Monstre. Elle était heureuse de l’entendre dire cela. Très heureuse même. Trop heureuse? Peut-être. Cela lui semblait presque trop beau pour être vrai. Toutes ses relations s’étaient soldées par des échecs ou des casse-têtes impossibles. Mais avec Sköll, tout semblait toujours si simple et si facile. Peut-être parce qu’il ne vivait pas avec la pression de la société l’entourant. À vivre en forêt, il avait développé une autre façon de voir les choses. De même qu’en ayant grandi dans l’Underworld, Sakthys avait une vision différente de ceux ayant grandi dans l’Overland.  

« Je l’espère, Sköll… »

Un simple murmure si chargé en émotion que le reste de la phrase de Sakthys lui resta bloqué au fond de la gorge. Il n’y avait pas qu’un désir physique. C’était bien plus profond, bien plus intime encore que cela.
Elle le trouva merveilleusement adorable de « ronronner » comme il le faisait. Elle le trouvait absolument fantastique de démontrer sa joie rien qu’en balançant sa queue de chien si vivement.

- Ma salle de bain à moi, c'est un lac.

La demoiselle se passa une main sur le menton, pensive. Effectivement, un lac… ça avait du sens. Sköll risquait de trouver son bain terriblement petit, bien qu’adapté à sa taille de Monstre. Mais l’eau n’y serait pas froide comme dans un lac. Brrrr! En plein hiver, ce devrait être horrible!

« Un lac n’est pas vraiment une salle de bain, mais… oui, ça peut s’en rapprocher. D’ailleurs, comment fais-tu l’hiver, lorsque tout est gelé? »

Le « bain » ne devait pas être très fréquent à cette période-là de l’année. Autant l’été ce devait être rafraîchissant, autant l’hiver Sköll s’en passait probablement. Sakthys tenta de s’imaginer une seule journée sans prendre une douche. Impensable. Elle aurait eu l’impression d’être terriblement sale.

- Est-ce tu vas avoir des petits ? Maman en avait plein après l'amour.

La bouche de la Monstre s’ouvrit et se referma. Elle ignorait ce qui la choquait le plus. L’espace d’un instant, elle avait oublié qu’il n’y avait probablement aucune intimité en forêt. Et que Sköll vivait probablement avec quelques Hybrides de son espèce. Mais… et elle-même? Avoir des petits?

« Oh… Euh… Euh… »

Ce n’était pas envisageable! Si? Non?

« Je… Non, je ne crois que ce se serait une bonne idée. Je… Oh merde, je ne peux pas croire que ce genre de bêtise m’arrive à mon âge! » Elle soupira fermant les yeux un instant avant de les rouvrir pour fixer Sköll un moment. « Je m’occuperai de tout cela demain, mais… il n’y aura pas de… petits. Ce serait trop… compliqué d’avoir un petit sur les bras, tu ne crois pas? »

Elle ne cherchait pas réellement son approbation. Un jour peut-être. Mais pas maintenant. Non? Pas avec un type, aussi mignon soit-il, parfaitement inconnu! Et puis même s’il n’était pas un parfait inconnu… un petit avec Sköll? Elle secoua la tête, songeant que c’était bien trop compliqué pour le moment.

L’Hybride la sortit de ses pensées en ajoutant une nouvelle question. Comment se lavait-elle. Il risquait d’être déçu en réalisant que son « lac » n’était rien de plus qu’un bain adapté à sa taille de Monstre. Bien entendu, ça restait un bain assez impression pour quiconque était de taille moyenne pour un Humain… mais ça ne valait pas l’immensité d’un lac. Et il n’y avait ni l’enchantement de la nature, ni les oiseaux, ni les poissons. Il allait trouver le bain bien fade…

- Moi je veux faire avec toi. On ira dans l'eau à deux ? Et je comprends pas, ce que tu veux dire par "rends folles".

« Oh… euh laisse tomber, c’est une expression. »

Elle le suivit lorsqu’il l’entraîna dans le couloir de sa propre maison, jusqu’à la salle de bain. Au moins, il se rappelait du chemin. Sköll était parfois si étrange. Adulte et enfant à la fois. Intuitif. Brillant. Parfois un peu simple d’esprit? Ou simplement enfantin? Ou trop naïf? L’Hybride lui fit traverser le couloir jusqu’à la salle de bain. Sakthys se servit de l’un de ses nombreuses mains pour ouvrir l’eau et y plongea quelques doigts pour surveiller la température. Elle ajuste le tout, espérant que Sköll en trouverait la température agréable. Son corps était plus chaud que le sien. L’eau avait donc besoin d’être un petit plus chaud que ce que Sakthys utilisait habituellement. Elle voulait lui procurer un bain merveilleux sans pour autant le brûler.

Une fois le bain rempli, la Monstre ferma l’eau et fit signe à Sköll d’approcher. Mieux valait un bain qu’une douche. S’il avait craint l’eau d’un verre… il valait mieux éviter de lui rappeler la pluie. Elle se tourna vers l’Hybride et entoura son visage de deux de ses mains sombres. Penchant légèrement la tête d’un côté, elle déposa ses lèvres sur les siennes pour l’embrasser tendrement. Il l’enivrait d’amour. Il occupait tout son esprit. Si Sakthys prit le temps d’aller capturer sa langue pour l’entraîner dans une danse douce et calme, elle ne fit pas durer trop longtemps l’expérience. Le bain. Le bain. Autrement, Sköll ne le prendrait jamais. Autrement, ils n’iraient jamais dehors. Appuyant son front contre le sien, la Monstre plongea son regard rose et bleu dans son regard rouge.

« L’eau est plus chaude que dans un lac. Mais tu verras, c’est agréable. Je me suis déjà nettoyée, mais si tu veux, je crois que le bain devrait être assez grand pour nous deux. Tu n’as pas une queue aussi longue que la mienne. Et puis la tienne est tellement plus douce! J’aurais aimé que la mienne ne ressemble pas à une anguille. Les Humains s’en moquent souvent. Enfin, quelques Monstres aussi remarque… »

La demoiselle soupira et relâcha Sköll complètement, s’écartant un peu lui laisser le chemin libre jusqu’au bain, non sans laissant son regard se contenter des jolies courbes des muscles de l’Hybride.

« Tu as beaucoup de frères et sœurs? Ils te ressemblent? »

Simple question de curiosité, puisque selon Sköll, sa mère avait eu plusieurs enfants.

« Ce doit être étrange, une vie en forêt, sans la moindre intimité pour personne… Ça ne t’a jamais embêté que tout le monde sache tout à propos de toi? »      
©️ 2981 12289 0

HRP : Désolée pour l'attente! Je commence à prendre du mieux, promis, je devrais arrêter de mettre mille ans pour te répondre! <3



Anonymous
InvitéInvité
Profil Académie Waverly
Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] - Page 2 EmptyMer 24 Oct - 19:10
Spoiler:

Pendant la froide saison, Sakthys, Sköll et ses pairs ne restent pas dans la nature. Enfin, pas complètement ! Ils retournent auprès des leurs, dans l'Oasis. Là où il y a un peu de chaleur, et des visages différents de l'autre côté du foyer.

Lorsque le bruit de l'eau coule, les poils de l'Hybride se dressent et une chair de poule picore son échine. Voir la source de l'eau le rassure tout de suite. Savoir que le geste de tourner est ton oeuvre lui permet de rester tranquille, attentif au moindre son. Comment est-il possible de faire apparaître l'eau en un claquement de doigts ? Seul Dieu peut faire ça.

La prochaine réaction de Chien se fait vive.

- Aaah ! NON !!

Ses genoux se plient instantanément contre la bordure de la baignoire en céramique. Que fait Sköll ? Il plonge ses mains dans l'eau gelée pour attraper le siphon qui fait disparaître l'eau.

- Tout part, pourquoi ? C'est trop précieux pour laisser partir !

Un début de colère naît en son sein, cœur battant, oreilles couchées en arrière. Oui, Sakthys : Sköll n'a jamais pris de bain dans une salle carrée avec un toit et un robinet qui crache de l'eau à volonté. Voir l'or bleu s'enfuir sans que ça n'inquiète personne, l'offusque terriblement. Ton choix fût sage : l'impression de la douche aurait été bien pire...

Petit à petit, il comprend que de l'eau, il y en a. Il y en a, beaucoup plus qu'ailleurs, beaucoup plus que là où le liquide salvateur n'est que le fruit d'un ciel gris en train de se froisser. Ici, c'est la ville, le cosmopolite. On a tout ce que l'on veut, si tant est que l'on a les pièces rondes dans la poche pour se l'obtenir.

L'argent.

- Je peux aller dedans même si c'est froid. C'est rien, c'est de l'eau.

Il observe l'eau qui finit par ne plus s'en aller, qui s'accumule dans l'immense bassine et grossit, jusqu'à doubler de volume, sous ses yeux stupéfaits.

Tu encadres finalement son visage pour y déposer tes lèvres foncées. Il répond sans jamais te repousser, sans jamais refermer la barrière de ses commissures. Il ne te dira jamais non, Sakthys, peut-être parce qu'il t'aime déjà trop. Que le pacte est fait, et que vous êtes liés pour toujours d'une manière ou d'une autre. Sous ton contact, ses attributs animaliers se remettent tout doucement à reprendre une gestuelle fluide et enjouée. Il aurait aimé t'enlacer comme auparavant, mais tu ne lui laisses pas le temps, et t'approche de cette espèce de grande fosse blanche où tu y glisses tes doigts pour mesurer la température.

Avec une appréhension non dissimulée, Chien s'avance et jauge la couleur de l'eau. Elle n'en a pas. Elle est à peu près aussi translucide que dehors, voire même... plus ? Ou bien c'est le fond de la fosse qui donne cet effet d'arc-en-ciel enchanteur. Sköll ne sait pas, il ne demande pas. Toute sa curiosité se lit dans son regard pétillant et puis son arrivée progressive dans l'eau calme.

Calme et... chaude...

- Mmm...

Ce n'est pas froid. Ce n'est pas brûlant non plus. C'est juste... comme il faut. Doux, et qui fait venir des papillons dans son ventre. Il se laisse engloutir peu à peu, jusqu'à s'asseoir et voir l'horizon de l'eau s'arrêter au niveau de son buste. En se laissant glisser, il pourrait fondre d'un coup dans le lit transparent, et s'y laisser sommeiller. C'est vrai que ça ressemble à un lit, et que l'eau est une couverture fabuleuse et intangible.

Il essaye, pourtant. De capturer des gerbes dans ses paumes, de soulever le poids indéfinissable de l'eau et peut-être même de la goûter. Il lape dedans, une fois, deux fois. Ce n'est pas du tout comme la nature, le goût est vraiment... Oh, comment on dit... Vérifié ? Enfin, on dirait que ça a été passé dans quelque chose qui a tout pris à l'eau les microbes et les impuretés qu'on trouve à l'état naturel.

Un sourire étire ses lèvres. Un vrai sourire. Et là, Sköll se laisse embourber dans l'eau mouvante, il disparaît peu à peu sous l'eau, d'abord le bas de sa mâchoire qui trempe, et puis tout son corps. Même sa chevelure qui a l'air d'onduler sous la houle de l'eau. Il ferme les yeux, tous les sons environnants se masquent et on dirait qu'il est à l'abri de tout. C'est chaud, voilé, rigolo et incroyable ! Un monde tout tremblant se découvre, il reconnait ta silhouette formidable qui danse avec les vagues. Oui, il sent qu'il pourrait ouvrir les paupières et que ça ne lui ferait pas mal.

Mais il faut revenir après quelques secondes d'apnée. Des bulles éclatent à la surface de l'eau, il est de retour avec toi pour reprendre son souffle. Ça-y-est, tout son poil est plaqué sur sa peau ! Même sa crinière indomptable. Sa queue de chien a l'air d'avoir perdu en masse. C'est à ce moment que tu demandes s'il a des frères, des sœurs. Est-ce que l'inexistence d'intimité le gêne. Sur ce propos, Sköll remue ses oreilles mouillées, l'onde aqueuse retrouvant sa quiétude.

- J'ai eu. Mais Maman en voulait pas, parfois, donc je grandissais pas avec eux. Ou sinon, une fois il y a eu du feu dans la forêt, et ça a endormi un frère pour toujours. Je sais pas s'ils me ressemblaient beaucoup, combien il y en a. Peut-être qu'en ce moment, Maman en fait.

Dans sa voix l'on ne distingue pas la tristesse, mais plutôt le fatal constat des événements. Comment Sköll perçoit-il le concept de la mort ? Voit-il ça comme un état naturel de toute chose organique sur terre ? Ou bien, quelqu'un a simplement veillé à ce qu'il demeure ignorant du principe de la Vanité ? Le principe qui raconte que la mort est notre seule issue.

- Je vois pas pourquoi tout le monde saurait. Toi tu poses plein de questions, ça veut dire que tu sais pas. Pourquoi ce serait pas pareil ailleurs ? Tu crois qu'on devrait arrêter de vivre dans la forêt ?

C'est une vraie question. Ton avis est important, tu sais. Alors il te demande. Et peut-être que si tu lui réponds que oui, Sköll reverra son jugement. C'est si simple, et à la fois pas. Il te sourit encore, Sköll.

- Viens, viens !! Rejoins-moi !

Il y a de la place, beaucoup de place. En même temps, Sakthys, tu n'es pas n'importe qui. Ni un simple Humain, ni un Monstre lambda. Tu es toi, et c'est déjà énorme. Alors il te faut de l'espace, et ça, Sköll l'a su déjà la première fois où sa main a épousé la tienne.

Et maintenant, il répète son geste, et t'offre l'ouverture de sa paume pour que tu puisses le rejoindre dans cet univers feutré.



Ethelwil Mondcrow
Ethelwil Mondcrow
PO : 411
Messages : 208
Date d'inscription : 15/09/2018

Feuille de personnage
Type d'âme/monstre: Cyan - Patience
Profil Académie Waverly
Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] - Page 2 EmptyVen 26 Oct - 15:27
Fais comme chez toi!La réaction de Sköll face à l’eau lui tira un rire amusé. Sakthys ne se moquait pas du bel Hybride, mais elle ne pouvait s’empêcher de trouver adorable le fait qu’il n’ait probablement jamais vu le moindre bain de sa vie. Découvrir les réactions en même temps que celui-ci découvrait le bain… ça n’avait pas de prix. Fait étonnant, il semblait bien plus en communion avec la nature que ce que la Monstre l’avait d’abord cru. L’eau, « trop précieuse pour laisser partir ». Il était intelligent, Sköll, sous son petit air naïf. Sakthys le laissa néanmoins découvrir par lui-même le plaisir du bain : une eau chaude qui remplissait peu à peu le contenant immense qui servait à l’empêcher de filer.

- Je peux aller dedans même si c'est froid. C'est rien, c'est de l'eau.

Il tira un nouveau sourire à Sakthys. Son cœur se serrait de le savoir vivre dans un endroit où il y avait si peu de confort. Et pourtant, elle s’émerveillait de découvrir chacune de ses réactions face à la nouveauté. Sköll était comme un enfant. Comme une page blanche qu’il fallait remplir petit à petit.

« Laisse le bain se remplir, Sköll. Tu verras, ça te plaira si l’eau n’est pas froide. »

Il ne l’avait pas repoussé lorsqu’elle l’avait embrassé. Sakthys l’aurait embrassé tout le temps. Toujours si elle l’avait pu. Sköll, si naïf, si doux. Lui avait-il volé son cœur? L’avait-il privé de toute capacité à réfléchir en sa présence? Elle ne le connaissait toujours pas. Et pourtant, elle lui aurait offert ciel et terre s’il le lui avait demandé. Pourquoi? Elle n’en savait toujours rien. Son besoin de protéger Sköll, de lui faire plaisir, son attachement pour lui, peut-être. Sakthys en était à un point où se poser des questions ne servait à rien. Où elle n’avait toujours aucune réponse et où elle ne faisait que se perdre davantage dans diverses suppositions.
Se pouvait-il qu’elle ne puisse que l’Aimer? La Monstre soupira. Elle n’en savait plus rien.

L’Hybride avait finit par entrer dans le bain. Sakthys en profita pour s’asseoir, sans pour autant s’éloigner de la baignoire. Elle l’observa, se délectant de chaque mimique, de chaque découverte que Sköll faisait. Il joua avec l’eau, il goûta l’eau. Il… sourit… Le cœur de la Monstre sembla s’arrêter devant une telle vision. Elle ne l’avait jamais vu sourire. Jamais. Il était beau. Magnifique. Il semblait si jeune sans son regard sévère… Lorsqu’il disparu sous l’eau, le cœur de Sakthys se serra. Le sourire avait aussi disparu sous l’eau… Sköll… son si beau, si magnifique Sköll. Elle le trouvait absolument parfait physiquement, mais ce sourire… rien que pour cela, elle aurait tout donné.

- J'ai eu. Mais Maman en voulait pas, parfois, donc je grandissais pas avec eux. Ou sinon, une fois il y a eu du feu dans la forêt, et ça a endormi un frère pour toujours. Je sais pas s'ils me ressemblaient beaucoup, combien il y en a. Peut-être qu'en ce moment, Maman en fait.

Il avait fini par remonter à la surface. Elle l’avait questionné sur sa famille. Des frères. Des sœurs. Il en avait. Mais il en avait aussi perdu. Et comment… ne pouvait-on ne pas vouloir de ses propres enfants? À moins que…
Un frisson parcouru la Monstre. Peut-être que ces Hybrides retrouvaient davantage leurs besoins primaires que s’ils avaient pu vivre en société. Peut-être que la mère de Sköll n’avait pas toujours l’occasion de refuser…

« Je suis désolée pour ton frère, Sköll… sincèrement… » Pourtant, l’Hybride ne semblait ni attristé, ni mortifié. Comprenait-il seulement ce qu’était la Mort? « Pourquoi… ta mère ne voulait pas des autres? Ce sont tout de même ses enfants, non? »

L’une de ses mains se porta à son abdomen. Et elle… avait-elle un petit Sköll quelque part en elle? N’était-elle pas en train de faire exactement comme la mère de l’Hybride et ne pas en vouloir? Elle baissa la tête un instant. Devait-elle se sentir honteuse? Devait-elle assumer jusqu’au bout? Sakthys n’en savait plus rien. Peut-être n’y avait-il rien non plus…

« Tu crois que c’est une bonne chose de laisser aller les choses comme elles le sont? »

Il ne comprendrait probablement pas sa question. Ni le but. Pouvait-elle réellement prendre la décision de ne pas vouloir un petit alors qu’elle avait joué d’imprudence?

- Je vois pas pourquoi tout le monde saurait. Toi tu poses plein de questions, ça veut dire que tu sais pas. Pourquoi ce serait pas pareil ailleurs ? Tu crois qu'on devrait arrêter de vivre dans la forêt ?

« Hmmm… eh bien tu n’as ni porte, ni murs en forêt. Pas de maison, j’imagine. Je ne sais pas ce que tu fais dans la forêt parce que je n’y vis pas avec toi. Mais les autres qui vivent avec toi et ta mère, ils passent tout leur temps à tes côtés. Moi, lorsque je rentre dans ma maison, personne ne sait ce qui se passe ici, sauf moi. »

Devait-il arrêter de vivre en forêt? Pourquoi cette question mettait-elle Sakthys mal à l’aise. Elle ne voulait pas offenser Sköll. Ni décider pour lui. Il était libre de vivre où cela lui plaisait. Jamais Sakthys ne le forcerait à vivre où que ce soit. Si la forêt lui plaisait, grand bien lui fasse! La Monstre n’était pas là pour le juger. Elle-même ne saurait pas vivre en pleine nature. L’Hybride avait toute son admiration. Ça ne devait pas être simple.

« Pas nécessairement, Sköll. Si tu aimes vivre en forêt, vis en forêt. Si tu préfères un appartement en ville, prends un appartement. Tu peux vivre où ça te plait. Je vis à la fois dans l’Underworld et l’Overland. Je ne suis jamais parvenue à me départir de ma maison même si je passe le plus clair de mon temps à la Surface. Si toi, c’est la forêt qui te fait sentir bien… alors continue d’y vivre. J’irai t’y rendre visite. Et si tu veux un toit dans l’Overland, je peux partager mon appartement avec toi si tu veux voir ce que ça fait de vivre en pleine ville. Rien ne t’obligera à rester si tu n’aimes pas. »

Elle lui sourit tendrement, réellement prête à lui offrir un logis s’il le désirait. Que ce soit temporairement ou non. Il lui sourit. Un nouveau sourire. Son cœur s’emballa dans sa poitrine. Elle se leva et prit la main qu’il lui tendait alors qu’il l’invitait. Avec précaution, elle se glissa dans la baignoire, veillant à ne pas tomber et à ne surtout pas écraser une jambe ou la queue touffue de Sköll. Une fois dans l’eau, le niveau monta de nouveau, mais Sakthys n’en tint pas compte. Elle se contenta de passer deux de ses bras autour de Sköll pour le serrer contre elle. Ses lèvres se posèrent sur ses épaules blanches et humides, y déposant quelques baisers, respirant son odeur, emprisonnant avec tendresse son corps contre le sien.

« J’aime te voir sourire. Tu es beau. Tu es si beau Sköll. » Même dans l’eau chaude, le corps de l’Hybride lui semblait toujours aussi chaud contre le sien. « Pourquoi souris-tu si peu? Tu es pourtant si beau… J’aime ton sourire… » Ses lèvres chatouillèrent chaque petite parcelle de peau qui se trouvait hors de l’eau. « C’est ça, Sköll, me rendre folle. Tu me prive de tous mes sens, toutes mes pensées, de mes barrières, de mes tabous. Je veux te rendre heureux. Je te veux. Ton bonheur sera toujours le mien… »        
©️ 2981 12289 0

HRP : Merci, tu es adorable!  Coeur bleu foncé Coeur rouge



Anonymous
InvitéInvité
Profil Académie Waverly
Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] - Page 2 EmptySam 27 Oct - 18:11
Pourquoi Maman n'a pas voulu que Sköll ait d'autres frères.

- Je sais pas.

Ne sait-il vraiment pas ? Ou bien ne connaît-il pas les mots pour décrire la situation. Sakthys, oui, il s'en est produit des choses étranges dans l'écrin de cette forêt touffue. Sköll n'a pas le vocabulaire pour parler de tout, pour raconter précisément ce qu'il a vu. Des horreurs ? De la joie ? Il se pourrait bien que ses souvenirs mêlent ces deux choses à la fois.

- Enfants oui. Mais si t'es pas fort très vite, tu meurs. Maman, euh... Elle...

Les mots butent dans sa gorge et s'échouent avant même d'avoir pu affronter la bordure de ses lèvres. Les yeux écarlates de Sköll se meuvent vers la surface de l'eau, entre ses jambes, là où il peut rencontrer son reflet. Lui-même. Que c'est bizarre... Il a vraiment ce visage, Sköll ? Les traits durcis et sévères ; des sourcils froncés et un nez droit. Mâchoire carrée, les lèvres fines. Chevelure aplatie par l'eau, toute blonde de paille et sale. C'est vrai qu'il n'y a pas de savon dans la nature.

- Des fois je partais pour trouver à manger. Quand je revenais, Maman avait d'autres petits avec elle.

Et il ignorait comment elle s'y était prise, seule. Si tant est qu'elle l'avait été.
Il hésite, tout à coup, Sköll. C'est comme faire un témoignage, un peu. Et puis, son regard se lève et croise le tiens. Ça lui donne courage, comme ça.

- Au départ j'étais très triste !! Pourquoi elle me remplaçait. Mais je laissais faire. Tu sais, après pas longtemps, elle les abandonnait. Je comprenais pas. Une fois son... ventre était rond, comme ça, Il imite avec des gestes autour de son abdomen. ... et elle n'a même pas eu le temps de construire un bébé ; il est parti tout seul !

Ou bien elle l'a tué de ses propres mains avant même la naissance.

- Tu poses des questions que je comprends pas. Alors je peux pas te répondre.

Laisser les choses être ce qu'elles sont. La réponse serait évidente pour lui : oui. Pourquoi chercher plus loin et fausser quelque chose ?

Pendant qu'il parle, ses doigts s'enfouissent dans la chaleur de l'eau, jusqu'à faire plonger ses coudes et recommencer lui-même à glisser dans le creux de la baignoire. C'est vrai que ça a quelque chose de très sécurisant, une forme ovale comme ça. Grande. Avec toi à côté.

Et puis bientôt, dedans avec lui.

Tu parles encore beaucoup. Vivre en ville, être avec des Humains et des Monstres. Faire ce que bon lui semble. L'intimité d'une maison, la chaleur d'un foyer entre quatre murs. Une douche. La douceur d'un lit aux couvertures soyeuses. Entendre la voix qui résonne contre la mosaïque d'une salle de bain. Avoir la vue troublée par la vapeur chaude qui s'élève de l'eau.

Lorsque tu le rejoins, il se love contre toi presque immédiatement. C'est devenu un réflexe, une envie spontanée, un désir d'être près de toi. Il t'aime, terriblement, c'est un fait. Et ça s'est produit si rapidement ! Ils diraient tous qu'il s'agit d'une relation éphémère ou superficielle ; il n'en est rien. Il n'est pas d'amour plus strict et authentique que celui que Sköll te porte. C'est sans doute pour cette raison que l'amour est indéfinissable.

Son sourire s'évapore au fil de tes mots. Pas parce qu'il est perturbé par ce que tu dis, mais parce qu'on ne lui a jamais dit tout ça. Maman ne lui a jamais dit qu'elle trouvait son sourire joli, qu'elle voulait son bonheur. Maman est possessive, extrême et, parfois, déséquilibrée. Ses paroles n'étaient jamais aussi tendres et duveteuses que les tiennes, alors ça lui arrache un silence où il ne sait pas quoi placer dedans pour répondre. Pas même un "Je sais pas".

Car Sköll sait.
Et il t'entoure de ses bras, allant chercher un baiser contre tes lèvres. Ses doigts trouvent le chemin jusqu'à ta chevelure d'albâtre et puis sa langue se délivre à la tienne. Son corps contre le tiens, jambes au-dessus des tiennes pour pouvoir être au plus près de toi. Son ventre te touche, mais c'est toute son enveloppe charnelle qui se calque à la tienne, quand bien même tu es plus grande que lui.

Longtemps, la valse silencieuse dure. C'est peut-être cinq minutes ou bien mille ans, on ne sait pas. Entre quatre murs, c'est encore plus difficile de déterminer le temps qui s'écoule.

Lorsqu'il faut écarter les commissures, son nez glisse se loger près de ta poitrine. Il murmure.

- Je t'aime Sakthys.

Son cœur frappe plus fort contre sa cage thoracique. Une flambée de bonheur le fait exploser de l'intérieur, il se sent fondre dans l'eau. Fondre dans tes bras, fondre de ta tendresse. Bercé de bien-être, ses paupières se referment un peu, engourdies par la chaleur de l'eau, ou la chaleur de vos corps amoureux.

Il a encore envie de dormir.

- Ne me laisse pas...

On en oublierait presque qu'il était là pour se nettoyer la figure puis le reste du corps. Chien, à force de vivre à la sauvage et sans soins, finit par devenir sale et hirsute, crinière noircie et peau imprégnée de vieille matière morte et organique.

Peu à peu son menton se lève et ses yeux cherchent à se poser dans les tiens. Toujours cette expression candide et dépourvue de mal. La voix seule et maladroite, cherche à comprendre.

- Dis Sakthys, est-ce que tu es comme Maman ? Est-ce que tu m'aimes pareil ? On... Tout ça, je le fais avec elle aussi. Je l'aime très fort, on s'embrasse et elle a des petits après... Et puis quand je suis avec toi, je me sens bizarre, je me sens bien, il fait chaud. Alors, c'est pareil que avec Maman ?



Ethelwil Mondcrow
Ethelwil Mondcrow
PO : 411
Messages : 208
Date d'inscription : 15/09/2018

Feuille de personnage
Type d'âme/monstre: Cyan - Patience
Profil Académie Waverly
Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] - Page 2 EmptyLun 29 Oct - 11:01
Fais comme chez toi!Cette vie en forêt… à écouter Sköll, Sakthys ne savait pas si elle devait se sentir choquée, dépassée ou triste. Peut-être un certain mélange d’un peu tout cela à la fois. Une seule émotion ne semblait pas suffisante pour décrire ce que la Monstre arrivait à ressentir. Elle qui n’avait connu que l’Underworld, la réalité de l’Hybride lui semblait bien plus cruelle que la sienne. Entre la vie avec sa mère, ses études, son travail, les relations avec les Monstres, sa vie lui semblait bien simpliste. Ce qui lui avait semblé être une montagne de problèmes n’était finalement rien. Sköll avait eu une vie bien plus pénible. Ses frères. Ses sœurs aussi. Pour peu qu’il puisse peut-être en rester. La mère de Sköll, en avait-elle tué? Les trop-faibles pour survivre, comme l’aurait fait la plupart des animaux dans la nature?

La main du Monstre effleura les oreilles du Chien. Elle n’arrivait pas à comprendre exactement comment avait pu sa vie. Mais cela semblait se rapprocher davantage du mode de vie animal qu’Humain. Les Hybrides… étaient-ils tous comme cela? Ou seulement certains?
Ou était-ce simplement la vie en forêt qui les avait forcés à vivre ainsi? Sakthys soupira faiblement. Son esprit scientifique ne pouvait s’empêcher de vouloir des réponses. Son cœur, lui, le lui interdisait. Un sujet peut-être trop sensible pour l’Hybride. Ou trop complexe, elle n’aurait su le dire.  

- Tu poses des questions que je comprends pas. Alors je peux pas te répondre.

« Je sais… je crois que je connais déjà ma réponse… » soupira-t-elle, un faible sourire aux lèvres. Dans la nature, tout allait naturellement, sans se poser de question. Sköll n’avait peut-être même pas cette capacité à prévoir, à espérer ou à modeler le futur. Sakthys ferma un instant les yeux. Elle allait réfléchir. Et voir. Rien ne pressait. Du moins, pas encore. Il serait toujours temps de prendre une décision ou de voir avec Sköll s’il y avait une évolution quelconque quant à son état.

Le Chien tout contre elle, la demoiselle se sentait bien. Son baiser, sa langue, son corps, sa main dans cette crinière blanche qui lui servait de chevelure. Encore une fois, Sakthys avait l’impression de perdre toute capacités de réfléchir. Le corps de Sköll lui semblait chaud que l’eau. Ou peut-être n’est-ce que son imagination… ou le besoin de son propre corps à ressentir celui de l’Hybride collé au sien.

- Je t'aime Sakthys.

Son cœur de Monstre s’arrêta l’espace d’un instant. Son nom. Il avait dit son nom. La Monstre resserra doucement son étreinte autour de l’Hybride. De son geste, il se dégageait une tendresse infinie.

« Tu viens de m’appeler par mon nom, Sköll… »

Elle semblait si fière, la Monstre, si heureuse. Ça pouvait sembler anodin, mais pour elle, cela signifiait énormément. Sköll. Il ne disait que quelques mots, quelques heures plus tôt. Maintenant, il faisait des phrases. Il l’appelait autrement que « Monstre » ou « Toi ». Avait-il tendance à « s’humaniser » au contact des gens? Peut-être. Sakthys n’était pas Humaine, mais elle réfléchissait, elle parlait, elle gesticulait comme un Humain. Du moins, elle essayait d’être parfois moins « Monstre » et plus « Humaine ». L’adaptation. L’évolution, peut-être. Une certaine obligation afin de… survivre dans l’Overland. Avec douceur, elle caressait le dos de l’Hybride, ses cheveux. L’eau était moins claire qu’auparavant, mais Sakthys s’en fichait. Ce bain ferait du bien au Chien. Si la forêt n’était pas un lieu propice à l’extrême propreté, elle ne le trouvait pas sale pour autant. Il était comme la forêt. Un peu terreux, un peu salissant, naturel. Le genre de saleté qu’on apprécie, parce qu’elle sent la forêt, l’herbe et l’humidité. Le genre de saleté qu’on récolte à vivre simplement et en pleine nature.

- Dis Sakthys, est-ce que tu es comme Maman ? Est-ce que tu m'aimes pareil ? On... Tout ça, je le fais avec elle aussi. Je l'aime très fort, on s'embrasse et elle a des petits après... Et puis quand je suis avec toi, je me sens bizarre, je me sens bien, il fait chaud. Alors, c'est pareil que avec Maman ?

Le choc. Le dégoût. La pitié. L’incompréhension. Deux de ses mains agrippèrent les épaules de Sköll pour le reculer légèrement. Avait-elle réellement bien entendu? Bien compris? Oui.
Sköll ne semblait voir ni mal, ni problème à ce qu’il venait d’énoncer… d’annoncer. Comprenait-il seulement à quel point…
Probablement pas.

« Je… »

Non… ce n’était pas pareil. Ça ne pouvait pas être pareil, quoi que puisse en penser le Chien.

« Sköll… tu ne peux pas… faire… »

Une fine larme coula le long de sa joue sombre. Comment pouvait-il faire cela? Comment pouvait-elle, cette mère, faire cela? Était-ce pour cela qu’elle ne voulait pas de ces enfants? L’un et l’autre, voulaient-ils faire… cela? Ou l’un forçait-il l’autre? C’était trop d’informations et de questions en même temps.
Sakthys pouvait-elle encore aimer Sköll?
Elle se sentait terriblement perdue.

« Tu ne peux pas faire ce genre de chose avec ta propre mère, Sköll. Ce n’est pas… C’est… » Malsain? « Ce n’est pas bien. »

Et si Sköll reproduisait simplement ce qui se faisait depuis des années dans une toute petite communauté? Si personne ne lui avait appris… il ne pouvait pas savoir?

« Les enfants ne font pas ces choses avec… leur parent. » elle se sentait presque nauséeuse, rien qu’à cette idée. « Les Monstres ne font pas cela. Les Humains non plus. Je ne sais pas comment cela fonctionne dans ta forêt, mais… tu ne peux pas faire cela. Tu… l’as fait avec d’autres qu’elle, Sköll? »

Elle n’était pas certaine de vouloir réellement le savoir. Elle n’était pas non plus certaine d’avoir envie de lui demander s’il avait toujours s’agit de quelque chose de consentant entre les deux parties.
L’aimait-elle moins pour autant?
Non. Pas vraiment. Son corps battait toujours la chamade en sa présence. Elle désirait toujours le garder tout près d’elle… même en sachant cela. Avait-elle un trop grand cœur, Sakthys? Les Monstres pouvaient dévorer des âmes Humaines… mais un Hybride pouvait-il lui voler à ce point son cœur? Sakthys caressa le visage de Sköll d’une main, ses doigts s’amusant à tracer les contours de son visage, de ses traits.

« Vous étiez toujours d’accord pour le faire, quand ça arrivait? »

Voilà. LA question.

« Je t'aime... mais probablement pas comme ta mère t'aime... pas... de la même manière... » finit-elle par avouer, dans un souffle.       
©️ 2981 12289 0



Anonymous
InvitéInvité
Profil Académie Waverly
Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] - Page 2 EmptyMar 30 Oct - 11:49
Soudain tu te braques, tu t'arrêtes, ton corps se raidit et tes doigts coincent les épaules à Sköll dont l'expression fond, elle aussi. Il sent que quelque chose ne va pas, que tu es perturbée. Oh tout ça il comprend, ses oreilles remuent avec stress, et, dans le fond de la baignoire, les ondes de l'eau provoquées par sa queue en mouvement, ont cessé.

- Quoi ? dit-il. Pourquoi ?

Lentement mais sûrement, au même rythme que toi, son visage se fane, l'inquiétude voile la couleur vive de ses yeux, ses lèvres se pincent et il essaye de retrouver le contact avec ta peau. Il essaye de s'approcher, de tendre les bras, mais on dirait qu'il est à huit kilomètres de toi maintenant. Il lit la peur, la goûte et la ressent. Elle s'injecte en lui et tout à coup le cœur de Sköll s'emballe de poison.

Son nez se fronce, les sourcils eux aussi, et puis il se rétracte à l'autre bout de la bassine, les bras repliés sur lui.

- Je l'ai fait parce que je l'aime... Et que elle aussi. Amère est sa voix. Il n'y a rien de mal !! Pourquoi ce serait pas bien ? Toi et moi on l'a fait.

Il lui semble avoir très froid, tout à coup. Loin de toi, loin de ta chaleur, loin de ta quiétude. L'eau trouble demeure, encercle son corps isolé, pendant que ses babines se retroussent. Réflexe de défense. Il sent qu'il te déçoit, qu'il te répugne et que tu ne veux plus, tu ne veux plus de lui. Pas comme avant.

- J'ai...

Alors, Sköll l'a-t-il fait avec d'autres ? Aucune réponse ne sort.

- Oui. Oui, je... Elle... Qui était d'accord pour le faire ? Elle était. Moi je... Je faisais parce qu'elle voulait. Et je l'aime Sakthys alors c'est normal non ? Pourquoi ce serait mal !

Ses pieds glissent contre la céramique quand il tente de se reculer encore davantage. De se protéger du jugement et de la peur qu'il perçoit. Tout ça l'atteint, l'accule et le transperce de toute part, corde autour du cou qu'il sent scier ses artères. Ton regard fait mal, tu sais. Même quand tu lui dis que tu l'aimes, c'est encore pire. "Pas comme ta mère t'aime". Personne n'aime plus Sköll que sa mère.

- ...

Et c'est une réponse. Terrible, mais une réponse. Est-il coupable ? Oreilles couchées vers l'arrière, la tristesse l'angoisse et ses yeux se ternissent. Une fièvre tiède et douloureuse lui étreint la poitrine puis tourne jusque dans son ventre. Il n'a jamais eu mal comme ça, Sköll. Jamais.

Peu à peu il se replie sur lui-même comme la fermeture d'une crevasse. Son dos se tasse, on y perçoit les affleurements osseux des vertèbres puis des omoplates. Recroquevillé, son nez plonge entre ses genoux collés entre eux. Tout est en train de mourir, sa voix puis le bonheur. Une puissance qu'il ne connaît pas brise un peu plus ce Quelque chose en lui dont il n'a pas le nom. Sa gorge brûle et s'entortille d'âpreté, empêchant toute parole d'émerger.

Avec ce froid terrible qu'on lui impose, l'Hybride retourne se murer dans son silence, cultivant le flot qui se prépare à la lisière de ses yeux. Le chagrin.



Ethelwil Mondcrow
Ethelwil Mondcrow
PO : 411
Messages : 208
Date d'inscription : 15/09/2018

Feuille de personnage
Type d'âme/monstre: Cyan - Patience
Profil Académie Waverly
Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] - Page 2 EmptyMer 31 Oct - 21:48
Fais comme chez toi!- Quoi ? Pourquoi ?

Pourquoi? Pourquoi?! Sakthys ne savait pas quoi répondre exactement. Immoral? Mais Sköll connaissait-il tout simplement ce type de moralité? Et même si elle y allait dans le plus simple, comme « pas bien », le comprendrait-il réellement? Pour lui, cela semblait… normal. Naturel. Il aimait, alors il…
Comment n’avait-elle pu ne pas comprendre dès le départ? Parce qu’elle ne s’était pas imaginée tout cela. Parce que cela avait dépassé tout ce qu’elle aurait pu croire. Parce que cela semblait si simple de ne pas faire ce genre de chose qu’elle n’avait pas songé une seule seconde que Sköll avait pu…

Il avait beau lui poser des questions, l’Hybride, mais Sakthys restait silencieuse. Tenaillée entre sa crainte de l’avoir trop profondément blessé, son incompréhension, sa crainte d’être délaissée et ce léger aspect de dégoût, elle ne savait pas où elle en était. Et en même temps, elle tentait de trouver les mots justes pour expliquer à Sköll. Des mots justes. Et simples.

Il donnait l’aspect d’un Chien triste… très triste. Le cœur en miette, Sakthys savait qu’elle avait profondément blessé Sköll. Peut-être même trop profondément pour arriver à réparer quoi que ce soit, mais qu’aurait-elle pu faire d’autre? Faire comme si tout cela était normal, alors que non? Faire comme si elle n’avait rien entendu? Ça aurait été impossible de faire l’autruche!
Le Chien avait cessé de parler. Il s’était recroquevillé sur lui-même. Il s’était éloigné. Il était si loin…
Tête basse, la Monstre se sentait mal. Mal de l’avoir blessé. Mal d’en venir à tout cela. Elle avait l’impression d’avoir fauté, même si elle savait qu’elle avait parfaitement raison. Un parent ne faisait pas… cela… Sans oser s’approcher de l’Hybride, la Monstre soupira.

« Je suis… vraiment désolée de t’avoir blessé, Sköll. Mais… Écoutes, je sais que c’est difficile pour toi ce que je t’ai dit. Mais tu dois comprendre que ce genre de chose… ne se fait pas. De parent à enfant… ça ne se fait pas. Parce que c’est mal. Parce que ce genre d’amour, il faut le réserver à d’autres qu’à sa famille proche. Ce qu’on a fait, toi et moi… Je ne l’ai jamais fait avec ma mère ou mon beau-père. Ils sont… C’est ce genre d’amour que tu gardes rien que pour les personnes que tu aimes beaucoup, en dehors de ta famille. »

Comment lui expliquer? Sakthys trouvait cela tellement compliqué! Alors que c’était si simple… Enfin, simple pour quelqu’un ayant ce genre d’interdits ou de valeurs dès l’enfance.

« Et si tu finis par aimer vraiment beaucoup une autre personne? Lui feras-tu l’amour aussi? » Elle ne disait pas cela sur un ton reproche, mais elle tentait -du moins, elle espérait!- de lui faire conscience que certains choses ne pouvaient pas être faites à la légère. « J’aime ma mère. Autant que toi tu peux aimer la tienne. Mais pas pour lui réserver ce genre d’amour que l’on a fait ensemble. Tu as le droit de l’aimer de tout ton cœur. J’aime la mienne de tout mon cœur, de toute mon âme! Je donnerais tout ce que j’ai pour elle, pour la rendre heureuse. Mais je n’ai jamais fait… ce qu’on a fait ensemble, avec elle. Ce serait… mal. »

Elle se l’imaginait déjà sans comprendre ce qui était « mal », dans tout cela. Pourtant, elle n’avait pas davantage d’explications à lui fournir. Comment le pourrait-elle? La demoiselle soupira faiblement et tendit lentement la main vers Sköll, sans pour autant le toucher. S’il voulait toujours l’approcher, se serait à lui de faire le reste. Quant à elle, elle ne lui en voulait pas. Comment pourrait-elle lui en vouloir? Le Chien ne vivait pas réellement en société depuis longtemps. Il allait… devoir apprendre.

« Tu sais Sköll… c’est mal parce que… les gens en ont décidés ainsi. Parce que ce n’est pas quelque chose qui devrait être fait. Je ne suis pas… en colère contre toi. Mais tu dois comprendre que pour moi, c’est… un choc. »

Choc… le mot était un peu faible. Mais elle n’en n’avait pas trouvé de plus simples pour décrire la surprise de ce que le Chien lui avait appris. Lentement la Monstre se glissa maladroitement dans le bain. Rien que pour se rapprocher un peu de Sköll. Pas assez pour le priver de cette bulle qui semblait s’être créé, mais assez pour lui montrer, elle l’espérait, qu’elle ne le détestait pas pour autant.

« Ta maman t’aime d’un amour unique, Sköll. Que personne d’autre au monde ne pourrait reproduire. Il n’est pas… correct à mes yeux, mais… il reste unique, cet amour. » souffla-t-elle doucement, son regard se perdant sur les vagues d’eau sale entourant le Chien. Il y avait un moment déjà qu’elle n’osait plus croiser son regard ou le regarder en face. Elle l’avait trop blessé. Elle se sentait trop mal pour lui de lui causer autant de peine.            
©️ 2981 12289 0



Anonymous
InvitéInvité
Profil Académie Waverly
Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] - Page 2 EmptyJeu 1 Nov - 21:37
Parce que c’est mal. Parce que ce genre d’amour, il faut le réserver à d’autres qu’à sa famille proche.

Ça résonne avec une violence qui lacère le cœur sans le moindre contact. Le genre de douleur qui tombe comme le couperet, menace de se redresser pour recommencer et creuser un peu plus la chair découverte.

Car lentement, quelque chose dans la poitrine de Sköll s'échappe, coule et rampe jusque dans le sol, très loin, là où personne ne pourra aller le récupérer.

Longtemps le silence de Sköll devient son unique réponse. Il laisse Sakthys dérouler son incessant monologue sur le Mal de son action, sur l'erreur de son amour. Puisqu'elle le désigne ainsi, comme une aberration qui n'a pas lieu d'être parce que :  les gens en ont décidés ainsi.

Peur.
Déception.
Amertume.
Douleur.
Regret.
Colère.
Tristesse.
Solitude.
Souffrance.
Terrible.
Rejet.


L'eau éclate soudain.

Chien s'est relevé. Debout, le dos droit aux épaules carrées. Une sorte de haine troublée de chagrin a défait toute son expression, une expression de folie perturbée et confuse, du genre qui apparaît pour la première fois dans la vie de quelqu'un. De Sköll, qui ne voit dans les mots de la Monstre qu'une atteinte envers celle qu'il aime le plus.

- TU COMPRENDS RIEN !!!

Oreilles tendues et queue dressée, sa voix gronde le tonnerre.

- Qu'est-ce que tu sais de nous ! Tu sais pas !

Griffes au bout des phalanges, s'élèvent et repoussent la peau noire tout à coup, tranchant dans la carne charbon jusqu'à provoquer un mince filet de sang. Chien est colère, Chien est déception. Chien oublie qu'il a été l'amant de Sakthys et, indicible de sa peine conjuguée à sa colère, enjambe la baignoire pour s'en extraire le plus vite possible. L'eau éclabousse tout, noie le parquet et puis le mobilier. Il est tout trempé Sköll, il aura froid en restant dans son habit liquide, pourtant rien n'est plus important pour lui à l'instant que de sortir d'ici.

Que de retourner voir Maman.

- JE TE DÉTESTE !

Dos au mur, ses griffes cherchent la poignée, un relief dans le mur et la sortie pour l'évacuer d'ici. La vapeur chaude lui colle à la peau, peau qui s'agglutine à la mosaïque du mur. Il glisse tout du long de la paroi avant de trouver, et il s'en va, Chien. Il s'en va comme un fou, comme un dégénéré, comme un animal.

Il se perd, dans cette maison qu'il ne reconnait plus. Le couloir est immense, trop haut pour lui et trop large pour sa droite à et sa gauche. Ses pas vont à la recherche du chemin qui descend, mais avant ça, il passe à côté de la chambre. La chambre...

Un automatisme l'attire à l'intérieur. Le parfum qu'il y sent lui est familier, fait tressaillir sa peau qui commence à percevoir la fraîcheur. Il est nu, Sköll. Encore couvert d'une pellicule d'eau, le sillon de son passage s'imprègne dans la moquette au sol, humide à son tour. Des gouttelettes s'écrasent, puis cessent leur progression quand l'Hybride est devant une fenêtre.

Fenêtre qui s'ouvre à sa demande.



Ethelwil Mondcrow
Ethelwil Mondcrow
PO : 411
Messages : 208
Date d'inscription : 15/09/2018

Feuille de personnage
Type d'âme/monstre: Cyan - Patience
Profil Académie Waverly
Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] - Page 2 EmptyVen 2 Nov - 22:50
Fais comme chez toi!Il fallut un instant à Sakthys pour réaliser que toute cette eau projetée provenait de Sköll qui s’était redressé dans le bain. L’expression qu’il affichait… Elle brisait le cœur de Sakthys, cette expression.

- TU COMPRENDS RIEN !!! Qu'est-ce que tu sais de nous ! Tu sais pas !

La Monstre cligna des yeux, ébahie.

« Je… »

Non. Elle ne comprenait rien. Non, elle ne savait rien. Non, elle ne comprendrait rien de chez rien. Elle se serait attendue à tout, sauf à une telle crise de colère. La demoiselle n’avait jamais vu personne se mettre dans un tel état à cause d’elle. Le Chien lui faisait peur. Sakthys laissa échapper un petit cri de peur, surprise et de douleur quand les griffes entamèrent sa peau. Presque aussitôt, elle ramena sa main contre elle, légèrement tremblante devant la réaction de Sköll. Pourquoi?
Parce qu’elle l’avait blessé.

- JE TE DÉTESTE !

Des larmes roulèrent sur les joues sombres de la Monstre, tandis que du sang s’écoulait des griffures. Ce n’était rien de grave, mais sa peau lui donnait l’impression de brûler. Comme si un chat l’avait griffé. Mais cette fois, c’était le Chien. Son ami. Son amant. Son amour. Son cœur lui faisait plus mal que son bras blessé. Sköll avait fuit la salle de bain. Légèrement tremblante, Sakthys sortit elle aussi du bain, prenant garde à ne pas glisser.

« Oh, Sköll… »  soupira-t-elle, essuyant ses larmes d’une main. Elle agrippa une serviette et les vêtements de l’Hybride. Il s’était peut-être sauvé, mais il n’était probablement pas allé bien loin. Elle l’entendait marcher, comme s’il était perdu, dans le couloir, en direction de sa chambre. Sans même se soucier du sang qui s’écoulait de ses blessures, la demoiselle sortit de la salle de bain. Elle se soignerait plus tard.
De l’eau. Sköll en avait mis partout.
Elle suivit les traces jusque dans sa chambre, retrouvant l’Hybride, debout, nu, devant la fenêtre ouverte.

« Sköll… »

Elle déposa sur le sol la serviette propre et les vêtements de l’Hybride. S’il voulait partir, elle ne le retiendrait pas…

« Prends au moins le temps de te sécher et de t’habiller… Tu vas prendre froid. »

L’émotion faisait trembler sa voix. Devait-elle craindre quand même le Chien? Ne risquait-il pas de l’attaquer encore si elle tentait de l’approcher? Tant pis. Sakthys fit un pas vers lui. Puis un autre.

« Tu vas te blesser si tu sors par la fenêtre, Sköll… Je… je sais que je t’ai blessé, et j’en suis désolée. Je t’assure que ce n’était pas mon intention. Tu as raison, je ne comprends rien. Je ne pourrai jamais comprendre non plus, j’imagine. J’ai toujours vécu ici, pas dans une forêt où ce genre de chose est… normal. »

Elle doutait qu’il puisse la pardonner. Elle continuerait probablement de l’aimer toujours aussi fort, même s’il se mettait à la détester de toute son âme. Sakthys essuya de nouvelles larmes qui s’échappaient de ses yeux. Elle avait mal. Mais Sköll, lui? Jusqu’à quel point souffrait-il de ses propos? De son jugement? Elle fit un autre pas vers le Chien. Le dernier. Au-delà de ce pas, elle avait l’impression d’être… indésirable, comme si elle allait s’engouffrer dans la bulle personnelle de l’hybride.

« Tu as le droit de me détester. Et… je comprends que ce soit le cas. J’ai… été horrible. Je juge sans comprendre, parce que cela heurte mes valeurs. Tu… tu as le droit de faire ce que tu veux. Ce qui te plait. Je ne suis pas d’accord avec… tout cela, mais ce n’est pas à moi de te dicter quoi faire, tu as raison. Je ne suis qu’une Monstre quelconque, de toute façon. »

Une Monstre qui l’aimait quand même. Une Monstre qui serait rapidement oubliée de Sköll… Elle aurait aimé que son dernier contact avec lui ne soit pas que celui de ses griffes déchirant sa peau sombre. Elle aurait aimé le serrer contre elle. Elle aurait aimé le retrouver encore en elle. Elle aurait aimé accepter plus facilement cet… ce… cet état de vie de Sköll… Même le suivre dans sa forêt. Tête basse, la Monstre tendit une autre main que celle qui avait été blessée au Chien. Au pire, elle serait encore blessée. Au moins, il placerait peut-être sa main dans la sienne…

« Qu’importe ce que tu fais, Sköll… ça n’empêchera mon cœur de t’aimer. Que tu me détestes, que tu me griffes, que tu… Je… je t’aime… Je ne sais pas pourquoi. Mais je t’aime. Si tu veux partir… je ne te retiendrai pas. Si tu veux rester et me pardonner… je ferai ce qu’il faudra pour racheter ton pardon. Je ne voulais pas… te blesser. »

Et pourtant… elle l’avait bel et bien blessé. Elle avait tenté de s’y prendre en douceur, mais elle n’avait fait que le heurter davantage. Comment ne pas blesser un jeune homme convaincu que ce qu’il faisait n’était Mal? Impossible, probablement. La tête toujours basse, la main toujours tendue, la Monstre ferma les yeux pour s’empêcher d’éclater en sanglot. Elle se détestait. Sköll la détestait. Elle mesurait peut-être près de deux mètres et demi et pourtant, elle avait l’impression d’être totalement insignifiante devant Sköll. Elle n’était qu’une toute petite âme faible, qu’une Monstre qui ne voulait pas se faire détester… et voilà qu’elle avait poussé Sköll dans tout cela.

« Si tu veux partir, sors au moins par la porte d’entrée… je ne me le pardonnerai jamais si tu te cassais quelque chose par ma faute. Je t’ai déjà trop fait souffrir… Tu as raison, de me détester… J'aurais probablement mérité plus qu'un simple coup de griffe vu combien je te fais souffrir... »   

Un sanglot lui échappa.          
©️ 2981 12289 0



Anonymous
InvitéInvité
Profil Académie Waverly
Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] - Page 2 EmptyDim 4 Nov - 22:33
Lui aussi, il a envie de pleurer, tu sais. De rage, surtout. Mais aussi beaucoup de chagrin. Comme quand on donne sa confiance à quelqu'un, et que ce quelqu'un vous la lapide sec sans prévenir. Ça fait mal, ça met un peu de temps à réagir, mais au final on comprend que la blessure est déjà béante. Et qu'on ne pourra pas la colmater comme ça.

En tout cas, pas avec un jugement aussi incisif que : "c'est mal".

Au moment où sa jambe va passer l'appui de fenêtre, tu arrives. Un peu en trombe, et nue, comme lui. Le bras sanglant, aussi. Tu as l'air aussi ravagée que lui, d'une certaine manière. Mais toi, c'est parce que tu récupères les pots cassés, et ça fait mal, de ramasser du verre dont on ne connaît pas la provenance. En l'occurrence, ici ce sont les mœurs qui bordent une forêt que tu ne connais pas.

Le bruit étouffé d'une étoffe et d'une serviette interpelle l'ouïe canine qui s'interrompe dans son envolée. Son visage se tourne de trois quart, et il te toise. D'abord avec mépris, avec hargne et passion. Et puis peu à peu, ses oreilles battent, méfiantes et attentives. Sa queue subit un mouvement sec dans le vide, elle est toujours un peu tendue. Il est encore tout trempé, l'Hybride. Son poil a perdu du volume, il a vraiment l'air misérable et affamé.

Sa colère cogne contre ses tympans et près du cœur, pourtant il accorde du temps pour écouter ce que tu as à dire. Il n'est pas sûr de l'avoir voulu, mais observer les rivières salées qui bordent tes cils, l'a rendu attentif. Sköll est sensible à la tristesse, ça fait frissonner toute sa chair qui s'alarme, qui brûle et qui ordonne de se coller à la source froide pour lui apporter un peu de réconfort. Il est fait ainsi, Chien. Ce mécanisme naturel le fait entrer dans une contradiction frustrante avec le rejet qu'il éprouve pour toi.

Tous tes mots sont un baume. Tous, sauf ce petit bout de phrase qui provoque l'anarchie dans le flot de ses pensées. Je ne suis pas d’accord avec… tout cela. Son expression meurt encore. Il te déçoit, il te rend amère. Peu importe que ça concerne Maman ou quelque chose d'autre : c'est trop horrible de te voir l'air abattu pour quelque chose qui vient de lui. C'est comme... Comme... quand un enfant veut à tout prix montrer à ses parents qu'il est parfait, rien que pour les rendre fiers. Échouer à cette tâche fait écrouler son monde, sa confiance, son amour et tout ce qui sert à faire naître des sourires. Des sourires, de l'affection, des mots. Des choses parfois humaines. Humaines...

Ils ne sont pas humains. Et ils ne le seront jamais.

- Moi je croyais que c'était vous qui faisiez peur. Les Monstres. Mais pas l'inverse.

Les seules paroles qu'il s'autorise sont prononcées sur un timbre tout disloqué.

- Je suis triste Sakthys...

Et sa voix se brise, les mots meurent dans sa gorge. Quelque chose de douloureux l'envahit, chaud et amer, gonfle dans sa poitrine pour exploser dans un torrent de larmes. Soubresaut de son corps qui résonne, tremble et a du mal à tenir debout. Son nez se pare du liquide pâteux et salé qui vient quand on pleure, l'eau qui coule sur ses joues sonnant comme une lourde déclaration. Son pas recule encore, bientôt acculé par le mur qui ne peut plus l'aider à s'enfuir. La fenêtre ouverte fait couler un zéphyr qui fait grelotter, et Chien s'abandonne à même le sol, tassé sur lui-même dans son océan de chagrin. De chagrin, de colère et de soulagement.

Il essaye de dire quelque chose, on l'entend, mais toutes ses tentatives se soldent par les sanglots qui font sauter ses mots. Ses attributs canins se sont refermés sur eux-mêmes, queue entre les jambes et oreilles aplaties. Ses genoux s'amènent contre lui, et comme si c'était encore possible, Sköll se recule, rentre dans le coin du mur, subissant un poids lourd invisible. Il a froid, Sköll, tout dans son habit de solitude, cœur percé d'une litanie qu'il continue à entendre.

On ne peut pas faire ça.



Ethelwil Mondcrow
Ethelwil Mondcrow
PO : 411
Messages : 208
Date d'inscription : 15/09/2018

Feuille de personnage
Type d'âme/monstre: Cyan - Patience
Profil Académie Waverly
Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] - Page 2 EmptyMar 6 Nov - 11:59
Fais comme chez toi!Aux paroles de Sköll, Sakthys s’empourpra. Il lui parlait! Même si ce n’était pas exactement ce qu’elle aurait souhaité entendre, il lui avait parlé! Son cœur fit un bond dans sa poitrine. Ce que Sköll disait était… Pourquoi les Monstres auraient-ils fait peur? Qu’est-ce qui faisait peur, maintenant? Elle n’était pas certaine de tout comprendre. Le Chien lui semblait tellement… perdu… déçu… triste…

« L’inverse? Nous faisons peur, Sköll… souvent à tort. Moi, j’ai toujours peur…Peur de blesser. Peur de trahir. Peur d’espérer. Peur de vivre. Peur de mourir. Peur d’être jugée… La peur ne me quitte jamais totalement. »

Peur de perdre Sköll à jamais…

- Je suis triste Sakthys...

« Sköll… » un murmure qui se perdit dès que le Chien se mit à son tour à pleurer. La Monstre, le cœur fendu par la tristesse, porta une main à son cœur. Sans grand succès, cela ne calmait pas le pincement qu’elle y ressentait. Cela ne calmait pas non plus son angoisse. Son cœur lui faisait oublier son bras blessé, dont le sang continuait de couler petit à petit, tachant le sol. Pour autant, elle aurait préféré que son bras soit la blessure la plus douloureuse. Parce qu’à voir le Chien dans cette tristesse, Sakthys avait l’impression que l’on broyait à deux mains son propre cœur.

La Monstre s’approcha doucement de l’Hybride. Il s’était recroquevillé au sol. Du mieux qu’elle le pu, elle força ses genoux à se replier pour s’accroupir près de ce lui dont elle avait brisé le cœur. Sakthys posa une main sur son dos nu. Ses doigts tremblaient légèrement. Des larmes coulaient de ses yeux rose et bleu. Elle aussi, elle dégoulinait d’eau. Elle aussi mettait un bordel incroyable partout. Elle aussi aurait aimé se rouler en petite boule pour pleurer toutes les larmes de son corps, jusqu’à épuisement. Flattant le dos du Chien, du haut vers le bas, puis du bas vers le haut, la demoiselle repoussait à grandes peines cette envie de le saisir pour le serrer dans ses bras. Et pourtant, au bout de quelques secondes, Sakthys cessa de lutter contre cette envie. Ses immenses mains saisirent délicatement le Chien pour le soulever. Il pesait lourd, Sköll.  Elle le colla contre elle, l’enserrant de tous ses bras, sauf celui blessé, contre sa poitrine, appuyant sa tête contre son front. Hors de question de le laisser se sauver de là tant qu’il pleurerait!

« Moi aussi je suis triste, Sköll. J’ai brisé mon propre cœur… mais pire encore, j’ai brisé le tien. C’est difficile, tu sais… d’essayer… de comprendre. De ne pas juger. »

Difficile… un mot faible pour expliquer la complexité de ce sentiment alors qu’on heurtait certaines valeurs fondamentales pour une personne. La Monstre avait reçu une éducation bien différente de celle du bel Hybride, après tout. Une main se perdit dans la tignasse blonde trempée du Chien.

« Tu… tu aurais eu mal, toi aussi, si je t’avais dit que j’avais fait cela avec ma mère? Ou même mon beau-père? C’est… c’est compliqué, quand une information vient complètement heurter tes croyances les plus profondes. »

Mais jamais elle n’avait voulu blesser à ce point Sköll. Jamais.
Elle avait cru, espéré, qu’il comprendrait. Au final, elle n’avait fait que du Mal autour d’elle. Sakthys aurait dû se taire, elle le savait. Elle n’aurait pas dû s’en mêler. Voilà qu’elle y perdait ce qu’elle aimait. Voilà qu’elle anéantissait ce qu’elle aimait…

« Pardon Sköll… je suis désolée. Je suis tellement désolée… »

Elle se répétait, elle le savait, mais les autres mots refusaient encore de sortir de sa bouche. Pour le moment, elle n’arrivait plus qu’à lui répéter combien elle était désolée. Oh! Et combien elle pouvait l’être! Et combien sa tête elle-même était mélangée dans toutes ces idées et découvertes. Sakthys ne savait plus où elle en était. Elle s’accrochait à l’unique certitude qui la hantait : Aimer Sköll. Le reste pouvait attendre, finalement. Le reste pouvait rester de côté, quelque part dans son esprit, le temps d’y voir plus clair. Tout allait trop vite.

« Je t'aime. Vraiment beaucoup... mais je ne... ça... c'est impossible. Je suis désolée. Je ne peux pas... »

Elle ne pouvait pas accepter. Elle... non. Elle ne le pourrait jamais.
Elle laissa le Chien s'en aller.
Et elle resta longtemps, seule dans sa chambre à pleurer.      
©️ 2981 12289 0



Contenu sponsorisé
Profil Académie Waverly
Fais comme chez toi! [Sköll] [+18] - Page 2 Empty
Page 2 sur 2